Nous allons passer ce long week-end, pour celles et ceux qui ont la chance de faire le "pont" en compagnie de Gabriel Timmory et de sa fantaisie théâtrale A rire d'ailes! publiée dans L'Almanach du rire et de Fantasio en 1909. Le sous-titre inscrit dans la revue peut laisser croire qu'il s'agit d'une anticipation lointaine:
En fait il n'en est rien car le sous-titre exact est Revue aréoplanesque en deux mille huit cent sept... tableaux. Il ne s'agit donc pas d'une date mais d'un nombre. Le dernier mot a peut-être sauté à la mise en page.
Il n'en reste pas moins que le texte est intéressant car il livre en 1909 les espoirs et les craintes quand à un ciel envahi par les aéroplanes divers et variés.
A
RIRE D' AILES !
Revue
aéroplanesque en deux mille huit cent sept [tableaux]
EN
UN NOMBRE INCALCULABLE DE TABLEAUX, MONTÉE A FRAIS COMMUNS, MAIS DE
LA FAÇON LA PLUS DISTINGUÉE PAR LES DIRECTEURS DES GRANDS
MUSIC-HALLS DE PARIS, AVEC LE CONCOURS DE NOS PLUS ÉMINENTS METTEURS
EN SCÈNE.
PROLOGUE
Le
grand salon de réception de Fantasio, somptueusement décoré de
tous les ordres étrangers. Electricité de Ceylan. Objets d'art
Turmeyer. Fauteuils de Perdrix. Tableaux de Vichy. Divans Caryll.
Bibelots Téro.
M.
BANNEL (directeur des Folies-Bergère). - Alors, on nous a fait venir
?.
M.
BARASFORD (directeur de l'Alhambra) — Pour nous prier de monter, à
frais communs, une grande revue.
M.
FONTANES (directeur du Châtelet). — Une revue ? Encore ? Très peu
pour moi, on ne m'y repincera plus ! (Il. s'évapore pour aller faire
le tour du monde à prix réduits.)
Mme
VARLET (directrice de la Gaîté-Rochechouart). — Ne nous occupons
pas de ce lâcheur. Il n'y a encore que les femmes pour montrer de
l'estomac.
Tous,
la regardant, légèrement émoustillés. — C'est vrai !
M.
HABREKORN (directeur de Ba-Ta-Clan). — Voulez-vous que j'aille le
chercher ?. Vous savez tous que je ramène très bien.
(
Cris unanimes : Non! Non! Inutile!.
— Le
principe de la revue est adopté.)
M.
DE COTTENS (directeur de l'Olympia). — Je suppose qu'il y aura des
petites Anglaises.
M.
ROZENBERG (directeur de l'Apollo). — Et un rôle pour ma femme.
M.
AUMONT (directeur du Moulin-Rouge). — Et des soupers.
M.
DESPREZ (directeur de Marigny), très timidement, — Voilà bien des
complications pour les changements. Comment fera- t-on pour enlever
tout ça ?
M.
BORNEY (autre directeur de Marigny). — Ne mettez donc pas de bâtons
dans les roues môssieu Desprez. Vous êtes toujours trop
autoritaire. N'est-ce pas, môssieu Flateau ?
M.
RAPHAËL FLATEAU (directeur de la Cigale). — Je suis de l'avis de
M. Magne.
M.
MAGNE (autre directeur de la Cigale). — Moi, je pense comme
Flateau.
M.
RUEZ (directeur de Parisiana). — Moi, je n'ai pas d'opinion. Depuis
que je n'ai plus à diriger qu'un seul établissement à la fois, je
me sens tout désorienté.
M.
LE COINTE (directeur de la Scala et de l'Eldorado) .— Voulez-vous
que je vous repasse la Scala ?
M.
RUEZ. — Trop aimable, merci. Revenons à notre revue.
La suite demain!
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