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ISSN 2496-9346

vendredi 25 octobre 2013

Transport du futur 4 ( 1936 )

Un bateau qui intègre un quai pour de plus petits bateaux ( 1936, dessin Gyosui Suzuki)


Source: pinktentacle.com

jeudi 24 octobre 2013

Point ne tueras de Maurice Elvey ( 1929 )

Le cinéma d'anticipation est aussi vieux que le cinématographe de fiction.
En 1929, Maurice Elvey réalise Point ne tueras ( High Treason ), un film parlant (aussi diffusé en version muette car les salles n'étaient pas forcément équipées pour le son). Cette anticipation (l'action se déroule en 1950 dans la version anglaise et en 1995 dans la version française) pacifiste est décrite ainsi dans les colonnes du journal socialiste Le Populaire:

Point ne tueras, film anglais, qui se passe en 1950, alors que les Etats-Unis d'Europe sont menacés d'une guerre avec les Etats-Unis d'Atlantique, parce que le président du premier de ces groupes a peur d'une attaque de l'étranger et que des pourvoyeurs de munitions suscitent des incidents un peu partout. Ils ont même fait sauter le tunnel sous la Manche. Il y a bien un conseil de direction d'Europe, mais les votes pour et contre la guerre s'équilibrent, la voix du président est prépondérante.

Le président de la Ligue mondiale de la Paix empêche la guerre en tuant le président de l'Europe. On le condamne à mort avec regret, mais on le condamne à mort.
Sans doute la puissance cinématographique est-elle là simplement relative, mais l'ensemble est plus que sympathique et, s'il n'y avait pas une petite intrigue amoureuse entre deux jeunes gens de conceptions sociales, opposées, le scénario serait parfait.
Il n'en reste pas moins un ouvrage qui a de grands mérites. (Claude Jouet, Le Populaire, 10 janvier 1930)
On trouvera d'autres critiques cinématographiques du film sur la page Wikipédia consacrée à Point ne tueras. La plupart compare le film à Metropolis de Fritz Lang.


mardi 22 octobre 2013

La mode en l'an 2000 ( 1898)

Le Supplément, grand journal littéraire illustré, daté du 30 juin 1890 proposait en première page une "causerie" nourrie par des dessins et propositions de lecteurs imaginant la mode en l'an 2000. Voici ce que cela donnait:


CAUSERIE
Modes Fin-prochain Siècle

Ah ! qu'elles seront originales et diverses, les modes de l'an 2000, si j'en crois tes couturiers-amateurs et les couturières-amat...euses qui se sont efforcés de m'en offrir un avant-goût.
Vous n'avez pas oublié ce dont il s'agissait ?
« En supposant, disais-je, qu'il devienne indispensable de modifier du tout au tout l'accoutrement moderne et qu'on vous demandât votre avis sur celui qu'il conviendrait dorénavant d'adopter, quel modèle proposeriez-vous ?» D'aucuns, il est vrai, semblent avoir reculé devant une révolution trop radicale et beaucoup de projets rappellent encore l'incommode routine de notre actuel accoutrement.
Un grand nombre de correspondants estiment sans doute qu'il doit suffire d'améliorer les parties défectueuses de notre coutumière défroque sans sacrifier complètement des atours auxquels l'accoutumance les attache plus qu'ils ne croient eux-mêmes.
Ainsi M. J. Saint-Leu se contenterait de supprimer le corset - pleurez, gentes corsetières ! - et de le remplacer par « une fine ceinture de soie ou d'autre étoffe très large, moulant bien mieux la taille que cet instrument de torture Moyen Age ! »
On ne s'attendait guère à voir le Moyen Age en cette affaire ; le corset, chez M. Saint-Leu, n'est-il pas bien plutôt un instrument idoine à l'âge... mûr?
Le même réformateur réduirait la jupe aux dimensions d'une pièce d'étoffe, une-petite pièce, sans doute, quelque chose comme un lever de rideau) « rattachée à la hanche par un gros nœud ».
Le croquis ci-joint accompagne et complète ces indications Pour un si hardi simplificateur, on trouvera peut-être que M. J. Saint-Leu aurait pu donner plus de simplicité à la coiffure de son modèle ! ! !



