Publicité pour un spectacle intitulé L'Amour en l'an 2000.
Publié dans Paris-Soir le 8 janvier 1932
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vendredi 27 février 2015
mardi 24 février 2015
L'avenir (1887)
La presse d'extrême-gauche anarchiste, socialiste, communiste,... recèle quelques textes d'anticipation à caractère social qui montre les espoirs et les attentes des rédacteurs.
L'Idée ouvrière propose en 1887 ce poème anonyme:
L'Avenir
Ciel, que vois-je là-bas à l’horizon
C’est un nuage noir, qu’elle en est la raison ?
Serait-ce le signal d’une grande tempête ?
Ce nuage grossit, jamais il ne s’arrête,
il me semble devoir sillonner les éclairs,
Le tonnerre gronder dans le lointain des mers,
Entendez-vous les flots mugir par la tourmente ?
La tempête grandit sans cesse elle augmente.
Oui, plus d’un matelot est dans l’épouvantail !
Plus d’un navire, hélas ! perdra son gouvernail.
La mer dont il s’agit : C’est cette race humaine.
N’entendez-vous donc pas partout mugir la haine ?
Écoutez donc ces cris, écoutez donc enfin
tous ces cris déchirants, car les peuples ont faim !
Ont faim de liberté, car l’on meurt d’esclavage.
Le cri de ralliement, c’est à bas le servage !
Texte anonyme paru
dans L'Idée ouvrière, n°5,
8-15 octobre 1887
vendredi 20 février 2015
jeudi 19 février 2015
Plate-forme 70 de Jean Nocher sur France Culture
Pendant la semaine du 16 au 19 février 2015, l'émission la Fabrique de l'histoire (France Culture) se penche sur le progrès.
L'émission du 18 février est consacrée à Plate-forme 70 de Jean Nocher:
Présentation sur le site de France Culture:
Image: Jean Nocher, Plate-forme 70 ou l'âge atomique, Editions SPER, 1946
L'émission La Fabrique de l'histoire est "podcastable" ICI
Sur le site de l'INA, on trouve une vidéo de Jean Nocher parlant de Plate-forme 70
L'émission du 18 février est consacrée à Plate-forme 70 de Jean Nocher:
Présentation sur le site de France Culture:
« Plateforme 70 », plateforme utopique
un documentaire de Perrine Kervran et Véronik Lamendour,
En 1946, à la suite de son canular atomique, Jean Nocher fait une série de neuf émissions d'anticipation, consacrée aux futures années 70. Il brosse le portrait d'un monde utopique: accès à l'éducation pour tous, gratuité des denrées de base, égalité des salaires, semaine de 12h, disparition de l'argent, des patrons et des politiques… - portrait qui relève autant des grands thèmes de la science fiction que des utopies traditionnelles.
Mais la série se fait aussi l'écho du côté sombre de cette période d'après guerre : de l'avancée vertigineuse des sciences, à l'ère atomique en passant par la technologie et la course à l'armement, qui fait planer la menace d'une guerre meurtrière entre deux blocs annonçant les prémices de la guerre froide.
C'est l'occasion de découvrir la personnalité particulière de Jean Nocher qui se voyait prophète en son temps, et, de vérifier, avec des témoins de l'époque, si ses préoccupations rejoignaient celles de l'opinion dans ce contexte de reconstruction, d'euphorie et de progrès.
La science était-elle en train de devenir un des rouages du pouvoir et d'entrer dans le champ politique? Etait-elle aux yeux de l'opinion capable du pire comme du meilleur ou bien l'opinion était-elle plus intéressée par les loisirs, la culture américaine, le jazz et les bikinis?
Avec les témoignanges du général Pierre-Marie Gallois, Paul Robert, Jacques Chardonnier, Philippe Curval, Wiktor Stoczkowski, Dominique Pestre et Jean Ferniot.
