Nouvelle aurore (an
2924)
A mon confrère et
ami ROBERT PEYRONNET.
L'aube des jours
nouveaux rayonne sur le monde,
La misère est
vaincue et la richesse abonde,
Les haines, les
rancoeurs sont à jamais bannies,
Tous les hommes
heureux dans une immense ronde
Ecoutent le concert
des grands peuples unis :
Arbres,vents,
océans,.oh ! douce symphonie,
Tendre
accompagnement de l'ardente harmonie !
Les antiques fléaux
sont à leur agonie :
Le bonheur passe, on
est heureux, tous réunis,
L'aube éclaire le
monde et, mêlée au bruit d'onde,
Une voix s'élance
des nids.
Autrefois,
sévissaient et Malheurs et Détresses,
Et les coeurs de vingt ans; connaissaient les tristesses,
Et les coeurs de vingt ans; connaissaient les tristesses,
Mais, après les
douleurs, les plaisirs sont venus.
Et le Destin vaincu
sème mille caresses.
... Ah ! suis-je sur la Terre où serai-je en Vénus ?
... Ah ! suis-je sur la Terre où serai-je en Vénus ?
Je vois, je vois
partout des âmes charitables.
Là, des juges trop
bons acquittent des coupables,
Là;, des riches,
grands coeurs, prennent à leur table
De pauvres
chemineaux dans les chemins, perdus.
... Autrefois, dans
les coeurs, morte était la sagesse
Et tous les bonheurs
inconnus.
Je vois l'ancien
bourreau,, brisant la guillotine
Et qui dit aux amis
: — « Pourquoi cette machine
« En notre siècle
heureux de joie et de progrès ?
« Peut-elle encore
durer la dernière « assassine » ?
« Non, non, elle a
servi, voila mon seul regret. »
...Là, je vois un,
vieillard allant d'un pas pénible,
Puis un jeune homme
vient. Il fait tout son possible
Pour l'aider à
gravir des monts inaccessibles,
Puis, tous deux
arrivent par des chemins secrets.
... Je vois, que
rien n'est plus de l'antique routine
Et les peuples vont
à leur gré.
Edmond Bernard
in Le Pionnier,
n° 17, mai 1923
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