Une de mes assidues lectrices, madame ou mademoiselle Stéphane d'Armant, proclame au contraire l'utilité du corset qu'elle considère comme indispensable à la toilette de notre sexe. Chacun, comme on dit, prêche pour son sein ! Du reste madame ou mademoiselle Stéphane d'Armant professe des sentiments très conservateurs. Son idéal de costume féminin ne va guère plus loin que le court jupon, le boléro et la toque de nos modernes cyclewomen, Pour la tenue de « ces vilains singes que l'on appelle des hommes » (saluez, messieurs) moins de changements encore, La mode d'aujourd'hui, leur convient à merveille. On n'est pas plus centre-gauche !
Moins accommodant est Coco-Bel Œil qui, lui, devant l'envahissement inquiétant des automobiles écrabouilleurs, préconise un « vulgaire enroulement de pneumatiques increvables depuis les pieds jusqu'à la tête ! » Et le petit bâton blanc de M. Lépine ou le petit bâton d'épine de Monsieur Blanc, pour compléter la sécurité de ce costume aussi sommaire qu'inédit. A en juger par le croquis ci-joint, cela ne manquerait pas, en effet,d'un certain pittoresque !



Je ne saurais trop remercier P'tit-AIi de son assiduité à me répondre, mais je l'ai trouvé bien timide, cette fois.
Toute initiative en cette matière semble l'effrayer et il pourrait disputer à Stéphane d'Armant le record du statu quo.
Pour les femmes il souhaite seulement plus de souplesse dans le corsage — une veste bouffante analogue à celle de nos marins (ça sent le bateau!) ouvrant par deux empiècements sur un maillot-corset — et moins d'ampleur dans la jupe coupée à hauteur du genou. C'est je vêtement de lawn-tennis tout pur!
Pour les hommes P'tit-Mi s'en tient à l'uniforme du parfait pédard couronné d'un bien inattendu « chapeau de mousquetaire » (???).
Ousqu'est mon... mousquet ?
Encore un conservateur: M. Achill se persuade que tout est pour le mieux dans la meilleure des modes. Il trouve même des charmes au chapeau haut de forme qui, prétend-il, exerce sur les femmes une invincible séduction! Serait-ce parce qu'il est en poil de lapin ? Si vraiment nos arrière-petites-nièces de l'an 2000 arborent le costume qu'il a dessiné à leur intention, elles ne différeront pas sensiblement de leurs arrière-grand'tantes!



Tous ces projets laissent en résumé le problème stationnaire ; celui de M. Maurice le fait rétrogader! Ce novateur à rebours voudrait que chacun se nippât à sa fantaisie en fouillant dans la friperie rétrospective des ancêtres! Les chauves s'affubleraient de la perruque Louis XIV, les grands pieds se chausseraient à la poulaine... le reste à l'avenant. Mais, illogique à son propre point de vue, M. Maurice n'admet point que les jolies femmes poussent le goût de l'antique jusqu'à en revenir à la chaste nudité de notre mère Eve. « Que deviendrait, écrit-il, le désir, le suprême désir, si nous voyions à chaque instant tous les secrets trésors qui font votre beauté s'étaler à nos yeux, Mesdames ? »
Que deviendrait le désir, monsieur... ?
Il deviendrait... réalisé et ce n'est parfois pas désagréable, pour vous, je pense.
Mais passons rapidement à de plus audacieuses conceptions.
L'une des plus heureuses est, à mon humble avis, celle de Bichette : le costume-automobile. Il est tout à fait adéquat aux incessants progrès de la locomotion mécanique, et la forme sous laquelle sa créatrice l'a imaginé sort au moins des banalités courantes.
On en jugera par le graphique qu'elle en a tracé elle-même et qui nous dispense de toute complétive description.



Mac-Hokott est aussi bien inspiré, je le crois, en prophétisant le « vêtement mobilier et immobilier, sorte de carapace portative qui tiendra lieu à son porteur de maison, de lit, de table, de chaise, de bibliothèque et de garde manger » ! Alors se réalisera, sans métaphore, la devise du sage, qui. n'était peut-être qu'un escargot: Omnia mecum porto ! Il est regrettable que MacHokott n'ait pas appuyé son idée magnifique d'un croquis capable de la faire passer du domaine de la théorie dans celui de la pratique.
Enfin j'ai gardé, pour conclure, la géniale invention du bien nommé A. R. O.Noth : l'habit-ballon dirigeable, se gonflant et se dégonflant à volonté ! Il ne paraît pas qu'on puisse imaginer rien de plus commode et à la fois de plus élégant.



Heureux nos descendants qui, d'un coup de pompe à air, pourront ainsi s'élever au-dessus du niveau des vaines querelles humaines et planer dans le pur éther, où leur présence rehaussera la majesté des espaces célestes !
Mais vous verrez qu'il se trouvera encore des grincheux pour traiter cela d'utopie !
Paméla,
Marchande de frivolités


vendredi 18 octobre 2013

mercredi 16 octobre 2013

L'aérocar de Paris à Saint Denis de Francis Laur (1923)

Francis Laur imagina une ligne d'aérocars entre Paris et Saint Denis dont les plans et documentations furent publiés en 1923. L'Illustration et divers autres périodiques en parlèrent en 1923-1924. En 1927 le projet était toujours à l'étude... mais il ne vit jamais le jour...
Il reste des jouets comme celui-ci (vendu à la Samaritaine en 1933):




lundi 14 octobre 2013

Enigme du lundi : que sont en train d'admirer les deux piétons ?

