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lundi 30 novembre 2015

Régis Messac, Propos d'un utopien (I)

Régis Messac est une figure importante de la science-fiction ancienne. Créateur de la première vraie collection de science-fiction en France (Les Hypermondes), il fut aussi un critique souvent pertinent.
Les éditions Ex-Nihilo proposent un premier volume de ses Propos d'un utopien préfacé par Natacha Vas-Deyres.
Entre janvier 1930 et mars 1939, Régis Messac tient la chronique Propos d'un Utopien dans la revue Les Primaires.
Parmi ces chroniques on trouve des anticipations qui sont réunies dans ce premier volume. Si Régis Messac utilise souvent la veine satirique. Il ne dédaigne pas non plus la parodie comme en témoigne "Fragments du journal d'Acapsu, technicien de l'an 3440" (la date fictive fait clairement référence à Louis-Sébastien Mercier et son utopie "L'An 2440".
"Couronnes de perles et Croix de bois" nous offre une archéologie du futur marquée par la Première Guerre mondiale. De ces champs de ruines, de ces traces du massacre d'une génération, les préhistoriens du futur se penchant sur notre époque tirent des conclusions inattendues mais peu amènes pour nous.
Messac dénonce aussi le totalitarisme et les risques de conflit généralisé (nous sommes entre les deux guerres mondiales) avec "Les doléances de J.O.R. 2AM. L., citoyen de l'âge du rayon", "Comment fut déclarée la guerre de 1934" ou "Stakhanova Nova, parabole du nouvel évangile orthodoxe". 
Dénonciation, satire, pamphlet mais aussi utopie pacifiste avec "Les quatorze points du président Herrenberg" qui clôt le recueil.

Pour ceux qui ne connaissent pas l'univers fictionnel de Régis Messac, ces Propos d'un Utopien peuvent représenter une excellente introduction car on y retrouve ses principales idées qu'il développe à la fois dans ses romans et dans ses essais.


Régis Messac, Propos d'un Utopien, tome I, 
Collection Hier & Demain, Editions Ex-Nihilo, 2015,
Edition originale, tirage limité à 200 exemplaires, 150 pour les adhérents de l'Association des Amis de Régis Messac et 50 pour les 12ème Rencontres de l'Imaginaire de Sèvres.

Réponse à l'énigme du lundi #9

Au début du mois de novembre ArchéoSF a publié cette énigme:


Voici la réponse avec le texte publié dans L'Humanité à l'époque:

vendredi 20 novembre 2015

Rémi de Gourmont, Paris futur (1925)

Dans le volume Dissociations Rémi de Gourmont nous parle du Paris futur:


PARIS FUTUR

 Je n'aime pas beaucoup qu'on se préoccupe à l'excès du futur. Notre manière de le voir n'est pas la manière qui plaira le mieux aux générations à venir, dont l'idéal sera sans doute assez différent du nôtre. C'est pourquoi, j'entre avec une certaine réserve dans les plans de M. Delanney touchant le Paris de l'an 1980. Il sera peut-être plus grand, peut-être moins grand que le Paris actuel. La facilité de demeurer aux champs et de rester tout de même en communication constante avec la civilisation s'opposera peut-être à la tendance au rassemblement des hommes sur un même point. Mais si c'est cette dernière tendance qui l'emporte, je crois qu'il serait sage de laisser aux hommes de demain le soin d'organiser à leur gré la cité agrandie. M. Delanney semble surtout préoccupé de ménager dans la banlieue, telle que destinée à une plus ou moins prochaine incorporation, des parcs, des jardins, des espaces libres, en un mot. Les trois quarts de cette région étant encore à bâtir, le souci semblera un peu prématuré. Le jardin public est une heureuse conception, mais ce n'est qu'un pis aller : combien plus heureuse est la conception du jardin privé ! Peut-être que l'édilité future reposera sur ce principe que la construction des maisons ne sera autorisée que sur un tiers ou sur un quart de la place disponible, je n'ose dire davantage. Les villes seront conçues en forme de parcs où s'élèveront de place en place des maisons pas trop hautes, ce qui sera charmant et très sain. Des villes américaines sont déjà ainsi comprises. Le jardin public sera la ville au lieu d'être dans la ville. Peut-être même les maisons n'auront-elles plus qu'un seul, rarement deux étages. Les rues ou allées auront cent mètres de large. C'est le moins, d'ailleurs que puissent demander les aéroplanes. Au reste, ne faisons pas de mal à l'avenir, mais ne lui faisons pas de bien, non plus : c'est lui qui choisira.

