Si le véhicule électrique est revenu sur le devant de la scène, c'est en fait une énergie aussi ancienne que l'automobile. Une petite vignette sur le sujet avec notamment l'Oeuf de Paul Arzens, le prototype Ford Berliner et le scooter électrique Flankel.
Pages
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mercredi 26 décembre 2012
mardi 25 décembre 2012
Joyeux Noël !
Pour fêter ce Noël 2012, une petite carte de voeux datant d'avant la première guerre mondiale (vers 1910) et portant les références: National Series N°921.
Source de l'image: Delcampe
lundi 24 décembre 2012
Enigme du lundi : rébus conjectural
Aujourd'hui et parce que c'est le temps des fêtes enfantines, voici dans le cadre de l'énigme du lundi, un rébus.
samedi 22 décembre 2012
Jules Verne s'invite chez Chapal & Panoz
Chapal, plus connue sous le nom de La Dame au Chapal, celle-là même qui réalise les couvertures de la collection ArchéoSF chez Publie.net, et Jiminy Panoz, designer de livres numériques, proposent sur leur blog Chapal & Panoz de (re) découvrir La journée d’un journaliste américain en 2889 de Jules Verne et Merry Christmas from Mars. C'est donc Noël avant l'heure !
Les ebooks sont à découvrir sur le site Chapal & Panoz !
vendredi 21 décembre 2012
Le nouveau numéro du Quinzinzinzili est disponible!
Le Quinzinzinzili, revue publiée par
la Société des Amis de Régis Messac, atteint son vingtième
numéro. Si tous les numéros parus n'ont pas le même intérêt pour
l'amateur d'anticipation ancienne (par exemple le n° 19 était
consacré à la Littérature prolétarienne avec un dossier sur Henri
Poulaille), ce numéro 20 fait partie des incontournables.
Au sommaire l'on trouve en effet un
dossier de 16 pages consacrées à la SF avec un fil conducteur que
l'on pourrait résumer à « la question des origines ».
On y trouvera des articles sur les polémiques quant aux origines du
fantastique et de la science-fiction, sur Hans Ryner (avec notamment
un long article de Natacha Vas-deyres « Hans Ryner ou la
science-fiction merveilleuse » ), deux articles de Jean-Guillaume
Lanuque, le premier s'interrogeant sur les raisons du regain
d'intérêt pour les textes de la branche française ancienne qui
constituent une part de la science fiction parfois occultée (1), le
second présentant l'ouvrage de Natacha Vas-Deyres, Ces Français
qui ont écrit demain. Utopie, anticipation et science-fiction au XXe
siècle (Editions Honoré Champion, 2012) enfin des articles de
Régis Messac sur des oeuvres relevant de la science fiction.
Le numéro est donc particulièrement
riche pour l'amateur de science fiction ancienne et apporte des
éclairages pertinents sur notre domaine de prédilection!
(1) Jean-Guillaume Lanuque cite des
exemples de rééditions depuis une quinzaine d'années - voir par
exemple le travail mené avec les éditions Publie.net pour lacollection ArchéoSF! - ainsi que des travaux de recherches menés
par des amateurs de cette littérature d'imagination scientifique
dont Jean-Luc Boutel ou votre serviteur, les réutilisations
contemporaines de ce patrimoine et les explications que l'on peut
apporter à ce surprenant regain d'intérêt.
jeudi 20 décembre 2012
Hetzel à Sèvres
La bibliothèque de Sèvres (Ile de
France) possède un important fonds Hetzel créé en 2000
régulièrement mis en avant lors d'expositions. La première
exposition a eu lieu du 14 au 2 décembre 2000 (« Hetzel une
grande maison d'édition au XIXe siècle ») d'autres ont suivi
en 2001 (« Eugène Froment peintre à la Manufacture de Sèvres
- Illustrateur chez Hetzel et Cie, éditeur »), 2004-2005
(« Deux collections pour la jeunesse » exposition
consacrée à la Petite bibliothèque blanche et Les albums Stahl),
en 2008 (« Jules Verne et le Magasin d'Education et de
Récréation »).
