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ISSN 2496-9346

dimanche 14 juillet 2013

Les dimanches de l'abbé Béthléem 21 : mars 1910

En 2012, ArchéoSF avait entrepris le dépouillement de Romans-Revue (voir la présentation sur ArchéoSF), périodique dirigé par l'abbé Béthléem, critique rigoriste de la littérature, pour en extraire les analyses d'oeuvres de science fiction de l'époque. Nous nous étions arrêtés au vingtième épisode (février 1910). Nous reprenons donc avec le mois de mars 1910.

La section « Les revues, journaux & magazines » se penche sur Touche à tout édité par Fayard. Evidemment Léon Jules, le rédacteur de l'article, dénonce le caractère neutre voire anticlérical du périodique.
Il présente ainsi Touche à tout: « Deux ou trois nouvelles, trente ou quarante pages in-8 de roman, une étude politique, une étude sociale, une ou deux études d'histoire, cinq ou six articles d'actualités, des fantaisies dialoguées, des saynètes, quelquefois une comédie ou une revue, quatre ou cinq pages de critique littéraire, autant de critique théâtrale et musicale, autant de critique d'art, une causerie, genre « Cousine Yvonne », entendez lecture spirituelle laïque, des chroniques et recettes pratiques sur des tas de choses : médecine, hygiène, chauffage, éclairage, sports, cuisine, code civil, modes, finances, etc, etc., jusqu'aux échos et devinettes pour les tout petits et les désoeuvrés. Touche à tout tient à honneur de justifier un titre, et il le justifie. »
Parmi les textes de fiction (nombreux dans Touche à tout mais rarement conjecturaux), l'auteur relève notamment : « Une nouvelle d'Henri Pagat : la Vengeance du paon [mars 1909] affiche la même prétention en homologuant la vengeance individuelle et le duel, qui est tenu pour excellent, cela va sans dire. Quant aux romans :,sur six parus en 1909, trois sont des romans policiers genre Arsène Lupin ; Rafles, un cambrioleur amateur, Le Masque Noir, suite du précédent, par E.-W. Hornung, puis la Corde mystérieuse par M. White. Un autre, le Pavé du roi par Marcel Boulenger, tient du roman policier et du roman d'aventures. ». Rien sur la science fiction qui doit bien être représentée dans cette revue (il me semble que l'avion de la Vengeance du Paon est extrapolé par certains côtés).

Un article (signé Mac Donald) est consacré aux revues anglaises. Il est notamment fait mention de Chamber's Journal avec cette indication : « mélanges de romans et d'articles scientifiques ». Ne connaissant pas la revue, je ne peux déterminer s'il y a des romans scientifiques dans cette publication.

La Vague rouge de JH Rosny n'est pas une oeuvre de science-fiction mais comme il y a des amateurs de Rosny parmi les lecteurs d'ArchéoSf je ne pouvais pas ignorer cette critique de R. Varède :

La politique entrerait-elle dans le roman ?. On le croirait volontiers. Après G. Ohnet, J. H. Rosny, par des moyens à peine différents, et avec une égale ardeur, fait le procès du socialisme actuel.Ne cherchons pas si c'est, très nouveau, si la littérature y gagné : tout le monde,- je l'ai déjà dit, je crois, ne peut pas être académicien... J. H. Rosny est académicien, mais des Goncourt, quelque chose comme un syndicaliste, par rapport à l'Académie bourgeoise de Richelieu. Donc François, ouvrier relieur, s'est fait propagandiste de la C. G. T. Il sème le vent dans les réunions, les grèves, les émeutes, surtout contre les jaunes et leur chef Marcel dont il aime en vain la sœur Christine. Il fait déserter syndicats et antimilitarisme, voilà le sous-titre de ce roman social.Il récoltera la tempête. Dans une grève, après force coups aux gendarmes, et pillage, les révolutionnaires assaillent la maison des jaunes, de Marcel. Une balle est destinée à Christine. François s'élance pour la défendre. Il est tué à sa place, mais consolé par elle.D'une pierre deux coups, encore une fois.J. H. Rosny l'académicien fait concurrence à G. Ohnet.
Nous reprenons donc notre feuilleton du dimanche avec un numéro portant fort peu sur la conjecture romanesque...


A dimanche prochain !


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