ArchéoSF propose une anthologie Paris Futurs ( format papier ou numérique).

mercredi 18 novembre 2015

Maurice Renard (1875-1939)


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Maurice Renard écrivain ayant notamment oeuvré dans la science-fiction et le fantastique fut l'un des pionniers de la théorie littéraire de la littérature conjecturale avec plusieurs articles consacrés au merveilleux scientifique.

Né le 28 février 1875, il est mort le 18 novembre 1939.

vendredi 13 novembre 2015

ArchéoSF : Trois nouveautés format papier

ArchéoSF est aussi une collection publiée aux éditions Publie.net.
Trois nouveautés sont parues le 25 novembre 2015.

Les versions papier donnent accès gratuitement aux versions numériques.

Paris futurs est une anthologie ayant pour thème l'avenir de Paris tel qu'il était imaginé au XIXe siècle et au début du XXe siècle. Entre Humour, catastrophe et utopie voici des Paris en ruines, Paris oubliés, Paris ensevelis mais toujours Paris… 

Pour commander, cliquez ICI
180 pages - 13 euros + 2,59 euros de frais postaux (lettre verte France métropolitaine) 

Michel Verne a collaboré avec son père à la fin de sa vie, repris des romans (souvent en les modifiant) mais il a aussi écrit seul quelques textes dont les Zigzags à travers la science, collection d'articles en partie conjecturaux. Ils sont ici rassemblés et suivis de L'Eternel Adam - Edom signé Jules Verne mais parfois attribué à Michel. 




Pour commander, cliquez ICI
136 pages - 12,50 euros + 2,59 euros de frais postaux (lettre verte France métropolitaine) 

Le Passé à vapeur est une anthologie de textes proto-steampunk. Automates, dirigeables, inventeurs fous, machines extraordinaires se croisent dans la dizaine de nouvelles (XIXe et début XXe siècle) recueillies dans le volume. Une plongée dans les racines du steampunk !


Pour commander, cliquez ICI
156 pages - 12,50 euros + 2,59 euros de frais postaux (lettre verte France métropolitaine) 

Tous ces ouvrages seront disponibles au stand d'ArchéoSF aux rencontres de l'imaginaire (Sèvres, le 28 novembre 2015)








lundi 9 novembre 2015

Enigme du lundi #8

Comme il ne s'agit pas d'une visite dans un musée dédié à la chevalerie, que représente cette image?


dimanche 8 novembre 2015

Des Américains veulent fonder une ville volante (1926)

Le Journal L'Humanité daté du 20 juillet 1926 nous apprend le projet d'une "ville volante" projetée par des milliardaires excentriques.


mardi 3 novembre 2015

Le prix Goncourt et le Merveilleux scientifique

Si le prix Goncourt couronne chaque année un roman quelque soit le genre auquel il se rattache, il y a eu nombre d'ouvrages relevant peu ou prou de la science-fiction et du merveilleux scientifique qui furent lauréats au cours de l'histoire de la prestigieuse académie.
Dans son testament, Edmond Goncourt nomma les frères Rosny comme membres de la Société littéraire Goncourt (1903) qui devint ensuite l'Académie Goncourt. Le rôle des Rosny fut très important car Rosny aîné présida l'Académie de 1926 à sa mort en 1940 et Rosny Jeune lui succéda jusqu'en 1945.
Nous proposons un parcours dans les prix Goncourt décernés entre 1903 et 1945...

Les prix Goncourt relevant du merveilleux scientifique et de la science-fiction

Le premier lauréat fut Joseph-Antoine Nau avec Force ennemie (1903). Husymans, président de la Société littéraire Goncourt déclara plus tard :"C'est le meilleur que nous ayons couronné".Force ennemie relève du merveilleux scientifique. (lire une critique de Force Ennemie).

http://media.senscritique.com/media/000005708923/150/Force_ennemie.jpg
En 1905 c'est le roman Les Civilisés de Claude Farrère qui est couronné. La conjecture repose sur un conflit entre la France et la Grande Bretagne.