Chaque exposition a été l'occasion de
réaliser un catalogue abondamment illustré.
Le premier catalogue dont nous vous entretenons aujourd'hui présente la
création du fonds Hetzel à la Bibliothèque-Médiathèque de Sèvres
et propose une histoire de la maison Hetzel, une bibliographie des
ouvrages parus en librairie et donne des éléments sur l'histoire de
la famille Hetzel. Chaque partie présente une bibliographie
sélective.
L'histoire de la maison Hetzel est
racontée en quelques pages qui donnent des éléments biographiques
sur Pierre-Jules le fondateur et son fils Louis-Jules (qui cède en
1914 le fonds à Hachette) et le catalogue dresse la liste les
principaux écrivains et illustrateurs de la Maison Hetzel. On y
trouve les noms de Balzac, Stahl, Sand, Hugo par exemple pour les
écrivains de littérature générale et les illustrateurs Edouard
Riou, Emile Bayard, Léon Benêt dit Benett, Georges Roux (pour n'en
citer que quelques-uns). Du côté des littératures de l'imaginaire,
citons Les Scènes de la vie privée et publique des animaux
illustrées par Granville avec la collaboration de Balzac,
Nodier, George Sand, Alfred de Musset, Les Voyages extraordinaires
de Jules Verne, Les Romans d'aventures et Les Scènes de la
vie de collège dans tous les pays d'André Laurie, La
Découverte des Mines du roi Salomon de Rider-Haggard...
La seconde partie propose « un
classement descriptif [des] productions à partir des motifs
d'ornementation des plats supérieurs ». On y trouvera par
exemple les « plaques à combinaison », les « plaques
de série » puis la « bibliothèque des succès
scolaires », les « Albums Stahl » et la « Petite
Bibliothèque blanche ». Chaque type est illustré d'exemples
reproduits en couleurs. Quelques romans conjecturaux sont indiqués..
Les amateurs s'intéresseront ainsi aux mérites et valeurs
respectifs des plats à « encadrement de filets noir et
branches de chênes » et des « cartonnages monochromes à
l'éventail, deux éléphants - dos à caisson ».
Enfin la troisième partie rappelle le
lien étroit entre Sèvres et Hetzel. En effet, « dès 1842
Pierre-Jules Hetzel loue à Bellevue une maison » et « le
15 novembre 1868 Sophie Hetzel achète une maison à Sèvres que la
famille occupe depuis au moins 1865 ». Viollet-le-Duc, ami de
PJ Hetzel intervient pour planifier un agrandissement en 1874. Il ne
s'agit pas de la résidence des Hetzel au temps de la maison
d'édition mais d'une maison de campagne, en revanche les héritiers
y vivent au moins jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale et sans doute
jusqu'en 1966 (si un lecteur connaît la date de cession de la
maison, je complèterai avec plaisir).
Catalogue d'exposition, « Hetzel une grande maison d'édition au XIXe siècle », 14 novembre-2 décembre 2000, Bibliothèque-Médiathèque de Sèvres, 38 pages, 2000.
mercredi 19 décembre 2012
Ch.-H.-A. Gamain, Le stellarium (1937)
Les
attractions scientifiques sont très anciennes. Au XIXe siècle avec
la multiplication des «expositions» (universelles,
coloniales, internationales, spécialisées,...) les ingénieurs et
inventeurs rivalisent d'ingéniosité pour présenter au public des
attractions époustouflantes.
Du
25 mai au 25 novembre 1937 a lieu à Paris une exposition spécialisée
sur le thème «Les arts et les techniques dans la vie
moderne ». Dans ce cadre est présenté le «stellarium»
de M. Gamain dont il ne reste pas de trace mais que l'on peut
découvrir dans des articles de presse de l'époque comme celui qui
suit extrait du journal Ric et Rac (n° 427 daté du 12 mai 1937). Source du texte: Gallica.bnf.fr.
