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samedi 18 octobre 2014

Théo Varlet, La Grande panne (1930)



En 1930, paraît aux éditions des Portiques La Grande panne de Théo Varlet mais ce n'est qu'en 1933 que la Revue de la quinzaine du Mercure de France publie la critique suivante:

La Grande Panne de M. Théo Varlet est un excellent roman de merveilleux scientifique et qui, fort bien mené, à la cadence d'un reportage, ne cesse un seul instant d'intéresser. D'une tentative pour atteindre la lune, en obus-fusée (cet obus fait un peu Jules Verne), une « astronaute » américaine a rapporté des poussières cosmiques qui, traitées aux rayons Roentgen, développent un pullulement de corpuscules, puis de végétations, puis de monstres du genre des Xipéhuz de M. J.-H. Rosny aîné. Cette faune se nourrit d'électricité, elle désorganise de fond en comble le machinisme terrestre, jusqu'à ce qu'on lui coupe partout les courants. Si l'intrigue amoureuse que M. Varlet a cru devoir insérer dans son récit y paraît falote, en revanche l'appareil para-scientifique de celui-ci est remarquablement composé. Il faut retenir, à sa base, la notion très probable que notre mode d'existence est une fleur de serre exceptionnelle qui ne dure que grâce à l'écran de l'atmosphère contre la nocivité de l'éther; que nous sommes une localisation très particularisée, et isolée sous vitre, de la vitalité universelle; en désaccord complet avec elle. La Grande Panne révèle une imagination d'une qualité rare et de fortes connaissances chez son auteur.


In Mercure de France, 1933


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