Image: Jean Nocher, Plate-forme 70 ou l'âge atomique, Editions SPER, 1946
L'émission La Fabrique de l'histoire est "podcastable" ICI
Sur le site de l'INA, on trouve une vidéo de Jean Nocher parlant de Plate-forme 70
mercredi 18 février 2015
P. Vigné d'octon, A l'étalage du bouquiniste (quelques ouvrages conjecturaux)
En 1923, P. Vigné d'Octon publie un article dans La Revue anarchiste dans lequel sont mentionnés différents ouvrages relevant de la conjecture romanesque rationnelle venant de paraître (nous ne reproduisons que les critiques d'ouvrages conjecturaux, l'article complet est disponible ICI) :
Les
Semeurs d’Épouvante, par Fernand Mysor. — En
lisant ce livre, qui a pour sous-titre Roman des temps jurassiques,
j’ai constaté une fois de plus combien il est imprudent pour un
profane de chercher des sujets littéraires dans le préhistorique.
Grâce à leur incontestable talent descriptif et malgré leur
érudition de troisième main, les frères Rosny, voici déjà
longtemps, parvinrent péniblement, dans Yamireh à évoquer ces
périodes géologiques, mais ils n’intéressèrent que quelques
rares lecteurs — et firent s’esclaffer les vrais savants. Encore
ne s’attaquaient-ils, dans ce roman bizarre, qu’au néolithique.
Plus audacieux, M. Fernand Mysor n’a pas hésité à prendre
son sujet dans le paléolithique. Et quel paléolithique !
Je vois d’ici le sourire de Marcellin Boule et de Capitan lisant
les Semeurs d’Épouvante.
[...]
Le
nouveau déluge, par Mme Noelle-Roger. — Je
pourrais presque dire de ce livre ce que j’ai écrit plus haut sur
les Semeurs d’Épouvante, sauf qu’ici l’imagination
vraiment remarquable de l’auteur n’évoque pas le passé perdu de
la préhistoire, mais le fait revivre par une poignée d’humains
échappés au nouveau déluge, lesquels réinventent le feu et
recommencent à parcourir les étapes primitives des humanités
disparues.
[...]
La
triple caresse, par Renée Dunan. Un très beau livre
dont l’audace m’a beaucoup plu. J’ai lu de nombreux livres
ayant pour but de nous montrer le rôle puissant joué par la
sexualité sur la vie de l’humanité ; dans aucun je n’ai
trouvé la démonstration poussée jusqu’aux limites où avec une
maîtrise implacable l’a conduite Renée Dunan. Livre de mâle plu
tôt que de femme, qui a fait et fera encore beaucoup crier les
eunuques et les hypocrites de tout poil.
P. Vigné d'Octon, "A l'étalage du bouquiniste", La Revue anarchiste, n°14, 20 février-20 mars 1923
A lire:
Renée Dunan, La Triple caresse (extrait)
mardi 17 février 2015
H.D., Apologue (1846) anticipation religieuse
Voici pour une foi(s) (vous apprécierez la qualité du jeu de mot après lecture), une anticipation religieuse publiée en 1846. Il est certain que ce n'est pas la première édition. C'est un extrait d'un ouvrage que je n'ai pas
réussi à identifier (chapitre VI de Réflexions : dans le périodique il est écrit "Refexions" [sic] ). L'auteur lui non plus n'est pas identifié hormis ses initiales. Le Courrier de la Drôme et de l'Ardèche publiait des extraits d'ouvrages dans sa rubrique feuilleton sans toujours indiquer les références bibliographiques. Toute information pour localiser le texte original est la bienvenue.
(l'orthographe d'origine est respectée comme pour les mots "savannes" ou "Danemarck")
Apologue
C'était vers la fin du vingtième
siècle de l'ère chrétienne en l'année 19....
La paix régnait depuis cent cinquante
ans et l'activité de l'homme tout entière vouée aux progrès de la
civilisation avait produit durant cet espace de temps des résultats
miraculeux. Le monde se trouvait à peu près transformé au moral
comme au physique.