Le
stellarium
L'observation
que
nous pouvons
faire
des splendeurs
célestes
ne saurait
l'être
que
d'une manière
limitée,
puisque nous
sommes,
à cause
de
notre
pesanteur,
assujettis
à
nous déplacer
au
fond
de
l'océan
aérien,
nommé
« troposphère »,
à
la
manière
des crustacés
marins
qui errent,
lentement,
au
fond
des
océans.
M.
Ch.-H.-A.
Gamain
nous
offrira,
cours
Albert-1er, le
moyen
d'échapper,
au
moins
en
imagination, à
notre
prison
terrestre
et
cela
d'une façon
vraiment
fort
curieuse:
grâce
à
un voyage
interplanétaire,
qu'il
va
présenter
à l'Exposition
et
qui
sera
un
des
«
clous
»
scientifiques
de
celle-ci.
Mais,
suivez-moi
plutôt.
***
Le
voyageur
interplanétaire
qui
désirera
accomplir
le
trajet
Terre-Mars,
aller
et
retour
(retour, surtout,
à
moins
que,
dégoûté
des
hommes, il
ne
préfère
en
demeurer
éloigné
pour
toujours),
se
rendra,
comme
tout
voyageur
qui
se
respecte,
à
la
gare
d'embarquement,
située
en
sous-sol.
Aucun
lampadaire
n'éclairera
ce
sous-sol.
Je vous
entends.
Vous
craignez
de
ne
point
pouvoir vous
diriger
dans
cette
voie
d'accès
où
régnera,
pensez-vous,
une
obscurité
complète.
Pas
du
tout.
Ne
craignez
rien,
car
l'inventeur
a réalisé
le
plus
merveilleux
et
le
plus
original
système
d'éclairage
que
vous
puissiez
imaginer.
Le
tapis
couvrant
le
sol,
les
parois,
de
ravissantes
fleurs
lumineuses
colorées
féeriquement,
sans
l'intervention
de
la
moindre
ampoule
ou
de
la
plus
infime
source
habituelle
de
lumière, vous
guideront
dans
votre
marche.
Mais,
allez
voir
et
croyez-moi,
lorsque
je
vous
dis que
cette
introduction
au
voyage
est
déjà
par elle-même
une
surprise
des
plus
charmantes
dont
vous
me
permettrez
de
ne
point
vous
gâter l'agrément
par
des
révélations
scientifiques
sur
la
façon
dont
elle
est
obtenue.
Un
peu
de mystère
ne
messied
pas
en
la
circonstance,
A la
gare,
où
vous
ne
vous
étonnerez
pas
de
trouver un
chef
de
station,
vous
vous
embarquerez
dans
l'une
des
huit
fusées
qui
viendront
chacune
à
son
tour,
conduite
par
un
pilote
(spécialisé,
cela
va
sans
dire,
et
vêtu
en
costume
de
l'an
2000),
absorber
ses huit
passagers.
Un
doux
ronflement
et,
sans
heurt,
la
fusée pénétrera
dans
un
appareil
de
lancement
puis,
en
route
pour
l'infini.
***
A
droite
ou
à
gauche
des
voyageurs,
confortablement
assis,
des
hublots
seront
autant
d'énormes yeux
de
65
cm.
de
diamètre,
ouverts
sur
les
espaces
bleu
de
nuit
où
scintilleront
des
millions
d'astres
incandescents.
Certaines
étoiles
vous
paraîtront
tout
proche
et
d'autres
extraordinairement
lointaines.
-
Mais,
voyons,
Madame,
n'ayez
pas
peur
! Vous n'avez
rien
à
craindre.
Vous
serez
à
nouveau
revenue
sur
cette
Terre,
à
laquelle
vous
tenez
tant,
dans
moins
de
cinq
minutes.
Regardez
donc,
plutôt.
