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jeudi 25 avril 2019

[critique] Yves Gandon, Le Dernier Blanc (1946)

Pour ce douzième billet consacré à l'exploration de la science-fiction, de la prospective, de l'anticipation dans V. Magazine, nous nous arrêtons sur la critique (publiée dans le n° 108) du roman Le Dernier Blanc (éditions Robert Laffont, 1945) d'Yves Gandon qui reçut le prix Alfred Née en 1946. 
La critique est signée G.-H. Gallet (qui avait chroniqué X.P. en feu ! de Pierre Devauxquatre romans de science-fiction dans le numéro du 17 mars 1946L'Ile des vertus de Henri Drouin dans le numéro du 14 avril 1946Robur, maître de l'or de Pierre Desclaux dans le numéro du 28 avril 1946, Le Voyageur immobile de Alain Saint-Ogan et Camille Ducray dans le numéro du 25 août 1946 ).
Sur le roman Le Dernier Blanc on peut lire l'intéressante chronique de Raphaël Confiant consacrée au fantasme de la disparition de la "race blanche" car malgré son titre, ce texte n'a rien de raciste, Yves Gandon écrivant notamment:  "N'oubliez jamais que les Blancs ont péri victimes de leur diabolique orgueil, qui engendra chez eux une frénésie jalouse, résolue dans le sang. Leur terrible exemple doit nous servir de leçon. Le monde appartient désormais aux races de couleur; elles sauront vivre en bonne intelligence, pour le développement harmonieux d'une civilisation nouvelle." C'est en effet une arme bactériologique (joie de la course aux armements!) inventée par les Blancs... qui amène à la disparition des Blancs comme le mentionne Georges H. Gallet...






Dans Le Dernier Blanc par Yves Gandon, l’auteur n’y va pas de main morte. C’est vraiment la der des ders. Du moins pour la race blanche. Une arme bactériologique déclenche une « peste » foudroyante qui débarrasse le monde de tous les Blancs, à l’exception d’un certain Durand d’Avallon. Le « dernier Blanc » est installé dans un musée à Colour-City – ex-New-York – où Noirs et Jaunes viennent le contempler. Il s’ennuie fabuleusement et une aguichante journaliste nègre le décide à lui raconter sa vie. Ses aventures à travers trois ou quatre guerres effroyables seraient monotones s’il n’y avait le récit délectable de ses amours avec la ravissante Manette.

Georges H. Gallet, "Plus fort que la bombe atomique", V, n°108, 27 octobre 1946


Gallica a mis en ligne récemment plusieurs années de publication de V Magazine. Ce périodique édité par le Mouvement de Libération Nationale (à partir du 23 septembre 1944) est au départ un magazine plutôt politique avant de s'orienter vers une revue un peu légère dont les principaux acteurs sont les nudistes de multiples fois mis en scène et des pin-ups afin de proposer aux lecteurs quelques images osées.

Par commodité nous utilisons la dénomination V Magazine même si le titre a beaucoup varié tout comme les sous-titres l'accompagnant (successivement VV MagazineVoir Magazine, Voir et avec les sous-titres "L'Hebdomadaire du M.N.L"., "L'Hebdomadaire du reportage",...).

Dans les pages de V Magazine, on peut repérer, entre 1944 et 1948 pour les 184 numéros disponibles sur Gallica, une trentaine de textes et dessins relevant de la prospective ou de la conjecture.



Pour retrouver tous les articles consacrés à V Magazine, cliquez ICI

mercredi 24 avril 2019

ArchéoSF au festival Les Intergalactiques (Lyon) 27 & 28 avril



ArchéoSF sera au festival Les Intergalactiques à Lyon les 27 et 28 avril 2019.

Programme: 27 avril: salon du livre (entrée libre) à la MJC Monplaisir à partir de 14h00
Stand ArchéoSF avec l'ensemble des livres format papier de la collection

28 avril: à 15 heures table ronde sur L'Archéologie du futur avec Yves Blanc, Philippe Ethuin, Passé Sauvage & Mylène Pardoën. Au programme, un plateau radio en partenariat avec Pop’Sciences de l’Université de Lyon, qui traitera de l’archéologie du futur en iconographie, face aux recherches actuelles, et aussi… en son

samedi 20 avril 2019

R.-L. Dupuy, La publicité outil de la pensée moderne (1938) Archéologie du futur !


 Le 18 mars 1938, Roger-Louis Dupuy (1899-1975), « conseil en publicité » (selon la présentation qui est faite, la notice du catalogue de laBNF indique : « publicitaire » et « ingénieur ECP » – école centrale de Paris) donne une conférence intitulée « La publicité outil de la pensée moderne » à la Sorbonne dans le cadre de l’École Technique de Publicité (fondée en 1927, ancêtre de l’École Supérieure de publicité).
Dans la première partie de la conférence, dont de larges extraits sont reproduits dans le numéro 362 de la revue La Publicité  (avril 1938 - ArchéoSF a déjà publié un texte de ce périodique mentionnant une publicité italienne utilisant la science-fiction pour faire la promotion d'une bière), Roger-Louis Dupuy se livre à une anticipation sur le thème de… l'archéologie du futur : quelle image la publicité contemporaine va-t-elle transmettre aux historiens du futur ? Le résultat est pour le moins amusant.