La politique parvenue à son apogée le
plus brillant était calme et heureuse. Il ne restait plus rien à
faire pour les intérêts sociaux de l'humanité mise en possession
définitive de tous ses droits publics et privés. Il n'y avait plus
nulle part ni tyrans ni esclaves ni serfs ni prolétaires. La loi
était pour tous et au-dessus de tous.
L'industrie enfantait merveilles sur
merveilles, occupait les bras, utilisait les richesses, ennoblissait
le travail, éteignait la pauvreté, égalisait paisiblement les
conditions et mettait le bien-être partout. Des chemins de fer
sillonnaient les continents dans toutes les directions pendant que la
marine à vapeur croisait sur tous les Océans.
— Le commerce avait fini par
confondre les peuples à force de les rapprocher, l'échange des
idées se faisant en même temps que l'échange des marchandises. Il
n'y avait que deux nations dans l'univers, l'Europe et l'Amérique.
Seulement ces deux nations se composaient de provinces qui retenaient
leurs anciens noms, France,Italie, Angleterre, Etats-Unis, Mexique,
Chine, Japon, etc., etc. On ne parlait qu'une même langue, les
mœurs et les coutumes étaient devenues uniformes.
L'instruction avait banni l'ignorance
et les préjugés de toutes les classes. Pas d'individu qui ne sût
lire, écrire, rédiger ses contrats, tenir ses livres. La science
elle-même était commune, la moindre petite ville possédait une ou
plusieurs académies.
L'agriculture obéissant à une immense
impulsion couvrait la surface du globe de plantations et de moissons.
Les populations agricoles envahissaient les steppes et les savannes ;
les déserts disparaissaient à vue d’œil sous les flots
d'agriculteurs, l'abondance était partout. Personne ne mourait plus
de faim.
La moralité croissait en proportion de
l'amour et de l'émulation du travail L'oisiveté avec son cortège
de vices et de crimes fuyait de la terre. On ne trouvait ni mendiants
dans les rues ni voleurs sur les routes ni pirates sur les mers ni
usuriers ni agioteurs ni escrocs dans les cités.
C'était l'Age d'or.
Une seule chose manquait au bonheur du
genre humain.
L'unanimité de croyances.
A la vérité le christianisme était
devenu la religion de l'univers, mais les dissidences continuaient
dans son sein. La France, l'Espagne, l'Italie, l'Autriche, la
Belgique, la moitié de la Bavière, la moitié de la Suisse, le
tiers de la Hongrie, le Mexique,le Brésil, les colonies
françaises étaient catholiques. L'Angleterre, la Hollande, la Suède,
le Danemarck, les deux tiers de la confédération germanique, les Etats-Unis, les colonies anglaises, hollandaises et américaines
suivaient le protestantisme. La Russie, la Grèce et leurs
dépendances étaient schismatiques. Dans les pays que la
civilisation avaient rendus chrétiens , les diverses sectes
s'étaient propagées en proportion à peu près égaie selon
qu'avait dominé l'influence de tel ou tel peuple européen. De sorte
que les hommes réunis par la Charité restaient séparés dans leur
Foi par centaine de millions, et bien qu'une large tolérance
entretînt parmi eux la fraternité évangélique, on ressentait
partout le malaise des idées religieuses en désaccord.
D'un autre coté la philosophie
conservait ses adeptes, qui se tenaient à l'écart de tout culte
extérieur et semblaient être d'une autre famille que leurs
semblables, ce qui ajoutait au malaise.
Les deux grandes nations songèrent à
faire cesser cet état de choses sans violence, sans guerre, sans
troubles, uniquement par l'accord volontaire et universel des hommes.
Un Concile général, le plus
considérable qui eut été tenu, se rassembla à Jérusalem. Il dura
un an, pendant lequel il y eut émulation constante de Charité, de
bonne Foi, de bienveillance et de conciliation. Chaque culte, chaque
doctrine, chaque conviction furent tour à tour exposés, écoutés,
examinés et appréciés sans que le calme et la fraternité de cette
imposante assemblée reçussent la moindre atteinte.