Il
n'y
a
que
trente-cinq
secondes
que
vous
êtes
dans
les
cieux
et
déjà
vous
avez
atteint
la
fameuse
stratosphère
illustrée
par
les
ascensions
de
Picard,
Cosyns,
Stewens,
etc.
Tenez,
voici
Mars,
avec
ses
soi-disant
canaux.
Comme
c'est
curieux,
la
fusée
en
fait
le tour
et
se
dirige
vers
Jupiter,
en
traversant
l'essaim
des
petites
planètes.
En
passant,
admirez
les
anneaux
dont
Saturne
a
eu
l'originalité
de
s'entourer.
Maintenant,
nous
voici
hors de
la
Voie
lactée
et,
partout,
luit,
chacune
avec
sa
«
brillance
»
spéciale,
les
étoiles
qui
font
la
beauté
de
nos
nuits
d'été.
La
traversée
des
gaz
lumineux
de
la
queue
d'une
comète vient
de
se
produire
sans
accident.
Vous savez,
pourtant,
qu'ils
sont
toxiques.
***
Malheureusement,
tous
les
plaisirs
ont
une
fin et
le
voyage
interplanétaire
s'achève.
La
Terre apparaît,
à
présent,
aux
yeux
des
passagers,
comme
un
immense
globe
lumineux
sans
relief. Elle
est
sillonnée
de
lignes
noires
(les
cours
d'eau),
et
de
taches
noires
étendues
sur
la presque
totalité
de
la
surface
et
qui
sont
les océans.
La
fusée
a
enfin
atterrit
;
mais,
personne
ne
vous
interdit
de
recommencer
le
voyage, avec
un
plaisir
accru,
à
la
deuxième
fois, par
l'appréciation
plus
exacte
du
charme
des choses.
Roger
SIMONET
Sylvain Ageorges, Sur les traces des Expositions universelles de Paris-1855-1937, Éditions Parigramme, 2006.
En accompagnement musical, cette oeuvre de Federico Mompou "Souvenirs de l'exposition" ( 1937): mor vidéo
mardi 18 décembre 2012
Jules Verne en carte postale: Mistress Branican
La bibliothèque de Sèvres possède un fonds Hetzel qu'elle met régulièrement en valeur. Pour promouvoir ce fonds elle a éditée des catalogues ainsi qu'une carte postale reproduisant la couverture d'un cartonnage pour un roman qui n'est pas le plus connu de Jules Verne, Mistress Branican (1890) qui relève de l'aventure et du roman géographique et non de la science-fiction.
lundi 3 décembre 2012
lundi 26 novembre 2012
Enigme du lundi : à quoi sert ce véhicule?
Une nouvelle énigme du lundi sur ArchéoSF avec cette image trouvée sur Gallica.
A quoi sert ce véhicule ?
Source de l'image: Gallica
dimanche 25 novembre 2012
Les dimanches de l'abbé Béthléem 20: février 1910
Vingtième épisode de notre exploration de Romans-Revue dirigée par l'Abbé Bethléem qui proposait au début du XXe siècle une lecture morale (rigoriste même) des parutions récentes (voir la présentation sur ArchéoSF).
Cette semaine, le mois de février 1910.
Comme
le numéro précédent, janvier 1910, celui de févier est pauvre en
critique de littérature conjecturale.
A
travers les revues propose la critique de trois périodiques: Le
Figaro illustré, L'Ouvrier et Les Veillées des chaumières. Le
premier est décrit comme « sceptique » (ce n'est pas un
compliment) et les deux autres ont l'approbation du critique J.
Romain.
Après
le théâtre vient une revue des revues allemandes. J'espérais y trouver quelques éléments sur la littérature conjecturale germanique. Bilan : rien.
Il
manque dans ce numéro la chronique de R. Varède en raison des
inondations de janvier 1910 (la fameuse crue de la Seine) ce qui explique en partie le peu de littérature conjecturale de ce
numéro de février.