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Les lauréats du prix Goncourt ayant oeuvré dans le merveilleux scientifique et la science-fiction

Francis de Momiandre, prix Goncourt 1908, publie 20 ans plus tard Anticipations... qui se préoccupe des communications interplanétaires (avec Mars en l'occurrence).
Lauréat en 1916 pour Le Feu, Henri Barbusse a oeuvré dans la conjecture avec les nouvelles La Force et L'Au-delà (1926).
Lauréat en 1918, Georges Duhamel est surtout l'auteur de Les Voyageurs de l'espérance, un roman de SF pour la jeunesse publié en 1953.
En 1925, Ernest Perrochon publie le merveilleux Les Hommes frénétiques. S'il n'obtient pas le Goncourt pour cet ouvrage, il avait été lauréat pour le roman Nêne (1920).
En 1921, René Maran remporte le prix avec Batouala et reste dans les annales de la conjecture avec Le Petit roi de Chimérie (1924).
Lauréat en 1926, Henri Béraud a participé en 1911 à un recueil collectif intitulé Lyon en l'an 2000.
Herny Deberly, lauréat en 1926, a publié deux ans auparavant le roman Prosper et Broudilfagne qui se rattache marginalement à la conjecture (tendance satirique).
L'année suivante c'est au tour de Maurice Bedel d'être couronné. Nous retiendrons sa Nouvelle Arcadie publié en 1934.
Philippe Hériat (1898-1971) obtient le prix Goncourt en 1939 pour le premier volume de la saga Les Boussardel avec l'ouvrage Les Enfants gâtés. En 1947 est représentée pour la première fois la pièce L'Immaculée qui nous raconte une histoire de parthénogenèse par impulsion électrique.


Les oeuvres du merveilleux scientifique et de science-fiction nominées au prix Goncourt 

Plusieurs oeuvres relevant du merveilleux scientifique ont obtenu des voix sans décrocher le prix Goncourt. En 1920, Albert t'Serstevens n'obtient pas le prix avec Un Apostolat (publié en 1919) racontant la vie d'un phalanstère agricole. C'est le cas notamment du roman Les Formiciens (1932) de Raymond de Rienzi.


Les membres de l'Académie Goncourt ayant écrit du merveilleux scientifique et de la science-fiction

Nous ne reviendrons pas sur la carrière conjecturale des frères Rosny tant elle est importante et connue. Indiquons tout de même que JH Rosny Aîné publia en 1924 la nouvelle "Monsieur Pylastre et le prix Goncourt" dont l'action se déroule 1935.
Un autre fondateur de l'Académie, Gustave Geoffroy, a imaginé "L'Homme immortel" en 1897.
En 1910 Judith Gauthier, fille de Théophile, est la première femme à entrer à l'Académie. Sa principale contribution à la conjecture est le texte d'anticipation accompagnant des vignettes pour le chocolat A la marquise de Sévigné et représentant la marquise confronté, comme le roi Louis XIV dans Jadis chez aujourd'hui de Robida, à des moyens de transport du début du XXe siècle.
En 1918, Léo Larguier publie L'Ile des morts qui se déroule sur Saturne. Il est élu à l'Académie en 1936.
Alexandre Arnoux a participé au célèbre numéro de Noël Le Crapouillot de l'an 3000 (1919) avec "Quelques notes pour servir d’introduction à l’histoire du IIe siècle avant l’ère de l’alliance (XXe siècle P.-J.-C. de l’ancien comput romain)"
Elu en 1944, André Billy a publié La Malabée en 1917 où il est question d'une plante permettant de revivre ses souvenirs.


Laissons le dernier mot à Clément Vautel avec cette citation sur l'avenir du Goncourt:
En 2030, la littérature sera verbale et radiophonique : on n’écrira plus, on parlera ; on ne lira plus, on écoutera... Il y aura cependant, comme chaque année, le prix Goncourt. Les Dix, après avoir avalé quelques boulettes synthétiques, couronneront un moins de dix ans qui se sera distingué entre tous les émetteurs d’ondes sonores.

dimanche 1 novembre 2015

Edison, romancier électrique (1891)

Un encart dans Le Matin annonce en 1891 un "roman électrique" par Thomas Edison et G.P. Lathorp:



Source: Le Matin, n° 2748, 8 septembre 1891.