Un illustre prélat français fit, dans
un discours mémorable, le tableau de la société catholique. Il
parla magnifiquement du catholicisme, de sa belle hiérarchie, de sa
forte organisation, de la pompe et de la noblesse de sa liturgie, de
ses savants théologiens, de ses intrépides missionnaires, de son
pieux clergé. Il fut longtemps applaudi par tout le Concile.
L'archevêque luthérien d'Upsal fit
une savante dissertation historique sur la réforme , sur ses causes
et sur ses résultats en faveur de la liberté de conscience. Il
s'appliqua à faire ressortir les points de contact existant entre le
luthéranisme et le catholicisme , et il termina en exprimant le
désir sincère d'un accord définitif. Son discours fut bien
accueilli.
Un pasteur calviniste de Genève
s'étendit fort éloquemment sur le christianisme de sa religion ,
sur l'austérité des mœurs et sur la piété des protestants; sur
leur attachement pour les dogmes révélés dans la sainte écriture,
sur leur Foi dans le Christ, verbe de Dieu , né de Marie pour le
salut des hommes, et exprima également, au nom de ses
co-religionnaires, le vœu ardent d'un entier rapprochement de
tontes les sectes chrétiennes. Il reçut de nombreuses marques
d'approbation.
Le grand Rabbin des juifs d'Allemagne,
vénérable vieillard presque nonagénaire, après avoir fait l'éloge
de la religion juive, montré son antiquité et raconté ses longs
malheurs, déclara être prêt à rentrer avec tous les siens dans la
réconciliation générale de l'Eglise. On l'écouta avec un
religieux respect.
Un célèbre philosophe eclectique
s'attacha à démontrer que la philosophie n'avait en pour but que le
bien de l'humanité et le développement de l'intelligence de
l'homme, afin de l'élever davantage vers le créateur. Il déclara
aussi, au nom de ses disciples , qu'il donnait son assentiment le
plus complet à la décision qui serait prise pour ramener le monde à
l'unité de la Foi.
Enfin, l'êvéque deNovogorod , muni
des pleins pouvoirs du Synode moscovite, lut publiquement l'acte
d'adhésion des chefs de la communion gréco-russe à toutes les
mesures que le
Concile jugeait à propos de prendre
dans l'intérêt commun.
Plusieurs mois se passèrent en
conférences et en délibérations pacifiques. Entre tous ces hommes
qui s'estimaient et s'aimaient nonobstant la différence des
croyances religieuses, l'accord de ces mêmes croyances avançait
rapidement. II restait cependant encore quelques points de doctrine à
traiter sur lesquels il n'y avait pas parfaite unanimité, et les
membres de l'auguste assemblée s'affligeaient de ce retard,
lorsqu'un d'eux s'écria comme inspiré :
« Mes frères, au lien de discuter
plus longtemps sur ces questions ardues et qui peut-être sont
insolubles pour notre faible raison, allons tous ensemble prier au
Saint-Sépulcre de Jésus-Christ et ne nous relevons pas de dessus la
pierre sainte que nous n'ayons obtenu, par la ferveur de notre
prière, les inspirations que nous demandons vainement à notre
sagesse. »
Cet avis fut adopté avec acclamation.
Ils allèrent prier au tombeau du Sauveur, et leur prière fut
exaucée, car, lorsqu'ils se relevèrent de dessus la pierre sainte,
ils étaient tous d'accord, et, dans l'église même du
Saint-Sépulcre, ils rédigèrent la formule d'union définitive et
universelle.
Ainsi, dans ces saints lieux , où
autrefois les apôtres avaient écrit le symbole et fondé le
christianisme , le christianisme se retrouvait entier, pur, homogène
comme Dieu et universel comme sa vérité infaillible.
Cet événement fut grand dans le
monde.
Alors on vit que l'Evangile est
vraiment le livre divin, puisque sa plus grande et sa plus difficile
prédiction s'était accomplie : fiet unum ovile et unus pastor.
[traduction: "il n'y aura qu'un seul troupeau et un seul pasteur", Jean X, 6]
La Charité avait ramené les hommes à
la Foi par la civilisation.