Un
second article est consacré à Modern Bibliothèque mais ne traite
que de quelques romans « psychologiques ».
Nous
est raconté un débat à la Chambre des députés au cours duquel un
député de l'Aube, Paul Meunier attaqua vigoureusement Romans à lire et Romans à proscrire de
l'abbé Béthléem.
A dimanche prochain!
mercredi 21 novembre 2012
4e rencontre des blogueurs de l'imaginaire à Sèvres (8 décembre 2012)
Par trois fois, nous nous sommes retrouvés entre blogueurs et contributeurs de forums dédiés aux littératures de l'imaginaire à l'occasion des rencontres de l'imaginaire de Sèvres début décembre. Les prochaines rencontres de l'imaginaire ont lieu le 8 décembre 2012. Nous étions huit en 2009, plus d'une vingtaine en 2010, une bonne trentaine en 2011, combien serons nous cette année?
Il suffit de le dire en laissant un commentaire pour s'inscrire au repas afin de pouvoir retenir des tables dans une brasserie, un restaurant ou tout autre lieu de sustentation gustative.
Isil est chargée de l'organisation pratique sur place (réservation de la table) et moi de la centralisation des inscriptions.
jeudi 15 novembre 2012
William Wardrop, "Albatross" ou Jules Verne version steampunk
William Wardrop est un créateur américain de maquettes militaires notamment de véhicules tirés de la littérature. Son inspiration tend souvent vers le steampunk.
Voici un exemple avec l'Albatros (Albatross en anglais) inspiré de Robur le Conquérant de Jules Verne:
Ses autres créations sont visibles sur son site Steam Noir.
A lire sur ArchéoSF:
Un extrait de Robur le conquérant (avec illustration)
dimanche 11 novembre 2012
Les dimanches de l'abbé Béthléem 19: janvier 1910
Dix-neuvième épisode de notre exploration de Romans-Revue dirigée par l'Abbé Bethléem qui proposait au début du XXe siècle une lecture morale (rigoriste même) des parutions récentes (voir la présentation sur ArchéoSF).
Cette semaine, le mois de janvier 1910.
Le numéro de janvier 1910 ouvre propose la première partie d'un long article : la critique des collections de romans à bon marché. Modern-Bibliothèque (Librairie Arthème Fayard) ouvre le bal avec une présentation générale mais pas de mention de titres relevant de la conjecture romanesque.
On s'amuse à lire l'article sur les « annonces » (ce que nous appelons aujourd'hui les publicités) qui vicient les journaux plus enclins à être amènes avec les annonceurs qu'avec les créateurs et prêts à tout pour décrocher des contrats publicitaires.
On s'intéressera surtout au Post Scriptum de cet article signé Léon Jules:
On s'est étonné de me voir à différentes reprises condamner sévèrement les romans policiers, genre Sherlock Holmes. On m'a accusé d'étroitesse d'esprit, parce que j'avais mis en garde mes lecteurs contre les magazines dû se publient des histoires dé ce genre, Je sais tout et Les lectures pour tous en particulier. Je prie mes honorables critiques de lire ces quelques lignes extraites du Journal des Débats, numéro du 28 décembre 1909. Il s'agit de deux jeunes assassins de Jully, qui, sans raison aucune ont tué cinq personnes : un fermier, sa femme, deux domestiques et une bonne. Le Journal des Débats écrit:« Les renseignements recueillie dans le canton d'origine (ce sont deux suisses) de ces précoces malfaiteurs nous apprennent que ce sont de détestables lectures qui ont perverti et même aboli en eux tout sens moral.— Dure leçon pour notre amour propre national. Nous sommes très fiers de la « diffusion de l'instruction », dont notre démocratie se fait un saint devoir ; tous les Suisses savent lire ; mais hélas ! que lisent-ils ?« On peut, avec certitude (1: (1) C'est moi [Léon Jules] qui souligne.), accuser du carnage de Jully la littérature dite « criminelle » (dans la Suisse allemande On l'appelle : « littérature des bas-fonds»), c'est-à-dire ces histoires de vol; de violence et de meurtre, grossièrement enluminées d'images dignes du texte, qui s'étalent depuis quelques années à la devanture des kiosques, et puis, par le colportage, pénètrent jusque dans nos hameaux reculés. »Est-ce assez décisif ? Peut-être bien voudrait-on reconnaître que le correspondant du Journal des Débats est bien informé et d'esprit plus large que moi. Pourtant il aboutit il est forcé d'aboutir aux mêmes conclusions. Et nunc intelligite reges, erudimini qui judicatis terram. [«Et maintenant, rois, comprenez ; instruisez-vous, vous qui jugez la terre.» ]
La
section sur les pièces de théâtre (écrite par Maurice Gilbert)
présente Le Tour du monde d'une Orpheline ou Les
Bandits de Capetown, pièce en 5 actes et 12 tableaux, de MM.
