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ISSN 2496-9346

samedi 6 décembre 2014

Clémence Roberte, Paris en ruines (critique, 1840)

Le poème "Paris en ruines" recueilli dans Paris Futurs a fait l'objet
d'une critique au moment de sa parution en 1840.  
Le critique en fait la pièce majeure du recueil Paris Silhouettes (1840). 



Dans quelques jours le Salon va s'ouvrir, il nous donnera l'occasion de nous étendre à ce sujet; pour aujourd'hui, parlons de poésie et surtout parlons du recueil que vient de publier mademoiselle Clémence Robert, sous le titre de Paris Silhouettes. Poëte passionnée et ne sacrifiant rien aux idoles du jour, mademoiselle Robert ne s'arrête point à ces sujets légers, badins, sans portée, mais sa muse grave, sérieuse, s'inspire à de plus hautes pensées; ici, dans une pièce intitulée : Paris en ruines, l'auteur anticipant sur l'avenir, va, nouveau Jérémie, pleurer sur les ruines de la nouvelle capitale du monde, et foulant les ruines de celle grande et noble cité , elle invoque les dieux, elle invoque les arts, mais :

Les dieux, les arts sont morts. — Les artistes aussi :
Ils croyaient en leurs dieux , en leurs oeuvres ici ;
Ils voyaient rayonner cette double étincelle
Du sujet et de l'art qui fait l'oeuvre immortelle ,
Ils croyaient vivre au loin tous les siècles durant,
Folie! orgueil humain!...

Après nous avoir montré Paris en ruines et le néant humain, l'auteur nous fait voir les arts immortels, vainqueurs même des ruines et des ravages du temps, car là sous ces débris, dans ce chaos, pour montrer la puissance des arts:

On y voit un Hercule enchaîné sous un arbre
Dans les noeuds du lichen, cette rouille du marbre ;
Une Vénus couchée et le jet de jasmin
Remplaçant la ceinture autrefois à son sein ;
Puis les vierge; du ciel, les roses séraphiques
Que l'art faisait éclore en ses jardins bibliques.



Enfin après nous avoir promenés sur ce désert, sur ce Paris en ruines, l'auteur termine en ne laissant plus pour seul personnage de cette scène lugubre, qu'un vautour perché sur l'une des colonnes mutilées du Louvre.

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