[Mise à jour Mars 2019: le texte Les bibliothèques de l'avenir est d'abord paru dans la Revue biblio-iconographique en 1897 (en deux parties: n° de janvier et n° de février 1897) sous le titre Nos livres devant la postérité accompagné du sous-titre Les bibliothèques de l'avenir]
Les Bibliothèques de l'avenir
Les Bibliothèques de l'avenir
Les
bibliothèques
de
l'avenir,
dit
M.
Octave
Uzanne
dans
la Revue
franco-allemande du
mois
de
février
dernier,
ne
contiendront
qu'un
choix
de
livres
très
judicieux.
Aucun
roman,
fort peu
d'ouvrages
de
poésie,
quelques
rares
récits
historiques,
de
nombreuses
bibliographies,
des
dictionnaires
spéciaux
à
pleins rayons
et
des
œuvres de
référence
autant que
possible.
A
ce
fonds de
roulement
on
joindra
une
pharmacie
de
l'âme,
c'est-à-dire
une
sélection
de
moralistes
blacks and
whites, faits
pour être lus
selon
les
éclairages
intérieurs
et
d'après
les
élévations
du
thermomètre
intellectuel,'a
niveau
des
mélancolies
ou
des
joies excessives.
«
Les
romans,
ces
dupeurs
d'imagination
et
ces inutiles gaspilleurs
de
temps
seront
a
jamais
proscrits,
ainsi
que
les
œuvres
de
théâtre,
qu'on
pourra
voir
interpréter
– et encore
-
mais qu'on
ne lira
plus.
Le
bibliophile,
devenu
pratique,
considérera
sa
bibliothèque
comme
un
immense
directory des
littératures
universelles,
comme
un
guide
à
travers
les
connaissances
générales
de
la
bibliographie,
comme
une
source
claire
de
tous
renseignements
littéraires.
On
collectionnera
les
index de
toutes
natures, les
encyclopédies
condensées,
les
glossaires
des mots
et des
choses, les compendiums des
sciences
modernes,
de
façon
à
posséder
sous la
main,
en
un
cabinet
confortable,
une
sorte
de
bibliothèque
servant
d'office
à
toutes
les
littératures
du
monde.
Tous
les livres
seront
solidement
reliés
avec
certaines
allégories
ou
symboles
sur
les
dos,
afin
de
faire
reconnaître
leur
classement,
leur nature
ou
leur
genre.
«
Il
m'est
avis
qu'aucun
bibliophile
de
l'avenir
ne
possédera
plus des
masses
de
livres
très
encombrants
et
d'autant
plus
pénibles
à
consulter
que
trop
souvent
y
manquent
les
tables
et
les
index.
«
Mais,
comme
la
curiosité,
la
science,
l'amour
de
l'étude,
la
passion des
écritures
d'art
ne
perdront
pas
leurs
droits,
le
lettré
du XXe
ou
XXIe siècle
sera
abonné
à
quelque
cercle
considérable,
sorte de
Polybilion club,
où
il
aura,
a
sa
convenance,
pour
lire
sur
place
en
de
merveilleux
salons
silencieux
– sinon pour
emporter
domicile
–tous les
ouvrages
dont
ces
index
auront
bien
pu
lui
révéler
l'existence.
Ces
polybiblion clubs
seront
constitués
aisément
au
capital
de
deux
ou
trois
mille
sociétaires,
lesquels,
par
esprit
de
tranquillité
et
aussi
d'économie,
ne
trouveront
pas
excessif
de
verser,
comme
cotisation
annuelle
à
ces
bibliophilic
clubs un
millier
de
francs,
afin
de
constituer
à
cette
maison de
science
une
rente
générale
de
2
à
3
millions
nécessaires
à
l'achat
et
à
l'entretien
des
livres
et
au
train
des
conservateurs.
On
peut
concevoir
aisément
quel
allégement
ce
sera
pour les
bibliophiles
que
d'être
relevés
du
souci
d'entretenir
une
grande
bibliothèque.
Ils
obtiendront
téléphoniquement
de
leur club
des
renseignements
et
des
assurances
d'envois
de
livres,
et
ils
ne
conserveront
à
leur
disposition,
en
une
seule
armoire, que
le
matériel
nécessaire
a.
l'aiguillage
de
leur
intelligence
sur
toutes
les
voies
possibles
de
la
littérature,
de
l'histoire,
de
la
science,
de
la
théologie
et
des
voyages,
»
Octave
UZANNE (Revue
franco-allemande,
février
1901).
In
Revue universelle, 1901.
A lire sur ArchéoSF : Paul Otlet, Le journal téléphoné et la fin du livre
A consulter : le blog Octave Uzanne
A lire chez Publie.net : Albert Robida et Octave Uzanne, La fin du livre (1895)
Illustration : La fin du livre, illustration de Robida
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