Gabriel Timmory et Maurice Barson dans lequel on peut fabriquer
artificiellement des diamants:
Cinq actes et douze tableaux, pour La Tour du Monde d'une Orpheline : on ne peut guère faire le tour du monde à moins. Un bandit a volé la formule du diamant à son inventeur après l'avoir assassiné. Suzanne, la-fille de la victime, se met à sa poursuite, accompagnée de son fiancé, de Florette qui est la joie du voyage et de Coquillet, qui porte les bagages. .Les scènes pittoresques se succèdent ; on voit fabriquer le diamant, on entend crier les hyènes au Maroc, on assiste à un tremblement de terre à Messine, etc., etc.. Bref, on en a pour les yeux, pour les oreilles et pour l'argent.
« A
Travers les romans du mois » (par R. Varède) parle du nouveau
prix Goncourt En France signé par les frères Marius-Ary Leblond
mais ce n'est pas de la science-fiction contrairement à Force Ennemie de John-Antoine Nau (1903) ou Les Civilisés de Claude Farrère (1905).
De
même il est question d'un roman de Rosny, L'Affaire Derive, mais ce
n'est pas non plus de la SF.
Finalement
un numéro assez pauvre pour l'amateur d'anticipation ancienne mais le
dépouillement systématique présente parfois cet inconvénient...
A dimanche prochain!
samedi 10 novembre 2012
Le premier prix Goncourt en numérique ? C'est de l'archéoSF et c'est chez Publie.net
En 1903 le premier prix Goncourt est décerné. Et pas à n'importe quel roman, pensez un roman de science fiction comme on savait les trousser à l'époque! Un inconnu, ou presque, John-Antoine Nau, est couronné par un jury composé de - excusez du peu - Joris-Karl Huysmans, président, Léon Hennique, vice-président ; Rosny aîné, trésorier ; Lucien Descaves, secrétaire ; Octave Mirbeau ; Gustave Geffroy, Léon Daudet, Paul Margueritte, Rosny jeune et Élémir Bourges.
Deux témoignages plus tardifs nous disent la qualité de Force ennemie de cet John-Antoine Nau:
- J.-K. Huysmans : « C’est
encore le meilleur que nous ayons couronné »
- Paul Léautaud: J'ai
répété ce que j'ai dit bien des fois, que le prix n'avait été
bien donné qu'une fois, la première, à Nau. Son livre pouvait
déplaire, être étrange, baroque, etc…, c'était le livre de Nau
et non pas de n'importe qui. C'est pour de tels livres qu'est fait le
Prix Goncourt. »
La couverture et le codage sont réalisés par Roxane Lecomte.
Quand j'ai proposé Force ennemie à l'équipe de Publie.net le texte a fait l'unanimité et François Bon a écrit ces quelques mots:
On est abasourdi de la violence, de l'élan, de la langue. On est plongé dans un hôpital psychiatrique (une "maison de santé") de province. Le narrateur est lui-même affecté d'une schizophrénie qui peu à peu l'emporte.