Et il ne manqua plus rien au bonheur
du monde.
Et du haut du Ciel Dieu se complut dans
son œuvre de régénération , comme aux anciens jours il s'était
complu dans son œuvre de création.
H.D., « Apologue »,
Courrier de la Drôme et de l'Ardèche, n° 9, quinzième
année, mardi 20 janvier 1846.
Image: "L'entrée du Saint Sépulcre", gravure par Sisbel d'après E. Breton. 1846
lundi 16 février 2015
samedi 14 février 2015
[film] Georges Méliès, Voyage dans la Lune (1902)
Faut-il présenter le Voyage dans la Lune de Georges Méliès ?
Ce film qui fait partie du patrimoine du cinéma mondial fut réalisé en 1902. Véritable tour de force (les films atteignaient encore rarement les 15 minutes), il présente de nombreux trucages et certaines scènes (l'obus dans l'oeil de la Lune) sont célèbres.
Il existe, comme pour beaucoup d'autres films de Méliès, une version en noir et blanc et une version colorisée. A l'époque les exploitants de cinématographe ne louaient pas les bobines mais les achetaient. Les premiers films étaient pour certains colorisés image par image afin d'offrir des films en couleurs. Longtemps on cru la version colorisée du Voyage dans la Lune perdue mais, comme pour d'autres métrages, le hasard et les recherches acharnées de passionnés permirent de la retrouver. Le film restauré fut présenté en 2011 à Cannes avec une musique du groupe Air. La version proposée ici reprend l'idée d'une musique d'époque.
vendredi 13 février 2015
Invention nouvelle pour descendre du haut d'un édifice sans le secours d'un escalier
L'invention des frères Montgolfier fut le prétexte à nombre de dessins humoristiques raillant la montgolfière.
En voici un exemple datant des années 1780.
Source de l'image: Gallica
En voici un exemple datant des années 1780.
Source de l'image: Gallica
jeudi 12 février 2015
Henri Jeanson et Gabriello, Pourquoi (1923)
Les revues sont souvent l'occasion pour les amuseurs de se moquer de leurs contemporains par le filtre de l'anticipation. Malheureusement il n'en reste souvent rien hormis des recensions et des critiques dans la presse de l'époque. Il faut donc se contenter des résumés contemporains.
C'est d'abord, aux Quat'z'Arts, une revue de deux jeunes, un essai réussi, qui s'appelle Pourquoi ; auteurs, MM. Henri Jeanson, chroniqueur acidulé et mordant, et Gabriello, poète chansonnier. Pourquoi n'a qu'un acte, une dizaines de scènes, mais d'un esprit satirique impitoyable, qui parfois néanmoins se voile de quelque mélancolie. La tenue du. dialogue a de la vivacités, elle est soignée et les timbres sont assez heureusement choisis.
Au prologue, deux personnages, Hier et Demain, s'observent, mais ne se comprennent pas ; c'est Aujourd'hui qui les mettra d'accord. Et voici le défilé des Actualité : la dame qui a donné rendez-vous à l'Obèse de Béraud et voit arriver un jeune homme étique; les auteurs à succès qui s'accusent réciproquement de de bons mots, et c'est l'almanach Vermot, leur habituel fournisseur, qui les met d'accord le clown qui ressuscite fournit une scène fort agréable les Vieux souvenirs de Paris qui sont prétexte d'un hommage au passé et enfin deux aviateurs qui survolent en 2050 une île déserte, l'Angleterre, dont tous les habitants ont émigré en France un seul a résisté - vous devinez que c'est l'ancien président du conseil. Tout cela est vert et fait grincer les dents on a l'impression de mâchonner de la vrille de vigne. C'est interprété avec entrain par Alex, qui sait se grimer à souhait; par Josette Vallès, qui dit et chante avec esprit Guy Reymond, Gabriello, Bauby.
In Le Gaulois, 22 juillet 1923.
