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lundi 11 décembre 2017

Marcel Girette, L'Amour en l'An Deux Mille (1922)

Toussaint-Marcel Girette est né en 1849. Critique (notamment musical) et journaliste (notamment au Figaro) il se marie en 1883 (acte publié le 15 juillet) avec Marie Levi-Bing  (qui traduira entre 1918 et 1930 des œuvres d'Israël Zangwill).



Annonce du mariage de Marcel Girette et Marie Levi-Bing 
publiée dans Le Figaro le 16 juillet 1883




Homme de lettres, Marcel Girette publie quelques romans (dont Johannès, fils de Johannès publié en feuilleton dans Le Figaro du 2 au 19 août 1885 puis en volume l'année suivante chez Calmann-Lévy et qui sera adapté au cinématographe en 1918 par André Hugon et Louis Pagliéri chez Pathé), est critique et surtout dramaturge (il écrit nombreuses pièces en un acte). Il fut ami avec de nombreuses célébrités (par exemple avec Vinci d'Indy, ce dont témoigne une abondante correspondance). 

Il part au Tonkin en février 1886 comme secrétaire particulier de Paul Bert (dont il est parent).
Extrait du Figaro daté du 6 février 1886

Marcel Girette est même annoncé mort en août 1886:

Annonce publiée dans Le Petit Journal le 28 août 1886

Il n'en est bien sûr rien:
Démenti publié dans plusieurs journaux dont L'Univers le 29 août 1886

De retour en France (il revient le 21 septembre 1886), il continue son oeuvre littéraire.Ses pièces connaissent des succès, sont jouées à la Comédie Française.
In L'Aurore du 28 juin 1901.

En 1919, il reçoit le prix Toirac (qui récompense la meilleure comédie en vers ou en prose de l'année jouée au Théâtre Français) pour Le Joueur d'illusion.  


En 1923, il devient chevalier de la légion d'honneur.

Annonce dans La Lanterne du 28 mai 1924.

Annoncée dès 1918, la pièce L'Amour en l'An Deux Mille semble être la seule de ses œuvres à relever de l'anticipation.

Mise au point dans Le Figaro du 3 novembre 1918

La comédie L'Amour en l'An Deux Mille paraît le 29 août 1922 dans Comoedia
Elle est annoncée dans le numéro daté du 24 août et dans celui du 28 août 1922:



Si elle a connu cette publication en périodique, elle est tout à fait oubliée. 




Comoedia, 29 août 1922

Comoedia, 29 août 1922

Son thème est l'émancipation de la femme dans l'avenir (et les résistances des générations précédentes). On y trouve aussi quelques éléments conjecturaux qui semblent tout droit sortis de l'imagination d'Albert Robida avec des avions qui stationnent sur les toits par exemple.

Le 6 septembre 1922, soit quelques jours après la publication dans Comoedia, Marcel Girette fait publier ces lignes:


Monsieur le Directeur et cher Confrère, 

J'ai oublié de joindre à L'Amour en l'an deux mille, que vous avez publié, les quelques lignes qui devaient précéder la pièce. Je tiens à ces quelques lignes et je me permets de vous les adresser:Dans son beau livre du Mariage — auquel je dois l'idée de cette comédie — Léon Blum, audacieux moraliste croit et souhaite prochaine l'époque où les jeunes filles jouiront, avant le mariage, d'une liberté semblable à celle des jeunes garçons. Devant les capitulations actuelles de la sévérité bourgeoise, devant les exemples que nous donnent certains pays du Nord, il serait téméraire de nier qu'un mouvement se dessine dans le sens de la thèse précitée. Ce mouvement qui s'amplifie, emportera-t-il tous les consentements sans exception? Ne se heurtera- t-il pas, au contraire, à la résistance irréductible d'une minorité d'élite? C'est dans cette atmosphère de conflit moral que se déroule l'action de L'Amour en l'an deux mille Agréez, etc. ... 

 Marcel GIRETTE.



Dans la presse, la pièce ne fut que peu critiquée dans les pages théâtrales. 

On peut lire sous la plume de Louise Bodin (L'Humanité, 18 septembre 1922) dans un article consacré à l''affranchissement sexuel de la femme:  "Récemment aussi, j'ai rencontré une. pièce de théâtre, bien mauvaise d'ailleurs, L'Amour en L'an 2000, de M. Marcel Girette qui s'essaye à traiter prudemment, puérilement de cette thèse appétissante."


La pièce sera prochainement publiée sur ArchéoSF.

Sources des coupures de presse: Gallica

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