La publicité, reflet de la pensée moderne.

Faisons, si l'on peut dire, un rêve. Un rêve du genre cauchemar : supposons qu'à la suite des petites fantaisies totalitaires de nos voisins, la civilisation contemporaine sombre, un jour, totalitairement. Supposons que, d'ici 1.000 ou 2.000 ans, un historien de l'avenir, désirant étudier cette civilisation, découvre une Pompéi nouvelle, et dans cette Pompéi, un appartement de français moyen, miraculeusement conservé.
Il y recherche des documents révélateurs de la vie spirituelle de l'époque, et, naturellement, se précipite sur tous les écrits qu'il peut rassembler. Il trouve des romans et s'aperçoit qu'ils ressemblent furieusement à ceux que lui-même pratique. Il trouve des journaux. Et, puisque nous sommes en pleine fiction, nous admettrons que notre français moyen, étant un peu au-dessus de la moyenne, recevait non pas un seul journal, mais deux journaux d'opinion différente. Voilà notre historien bien embarrassé de constater que, d'un journal à l'autre, les mêmes faits, le même jour, sont présentés de façon exactement opposée. Assoiffé de vérité historique, il les feuillette avec acharnement pour découvrir enfin un document sur quoi chacun s'accorde.
Et il trouve en page 5 de l'un et l'autre journal, le même cliché proclamant : « Rendez votre visage aérodynamique ! » ... « Eureka ! s'écrie l'historien de l'avenir en se frappant le front, au comble de la jubilation : «Eureka !
en l'an de grâce 1938, les femmes de France, qu'elles soient de gauche ou de droite, avaient au moins une préoccupation commune, celle de rendre leur visage aérodynamique ».

(la publicité mentionnée dans la conférence existe réellement ! => voir ICI

jeudi 18 avril 2019

Leslyn M. Heinlein, Une femme a vu partir la fusée stratosphérique (1946)

Pour ce onzième billet consacré à l'exploration de la science-fiction, de la prospective, de l'anticipation dans V. Magazine, la femme de Robert Heinlein, tout au moins est-elle présentée ainsi (le couple se sépare en 1947), Leslyn M. Heinlein témoigne du lancement d'une fusée stratosphérique en 1946.





Une femme a vu partir la fusée stratosphérique.

Mrs Leslyn M. Heinlein, épouse de Robert Heinlein, l’auteur de romans d’anticipation qui ont un grand succès aux Etats-Unis, a été la seule femme à assister aux essais de fusée stratosphérique à White Sands, au Nouveau Mexique. Cet article a été écrit en exclusivité pour « V » avec l’approbation de l’U.S. Army Ordnance de Wahsington.