Source de l'image : Gallica
mercredi 11 février 2015
Lucien Corosi, Commentaires anticipés sur les Jeux olympiques de 1936 (1932)
Lucien Corosi, déjà évoqué sur ArchéoSF pour Henderson building (nouvelle publiée en 1937, première version du roman Le Gratte ciel des hommes heureux édité en 1949), voit sa bibliographie science-fictionnelle s'enrichir d'un nouveau texte avec "Commentaires anticipés sur les Jeux olympiques de 1936" paru dans Match : L'intran, le plus grand hebdomadaire sportif, n° 31.
Le journaliste imagine avec quatre ans d'avance les résultats des jeux olympiques de Berlin avec humour et lance quelques piques contre le culte de performance, les dérives du sport, les institutions olympiques.
Lucien Corosi, « Commentaires anticipés sur les Jeux olympiques de 1936 », in Match : L'intran, le plus grand hebdomadaire sportif, n° 311, 23 août 1932
Le journaliste imagine avec quatre ans d'avance les résultats des jeux olympiques de Berlin avec humour et lance quelques piques contre le culte de performance, les dérives du sport, les institutions olympiques.
Commentaires anticipés
sur les Jeux olympiques de 1936
Berlin,
août 1936 (de nos envoyés spéciaux)
Les
Jeux de 1936 viennent de mourir, vivent les Jeux de 1940 ! Avant
de les enterrer, jetons un coup d'oeil sur les résultats obtenus
qui, comme vous le savez bien, étaient tout à fait inférieurs à
l'attente générale.
Passons
aux résultats. Le Peau-Rouge Kiririko a gagné le 100 et 200 mètres
dans les temps misérables de 9" et de 19" 6/10. Une honte
!
Les
athlètes européens se sont assez bien comportés en remportant
deux quatrièmes, quatre cinquièmes et trois sixièmes places. La
sixième place de Rochard à 5.000 mètres est particulièrement
brillante et montre l'immense progrès de notre athlétisme.
La lutte Japon-Chine pour l'hégémonie mondiale s'est terminée (comme
nous l'avions prévu) par une victoire écrasante des athlètes
mongols. Malgré ses neuf ans, le gosse You-Tchou-Tchout-chourou a
gagné le saut en hauteur (9 m. 68), le disque (59 m.), le décathlon
(12.000 points) et le 800 mètres (1'34").
Pour
la deuxième fois, l'Irlandais O' Callaghan a gardé son titre de
champion olympique de marteau, avec un jet respectable de 62 mètres.
Si ses progrès ne s'arrêtent pas, on peut espérer que O'Callaghan,
qui n'a que cinquante ans, atteindra, avant sa mort, le 100 mètres.
L'Amérique
doit son unique victoire au sauteur en hauteur Weissbrun. Toutefois,
ce dernier n'est qu'un Suédois, naturalisé Américain à la toute
dernière minute.
Il
serait enfantin de prendre au sérieux les épreuves de la natation
au moment où le doyen des vainqueurs vient d'avoir huit ans. C'est
une gosse charmante qui ne quitte jamais la jupe de sa mère et qui
demandait à notre Taris avant le départ d'une série de 1.500
mètres : « Dis donc, grand-père, pourquoi as-tu fait couper ta
barbe ? » Taris fut visiblement troublé par la question et Hermant
prétend que sa brusque élimination devait être due à cet
incident.
Mais
la grande révélation des Jeux était l'équipe des Esquimaux qui ne
remportèrent cette fois que des accessits, mais dont on dit dit
beaucoup de bien pour 1940.
Quant
à la question de l'amateurisme, le Comité Olympique a refusé la
discussion de ce problème, mais on espère qu'il s'en occupera lors
du congrès en 1938 à Montevideo.
Cette
fois encore, on parlait beaucoup de l'affaire Nurmi, mais les milieux
bien informés estiment qu'aucune décision définitive ne sera prise
avant 1940.
Pour
les Jeux de 1944, le Pôle Nord, l'Afrique du Sud et la planète
Jupiter ont posé leur candidature, mais pour le moment, aucun
d'entre eux n'obtenait la majorité absolue.