Nous reprenons nos énigmes du lundi avec une question dont la réponse est facile (enfin, me semble-t-il!)
Merci à Pierre qui m'a transmis cette photo d'archive.
Tout est dans le titre !



vendredi 11 octobre 2013

jeudi 10 octobre 2013

Base lunaire 1 ( 1959 )

En 1959, nul être humain n'avait voyagé dans l'espace. On imaginait pourtant déjà des stations lunaires avec ces dessins qui laissent songeur un demi-siècle plus tard...



Science et Vie n° 499, avril 1959.

mercredi 9 octobre 2013

Jack London, La Peste écarlate ( 1924 )

Quand on prononce le nom de Jack London, diverses oeuvres viennent immédiatement à l'esprit, réminiscences de lecture scolaires comme Croc-Blanc, L'Appel de la forêt, Martin Eden, Les Vagabonds du rail (une lecture de collège conseillé par un professeur de français...),...
CouverturePersonnellement mon premier contact avec cet auteur fut non pas une histoire avec des animaux comme Jerry chien des îles ou Michael chien de cirque mais Le Fils du Soleil dans une ancienne Bibliothèque Verte cartonnée (qui avait déjà perdu sa jaquette), une histoire des mers du sud, avant de me lancer dans la lecture des histoires du Grand Nord ou de "routards".
Pourquoi mentionner Jack London sur ArchéoSF? Parce qu'il est l'auteur de plusieurs anticipations socialistes dans lesquelles il défend ses idées de progrès et de changements sociaux.
Ainsi Le Talon de fer (1908) est-il un roman considéré comme l'une des premières dystopies de l'histoire, Avant Adam plonge dans la préhistoire ou la Peste écarlate est-elle une anticipation apocalyptique se déroulant en... 2013 !

L'ouvrage publié en anglais en 1912 a été édité en 1924 en français et la presse de l'époque a produit quelques chroniques comme celle-ci:

La peste écarlate
Par Jack London

Traduit de l'anglais . par Paul- Grayer et Louis Postif G. Crès et Cie, éditeurs
Les lecteurs du Figaro, qui suivent avec un intérêt croissant, la publication dans nos feuilletons du Vagabond des étoiles, con­naissent et apprécient le génie puissant et troublant de Jack London.
Le présent volume comprend trois des œuvres les plus remarquables de l’illustre écrivain américain : un roman très court et deux contes.
La Peste écarlate est une étrange et très simple histoire qui se déroule en l’an 2073. Soixante années auparavant, en 2013, un fléau foudroyant, une maladie mystérieuse que la science n'a pas su vaincre, a détruit le monde et à peu près anéanti l’humanité.
Quelques dizaines d’individus, sur la terre entière, ont seuls survécu à cette effroyable catastrophe. Le dernier de ces « rescapés », vieillard plus qu’octogénaire, raconte à ses petits-enfants, en une suite de tableaux d’un tragique poignant, l’atroce agonie des peuples qui, certains de leur fin prochaine, donnant libre cours à leurs instincts effré­nés, s’écroulent au milieu des incendies, des pillages et des meurtres.
L’homme qui, maître de notre planète, fut jadis un vrai dieu, est retourné après le cataclysme à son primitif état de sauvagerie. Mais il se multiplie rapidement. Dé­jà, après soixante ans, trois ou quatre cents de ses descendants peuplent le globe. Dans, quelques centaines de générations « la mê­me histoire recommencera ». Les hommes, devenus très nombreux, se battront et s’entretueront, et « c’est par le feu et par le sang qu’une nouvelle civilisation se formera ». Telle est, en guise de conclusion, la prophé­tie de l’Ancêtre.
Construire un feu est une nouvelle du Klondike, du pays de l’or. C’est un drame angoissant, qui n’a que deux acteurs : un homme et un chien. La puissance, la simplicité, la netteté du style du conteur pres­tigieux apparaissent en ce récit, qui n’a que 45 pages, plus et mieux peut-être que dans toutes les autres oeuvres de Jack London. Et ces qualités sont, mises en valeur, ici comme dans La Peste écarlate, par une tra­duction d’une rare fidélité et d’une excel­lente ténue littéraire.
Le conte qui termine le livre : Comment disparut Marc O'Brien, est inspiré par un amour spécial, auquel les lecteurs français ont quelque peine à se faire. Mais le récit est d’une étonnante vivacité, que MM.. Paul Graver et Louis Postif, traducteurs, ont rendue à merveille.


