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mercredi 22 août 2012

Louis Figuier, La Femme avant le déluge (feuilleton, épisode 1)


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Louis Figuier (voir sa fiche sur wikipedia) fut un vulgarisateur scientifique très connu en son temps. Il s'essaya au théâtre scientifique (sans grand succès à vrai dire). La plupart des pièces relève de la biographie (de grands scientifiques et techniciens comme Gutenberg, Keppler, Denis Papin ou Franklin).
Dans sa préface à la publication en volume de son théâtre scientifique (La Science au théâtre, éditions Tresse et Stock, 1889, 2 volumes), Louis Figuier ne se trompe guère en affirmant: « Une tentative aussi originale que celle dont il est question ici. ne doit point prétendre à réussir du premier coup: elle ne peut que lentement prendre racine et porter ses fruits. J'ai si souvent exposé. dans mes ouvrages, les difficultés et les luttes que tout inventeur rencontre sur son chemin, que je sais parfaitement qu'il faut un temps considérable pour qu'une innovation triomphe de la routine et perce l'épaisseur de l'indifférence générale. » En revanche il croyait vraiment au succès de ce théâtre de la science...
Œuvres bien oubliées, nous avons choisi de vous présenter, parmi ces pièces, La Femme avant le déluge sous la forme d'un feuilleton à suivre.
Au moment de la publication en volume, cette pièce n'avait jamais été représentée et Louis Figuier, dans sa préface, invitait les directeurs de théâtre à se saisir de celle-ci et des autres restées inédites. Il semble que ce voeu soit resté lettre morte.
Le texte s'ouvre sur une présentation (scientifique) de l'intrigue.


La Femme avant le déluge
comédie en un acte

Personnages:
FRESQUELLY, géologue.
SIR EVANS, élève de Fresquelly.
LUDOVIC, lieutenant de vaisseau.
RAMPONEAU, négociant.
DIANE DE BEAUGENÇY
CHRISTIANA, jeune Sibérienne.

L'action se passe au nord de la Sibérie, aux bords de la mer Glaciale.
De nos jours.

En 1800, un naturaliste russe, Gabriel Sarytschew, voyageait dans le nord de la Sibérie. Étant parvenu non loin de la mer Glaciale, il trouva sur les bords de l'Alaséia, rivière qui se jette dans cette mer, le cadavre entier d'un Mammouth, environné de glace. Le corps était dans un état complet de conservation, car le contact permanent des glaces l'avait préservé de toute putréfaction. On sait qu'à la température de zéro et au-dessous, les substances animales ne se putréfient point si bien que, dans nos ménages, on pourrait conserver indéfiniment la viande des animaux de boucherie, le gibier ou le poisson, en les maintenant sous une couche de glace. C'est ce qui était arrivé pour le Mammouth que Gabriel Sarytschew découvrit sur les rives glacées de l'Alaséia, et qui avait été mis à nu par l'action du courant de ce fleuve. Le flot, creusant la berge, avait dégagé de la glace, il était emprisonné depuis des milliers d'années, le monstrueux pachyderme, qui se trouvait presque debout sur ses quatre pieds. Le corps, renfermait ses chairs, ainsi que toute la peau, à laquelle de longs poils adhéraient, en certaines places. Il servit d'aliment aux pêcheurs de ces rivages.
Ce fait curieux, rapporté dans mon ouvrage, La Terre avant le déluge, expliquera certaines parties de la comédie que l'on va lire. Mais l'auteur s'est proposé surtout de donner un résumé scénique des mœurs et des coutumes de l'humanité primitive. La fiction qu'il emploie est de supposer une femme antédiluvienne renaissant de nos jours, et reproduisant les particularités diverses de l'existence des premiers habitants de notre globe.
Tel est l'objet du long monologue et de la grande scène mimée (Scène XI) qui forme le point culminant de cette comédie, dans laquelle la science et le théâtre sont combinés de manière à amuser et à instruire tout à la fois. 

La suite la semaine prochaine!

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