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ISSN 2496-9346

dimanche 18 septembre 2011

Jules Verne, Autour de la Lune

Autour de la Lune est la suite de De la Terre à la Lune. Jules Verne nous expliquait comment s'extraire de l'atmosphère terrestre - par un moyen scientifiquement douteux car l'obus n'est pas une fusée. Il va maintenant nous narrer le voyage de Nicholl, Barbicane et Michel Ardan à travers l'espace qui fait le tour de notre satellite pour revenir ensuite sur Terre (alors que ce n'était pas exactement prévu). 


On s'amusera devant l'équipement intérieur de la "cabine", on s'ennuiera peut-être en lisant certaines discussions entre les trois astronautes, on sera surpris de la fantaisie développée dans la description des Sélénites. Mais Jules Verne reste prudent:
"Barbicane connaissait cette opinion du sélénographe allemand, opinion partagée par MM. Beer et Moedler. Il constata que l'observation leur donnait raison contre certains astronomes qui n'admettent que la coloration grise à la surface de la Lune. En de certains espaces, la couleur verte était vivement accusée, telle qu'elle ressort, selon Julius Schmidt, des mers de la Sérénité et des Humeurs. Barbicane remarqua également de larges cratères dépourvus de cônes intérieurs, qui jetaient une couleur bleuâtre analogue aux reflets d'une tôle d'acier fraîchement polie. Ces colorations appartenaient bien réellement au disque lunaire, et ne résultaient pas, suivant le dire de quelques astronomes, soit de l'imperfection de l'objectif des lunettes, soit de l'interposition de l'atmosphère terrestre. Pour Barbicane, aucun doute n'existait à cet égard. Il observait à travers le vide et ne pouvait commettre aucune erreur d'optique. Il considéra le fait de ces colorations diverses comme acquis à la science. Maintenant ces nuances de vert étaient-elles dues à une végétation tropicale, entretenue par une atmosphère dense et basse ? Il ne pouvait encore se prononcer."


Michel Ardan tient à voir de la végétation, des champs cultivés, des rangées d'arbres. Il est rappelé à la science par Barbicane:

« Pourquoi, dit-il, ces inexplicables apparences ne seraient-elles pas tout simplement des phénomènes de végétation ?-Comment l'entends-tu ? demanda vivement Barbicane.-Ne t'emporte pas, mon digne président, répondit Michel. Ne pourrait-il se faire que ces lignes sombres qui forment l'épaulement, fussent des rangées d'arbres disposés régulièrement ?-Tu tiens donc bien à ta végétation ? dit Barbicane.-Je tiens, riposta Michel Ardan, à expliquer ce que vous autres savants vous n'expliquez pas ! Au moins, mon hypothèse aurait l'avantage d'indiquer pourquoi ces rainures disparaissent ou semblent disparaître à des époques régulières.-Et par quelle raison ?-Par la raison que ces arbres deviennent invisibles lorsqu'ils perdent leurs feuilles, et visibles quand ils les reprennent.-Ton explication est ingénieuse, mon cher compagnon, répondit Barbicane, mais elle est inadmissible.-Pourquoi ?-Parce qu'il n'y a, pour ainsi dire, pas de saison à la surface de la Lune, et que, par conséquent, les phénomènes de végétation dont tu parles ne peuvent s'y produire.

Il faudra en rester là. 
D'autres auteurs ont donné et donneront encore après Jules Verne de la vie lunaire comme Pierre de Sélènes dans Un Monde inconnu: deux ans sur la Lune (1896). Pour Jules Verne, seules des preuves scientifiques sont défendables. Il expose bien des théories contradictoires sur ce point mais en prenant soin de citer ses sources et de ne pas trancher sur les questions de l'atmosphère ou de la végétation sur l'autre face de la Lune. Et l'on se prend à rêver comme Michel Ardan...


Ce billet est publié dans le cadre du challenge Summer Star Wars lancé par Lhisbei.



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