Le gardien, les docteurs, pratiquent chacun une langue extraordinaire – et surtout Léonard, l'infirmier, mais aussi celui qui va avec son ami le cocher de fiacre alcoolique "serrer" les malades dans leurs crises –. La langue se déforme, se réinvente à souhait pour dire la folie qui la dépasse.Dans la première partie, les crises du narrateur sont espacées. Lui-même ne se les remémore pas. Alors c'est une description salle par salle de l'asile, de tous ses patients, de leurs discours et leurs comportements, plus de vingt ans avant l'extraordinaire enquête "Chez les fous" d'Albert Londres.Mais quand sa maladie devient plus insistante, ce qui ronge au-dedans le narrateur et le dédouble devient en soi une histoire dans l'histoire, et la façon dont la science-fiction se mêle à la réalité.On en sort lessivé, avec des hurlements dedans. Et quel paradoxe que cette joie pourtant, à emmener dans ce lieu mental une langue éblouie, surchauffée…
Force ennemie de John-Antoine Nau est disponible sur le site des éditions Publie.net et bientôt sur toutes les plate-formes et chez tous les libraires numériques. Livre numérique garanti 100% sans DRM.
PS: la semaine prochaine, je vous raconterai la petite histoire de la publication de ce onzième volume de la collection ArchéoSF chez publie.net.
vendredi 9 novembre 2012
Geoffrey X Passover, Les Survivants de l'an 2000 , illustration de Michel Gourlier
Geoffrey X Passover a signé dans les années 1970 plusieurs titres relevant de la science fiction dans la collection (Nouveau) Signe de Piste. Cette collection recueillant plutôt des récits scouts dans lesquels les valeurs de solidarité sont importantes mais aussi les valeurs traditionnelles dans la veine de Serge Dalens et sa série du Prince Eric.
On trouve pourtant quelques textes étonnants comme ceux signés Michel Grimaud (série Rôohr, romans préhistoriques).
Geoffrey X Passover, de son vrai nom Emmanuel Bonfilhon de Regneiris, n'est guère à l'aise dans le genre SF (il a écrit sous divers pseudonymes des romans de genres différents pour Signe de Piste). On gardera peut-être en mémoire les dessins de Michel Gourlier...
mercredi 7 novembre 2012
mardi 6 novembre 2012
Albert Robida, L'Horloge des siècles
Régulièrement la rubrique RétroSF sur ActuSF présente des textes de science fiction ancienne. En novembre, Albert Robida est à l'honneur.
On admire souvent les gravures et dessins d’Albert Robida (1848-1926), sans toujours savoir d’ailleurs qu’il s’agit de lui. 60 000 dessins, 200 œuvres illustrées, direction de périodiques (comme La Caricature ou le Petit Français illustré), auteur d’environ 70 livres sur divers thèmes, l’œuvre d’Albert Robida est importante en quantité mais aussi en qualité.Ses illustrations évoquant du futur sont sans cesse reprises d’exposition en ouvrage mais ses fictions sont moins connues. Sa bibliographie est pourtant riche de livres, feuilletons et autres récits du futur dont il assure aussi l’illustration comme Le Vingtième siècle, La Guerre au Vingtième siècle, La Vie électrique…Comme caricaturiste, anticipateur, illustrateur, il aborde de nombreux genres de la science-fiction d’alors de la projection dans le futur au voyage dans le temps comme avec Jadis chez aujourd’hui ou L’Horloge des siècles. Souvent plus audacieux que Jules Verne, il est aussi plus juste dans ses prévisions : il imagine des femmes égales des hommes, un appareil de communication total (le fameux téléphonoscope), des cieux parcourus par des aéroplanes, des rues pleines d’automobiles mais aussi une Terre menacée par la pollution.
La suite est à lire sur ActuSF!
A lire et à voir sur ArchéoSF:
- Au Prix du Grand Palais (gravure d'anticipation de Robida)
- Le Vingtième siècle (gravure d'anticipation de Robida)