Notre
délégation quittera la capitale allemande ce soir à 9 h. 42 et
arrivera à Paris par l'avion stratosphérique à 9 h. 54.
Lucien Corosi, « Commentaires anticipés sur les Jeux olympiques de 1936 », in Match : L'intran, le plus grand hebdomadaire sportif, n° 311, 23 août 1932
mardi 10 février 2015
Marcel Prangey, Les Grands voyages interplanétaires (1931)
Marcel Prangey s'amuse des futurs voyages interplanétaires et des petits incidents créés par l'étourderie. La Lune ressemble beaucoup à celle de Méliès (par exemple dans La Lune à un mètre). Ce dessin fut publié dans Ric et Rac n° 142 daté du 28 novembre 1931.
Source: Gallica
lundi 9 février 2015
samedi 7 février 2015
[film] Georges Méliès, Une nuit terrible (1896)
Les films avec des arachnides font partie de l'imaginaire du film d'horreur. Citons pas exemple Tarentula ! en 1955 ou Archnophobie en 1990.
Mais le premier film avec un insecte immense est de Georges Méliès et date même de la première année de sa production cinématographique en 1896. Sous son titre Une nuit terrible, il met en scène un personnage, tranquillement allongé dans son lit, indisposé par une insecte géant dont il se débarrasse à coups de balai.
Cette scène est réutilisée par Georges Méliès dans Un bon lit (1899) remake amélioré notamment en raison des progrès techniques et dans le domaine du truquage.
Voir les autres films de Georges Méliès sur ArchéoSF.
vendredi 6 février 2015
C Wall, Le Salon rétrospectif du Cycle en l'an 2000 (1928)
Que restera-t-il du cyclisme de la fin des années 1930 ? C'est à cette question que répond ce dessin paru dans la presse et imaginant les objets et gloires cyclistes exposés en l'an 2000.
Dessin de C. Wall, paru dans Paris-Soir du 1er novembre 1928, n° 1853
mercredi 4 février 2015
[révélation] Lucien Corosi, Henderson Building (1937)
Le roman Le
Gratte-ciel des hommes heureux développe le thème de la ville
dystopique et verticale. Publié en 1949, il semblait être la seule
incursion dans la science-fiction du journaliste Lucien Corosi qui se
tourna dans les années 1970 vers la peinture.
Et pourtant…
En 1937, Lucien
Corosi signe la nouvelle « Henderson building » publiée
en quatre épisodes dans Regards, un périodique présenté ainsi par
Gallica :
« Créé en 1932, proche des communistes, Regards devient de 1933 à 1939 un des principaux hebdomadaires d'information générale. Il est avec Vu un des seuls titres à organiser son contenu éditorial autour de la photographie et du photoreportage. Des collaborateurs prestigieux (Capa, Taro, Chim, Ronis) et des plumes célèbres (Gorki, Romain Rolland) assurent le succès de ce journal, fervent soutien de la république espagnole. »
Cette nouvelle - qui bénéficie de quatre illustrations de Lalande, n'est
ni plus ni moins qu'une première version du roman Le Gratte-ciel
des hommes heureux comme
en témoignent la comparaison entre les premières lignes :
Version
1937 :
Henderson Building était le plus énorme bâtiment de rapport que l'effort humain ait jamais construit depuis la création du monde. 93 étages sortaient du sol, 29 y entraient. Ces 122 étages étaient de disposition à peu près analogue et les trois-quarts des appartements étaient éclairés à la lumière artificielle « reconnue meilleure pour la vue que le soleil capricieux » (selon les savants du vingtième siècle).
Sa construction avait duré trois ans ; quatre trusts importants avaient fourni les capitaux dont 17,5 % avaient été engloutis par une publicité monstre en vue de la location des locaux. Huit jours après la fin des travaux, pas un coin ne restait inoccupé.