Le Figaro, Supplément littéraire du dimanche, n° 279, 9 août 1924

A consulter: le site Jack London qui est incontestablement le plus complet en français

vendredi 4 octobre 2013

Transport du futur 1 ( 1936 )

En 1936, le magazine Shonen Club publia un article abondamment illustré intitulé Les Transports du futur.

Episode 1: Le monorail des montagnes par Kikuzō Itō


Source: pinktentacle.com

jeudi 3 octobre 2013

Frères Cogniard, En 1840 et 1940 (1840)

La semaine dernière, j'évoquais l'anticipation féministe En 2013. Cette pièce de théâtre ne semble avoir laissé aucune trace. Peut-être le livret dort-il au fond d'une bibliothèque...
Voici une autre oeuvre théâtrale, une revue comme on en faisait au XIXème siècle, dont l'intérêt dramatique était soutenue par une machinerie complexe et impressionnante pour l'époque.
Ce qui est amusant ici c'est que l'oeuvre des frères Cogniard datant de 1840 est rappelée un demi-siècle plus tard au sujet d'une nouveauté en 1897, nouveauté dont on n'apprendra pas grand chose dans cet article...


Les Variétés vont donner, dans quelques jours, leur revue annuelle, Paris qui marche, et ainsi que le titre l’indique, l'automobilisme et les divers au­tres moyens de locomotion parisienne doivent jouer un certain rôle dans l’affaire.
Or, il y a tout bonnement cinquante-sept ans, en l'an de grâce 1840, on donnait à la Porte-Saint-Martin, une revue des frères Cogniard, intitulée 1840 et 1940. où précisément la question de locomotion était une des curiosités de la pièce.
En ce temps-là, on jouait volontiers des revues à la Porte-Saint-Martin, qui n’était pas exclusivement consacrée au drame, et parmi celles-ci, 1840 et 1940 a compté comme un grand succès, et laissé une répu­tation de célébrité. Le sujet en était, d’ailleurs, des plus ingénieux, on y passait en revue, Paris en 1840, c’est-à-dire l’année même où on jouait la pièce, et Paris en 1940, c’est-à-dire cent ans après. .
Or, en 1840, les chemins de fer étaient à peine vul­garisés, presque de création nouvelle ; il n’y avait encore que quelques lignes installées et de court tra­jet ; aussi le « clou » de la revue, c’était de faire voir les Parisiens de 1940 se promenant sur le boulevard grimpés sur de petites locomotives qu’ils condui­saient eux-mêmes, les chevaux ayant été supprimés.
Que dites-vous de l’à-propos ? Voilà qu’à peine un demi-siècle s’est écoulé et déjà cette fantaisie soit-disant irréalisable, et qui faisait rêver nos pères, s’est réalisée, car, en résumé, les automobiles ce sont bien les petites locomotives personnelles prévues en 1840.

***

Dans cette même revue, deux ballons dirigeables se croisaient dans les airs, montés par deux jeunes « incroyables », deux « lions », disait-on alors.
Eh quoi, Gaston, sorti d’aussi bonne heure; il est à peine neuf heures du matin? criait un des aéronautes à son voisin, en le croisant au passage.
Ne m’en parle pas, Gaétan, répliquait l’autre, j’ai des amis à déjeuner et les cigares de la Régie sont si mauvais (déjà!) que je vais acheter quelques puros à la Havane. Mais ne me retarde pas, il est neuf heures et demie, et il faut que je sois rentré avant midi. A tantôt, au revoir!
Et les deux ballons partaient, chacun de son côté; à la grande joie du public.
Rien ne prouve, au train dont vont les choses, qu’en 1940, on n’ira pas en ballon chercher des ci­gares à la Havane, 1e matin, lorsqu’on aura des amis à déjeuner.
Il semble que rien ne soit impossible, d'autant mieux que, dans cinquante ans, tout porte à croire que les cigares de la Régie seront encore aussi mauvais qu'aujourd'hui.

Le Gaulois, n° 5831, 28 octobre 1897

En 1840 et 1940 a été jouée en 1841 (et s'en trouvée intitulée En 1841 et 1941). S'agit-il d'une erreur du rédacteur du Gaulois? ou bien y-a-t-il eu deux saisons? Toujours est-il que Joseph Méry a proposé une critique de cette revue ( à lire sur ArchéoSF)



mardi 1 octobre 2013

Galaxie(s) science-fiction fête ses 60 ans !

La revue Galaxies Science-fiction fête ses 60 ans ! Au sommaire de ce numéro, des nouvelles signées Gulzar Joby, Rosa Montero, Ken Liu et Aliette de Bodard, un dossier Pierre Stolze, et des articles sur les 60 ans de Galaxies, sur Noëlle Roger, sur Jo Clayton, des notes de lecture et un panorama des dernières sorties en BD.