Le building comprenait 33 cinémas, 9 théâtres, 47 dancings, d'innombrables cafés, restaurants, salons de coiffure, banques, entreprises de pompes funèbres, maisons d'édition, des terrains de patinage, des piscines, plusieurs hôtels, quatre commissariats de police, 7 stations de pompiers et bien d'autres affaires utiles et inutiles.
Quatre journaux s'occupaient des nouvelles locales; quelques sociétés s'étaient formées pour protéger les arts, les lettres, les animaux. Sept bureaux de poste, 150 boîtes aux lettres, maintes douzaines de facteurs expédiaient la correspondance des habitants. Un nouveau central téléphonique. « Henderson Building » avait été aménagé. Les plus grands artistes américains chantaient chaque soir devant le micro de l'immense bâtisse, Enfin, les 52.000 habitants, dûment recensés par les statistiques de 1964, élisaient chaque année une reine de beauté.
Version
1949 :
Henderson Building était le plus énorme gratte-ciel de rapport que l'effort humain n'eût jamais construit depuis la création du monde. Cent quatre-vingt-sept étages sortaient du sol, tandis que soixante-douze y entraient. La différence entre les étages souterrains et les étages en surface étaient d'ailleurs à peu près nulle, les quatre cinquièmes de l'immeuble étant éclairés à la fameuse lumière Alfa, reconnue meilleure pour la vue, par les savants de la fin du siècle, que le vieux soleil capricieux.
La construction du building avait duré sept ans, onze trusts avaient fourni les capitaux (soit plusieurs milliards de dollars) dont non moins de dix-sept et demi pour cent, avaient été consacrés à une publicité monstre pour la location des appartements. Mais huit jours après la fin des travaux, plus une pièce n'était libre.
Le building comprenait soixante et onze cinémas, treize théâtres et music-halls, quarante-sept dancings, d'innombrables cafés, restaurants, salons de coiffure, banques, maisons d'éditions, entreprises de pompes funèbres, pistes de patinage et piscines, plusieurs hôtels, deux commissariats de police, quatre casernes de pompiers, et bien d'autres institutions utiles et inutiles.
Trois journaux, dont deux quotidiens, diffusaient les nouvelles locales, et une dizaine de sociétés s'étaient immédiatement formées pour protéger les arts, les mœurs, les lettres et les animaux. Trois bureaux de postes, cent soixante-deux boîtes à lettres et une armée de facteurs se chargeaient de transmettre d'un étage à l'autre et de porte à porte la correspondance des habitants. Un nouveau centre radiophonique « Henderson Building » avait été créé. Les plus grands artistes américains chantaient chaque soir devant son micro. Enfin, les 114.000 habitants du gratte- ciel recensés en 1964 élurent cette année-là leur première reine de beauté.
Si
sur des détails et en vue d'actualiser le texte, Lucien Corosi
procède à quelques modifications, la trame est identique. La
lecture de la nouvelle donne par moment l'impression d'un synopsis
plus que d'un texte fortement structuré. Certains raccourcis sont
pris et le passage au roman permet à l'auteur de développer ses
idées. Néanmoins la
critique de la société de consommation, de la jouissance à tout
prix, l'automatisation est déjà bien présente… alors que nous
sommes en 1937 !
Lucien Corosi, "Henderson building", in Regards n° 165 daté du 11 mars 1937, n° 166 daté du 18 mars 1937, n° 167 daté du 25 mars 1937 et n° 168 daté du 1er avril 1937, illustrations de Lalande.
Le texte de la nouvelle est disponible gratuitement sur ArchéoSF les textes.
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mardi 3 février 2015
Pecqueriaux, Le Diplodocus familier (1931)
Pecqueriaux nous propose un dessin humoristique où coexistent hommes et dinosaures avec ce Diplodocus familier publié dans Ric et Rac n° 143 daté du 5 décembre 1931.
Source: Gallica
Source: Gallica
lundi 2 février 2015
Enigme du lundi #5 : A quoi sert cette sphère?
L'image, qui date de 1931, - de mauvaise qualité, je le concède - présente cette sphère. Elle a un diamètre de 2,50 mètres et est en acier au nickel. Mais à quoi sert-elle?