Si quelque chose va mal, nous dit le colonel, couchez-vous à terre.
Il était presque midi, nous nous trouvions à une centaine de mètres à peu près de la plateforme de lancement de la fusée stratosphérique n°6 sur le terrain d’expériences de White Sands, près de Las Cruses au Nouveau Mexique. Nous étions juste au-delà de la barrière qui marquait la zone dangereuse à l’extrémité sud du terrain, où notre vue n’était gênée par aucun autre obstacle que la limite de la vision humaine.
A 12h15, un panache de fumée rouge-feu s’échappa du haut du blockhaus, encore vingt minutes à attendre. Bientôt le « Meillen » – le remarquable transporteur et élévateur qui amène les futurs V2 des ateliers de construction jusqu’à l’emplacement et les dresse sur la plateforme – s’en alla. La fusée resta seule, posée sur ses ailettes, quatre pointes de 10cm2 supportant 13 tonnes de vitesse enchaînée.
Les opérateurs de cinéma commencèrent à vérifier leur mise au point. Le petit fil du camion du « son » se mit à tourner. Nous fûmes tous pris d’une sueur qui n’était pas due au soleil du désert.
Je me sentis trembler et cependant je n’avais pas peur. Une poignée de techniciens quitta la plateforme en courant à travers le terrain jusqu’à l’abri d’un bloc de béton.
Je regardai ma montre. Encore deux minutes.
Je n’ai jamais vécu 120 secondes plus longues…
Il y eut un léger éclat de lumière sur la base de la fusée. Bob retint son souffle pour ne pas bouger son appareil et commença à prendre des photos aussi qu’il pouvait enrouler la pellicule.
Doucement, incroyablement, infiniment doucement, l’énorme chose s’éleva, soutenue au-dessus du béton par un colonne de feu brillante comme le soleil.
Quand elle eut atteint une quinzaine de mètres, le son commença, si profond et si lourd que je sentis sa pression sur ma poitrine et mes genoux qui pliaient sous le souffle du bruit.
Puis, elle se sépara du sol. Et presque aussitôt ce fut un point dans le ciel bleu sans nuage – comme une étoile étincelant près du soleil de midi.
Il y avait une courte traînée de ce qui pourrait être appelé de la fumée, et quand elle atteignit l’altitude de 40 km., la traînée nuageuse apparut. Dense et blanche comme un nuage du désert, elle décrivait des spirales dans les vents de la stratosphère.
Au moment où la fusée atteignit les 40 km. d’altitude, Bob s’arrêta de prendre des photos et reprit sa respiration.
C’est la mesure la plus précise que je puis vous donner de la vitesse qu’atteignent ces choses : 40 km. De grimpée en chandelle dans le temps qu’un homme peut tenir son souffle et prendre trois instantanés de Leica.
Quand la traînée de condensation commença à s’effilocher en lambeaux tenus, la fusée verte de « fin de danger » monta au sommet de la pyramide. Nous nous mimes tous à courir. Certains sautaient de joie en criant.
Bientôt, l’officier responsable, le lieutenant-colonel Harold Turner , de l’Army Ordnance, sortit du blockhaus où ses officiers adjoints étaient encore occupés à recueillir les renseignements fournis par le pistage au radar. Il nous informa que la fusée était tombée à quelques vingtaines de mètres de l’endroit prévu, à 75 km. au Nord, dans la vallée supérieure du Tularosa. Le combustible s’était coupé inexplicablement, quelques secondes trop tôt et l’altitude espérée n’avait pas été atteinte. Néanmoins le record était battu. La fusée n° 6 avait pénétré dans les régions supérieures de l’ionosphère jusqu’à 115 km. de hauteur.
Plus tard, lorsque les tables furent débarrassées, nous entrâmes dans le blockhaus. Sur un côté, entre deux des meurtrières dans le mur de 2 m. 50 de béton se trouvait un panneau d’instruments pas plus grand qu’une table de cuisine d’où s’effectuait tout le contrôle de la fusée elle-même.
Et cependant, mon impression la plus vive de toute l’expérience n’a pas été les appareils et les boutons de commande. En dépit des fusées et des bombes atomiques, nous ne sommes pas encore dans un monde où tout est commandé par « boutons », mais un monde où la chose la plus incroyable et la plus étonnante est l’ingéniosité et l’imagination créatrice de l’esprit humain – pour lequel on n’a pas encore inventé de « bouton ».


Leslyn M. Heinlein, "Une femme a vu partir la fusée stratosphérique", V. Magazine, n°105, 6 octobre 1946.


Gallica a mis en ligne récemment plusieurs années de publication de V Magazine. Ce périodique édité par le Mouvement de Libération Nationale (à partir du 23 septembre 1944) est au départ un magazine plutôt politique avant de s'orienter vers une revue un peu légère dont les principaux acteurs sont les nudistes de multiples fois mis en scène et des pin-ups afin de proposer aux lecteurs quelques images osées.

Par commodité nous utilisons la dénomination V Magazine même si le titre a beaucoup varié tout comme les sous-titres l'accompagnant (successivement VV MagazineVoir Magazine, Voir et avec les sous-titres "L'Hebdomadaire du M.N.L"., "L'Hebdomadaire du reportage",...).

Dans les pages de V Magazine, on peut repérer, entre 1944 et 1948 pour les 184 numéros disponibles sur Gallica, une trentaine de textes et dessins relevant de la prospective ou de la conjecture.



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samedi 13 avril 2019

Enquêter sur un auteur oublié avec Gallica : l'exemple de Henri de Noussanne

Enquêter sur des auteurs oubliés est facilité par l'usage d'Internet. Certes, certaines informations non vérifiées sont parfois servilement recopiées d'un site à l'autre mais un examen des sources, notamment dans les bibliothèques numériques, permet de s'assurer de la véracité d'éléments ou au contraire de les infirmer. Nous avions présenté (et révélé l'identité réelle) de Paul Adornier.
Nous nous penchons maintenant sur le cas d'Herni de Noussanne (1). Trois aspects seront présentés : le premier sur l'état civil et la biographie de l'auteur, le second sur ses engagements littéraires et politiques, le troisième sur son oeuvre conjecturale avec la révélation d'un texte inconnu jusqu'à son recueil dans l'anthologie Une Autre histoire du monde. 2500 d'uchronies.
Wikipedia est la source la plus communément utilisée. Une page est consacrée à Henri de Noussanne sur l'encyclopédie collaborative. Nous prenons appui sur cette page afin d'apporter les compléments utiles.


I/ Etat civil :

 La ligne de présentation nous apprend:

Henri de Noussanne est un journaliste, écrivain et dramaturge français né le 8 mai 1865 à Limoges et mort le 13 avril 1936 à Senlis.
L'état civil est incomplet : Henri de Noussanne est un pseudonyme celui d'Henri Rossignol de Noussanne. Il lançait d'ailleurs avec humour ces mots selon l'encart nécrologique publié dans Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques : hebdomadaire d'information, de critique et de bibliographie (n° 705, 18 avril 1936) :




La page Wikipedia s'appuie sur la page data.bnf Henri de Noussanne pour ce qui concerne l'état civil. 
La lecture des nécrologies de l'époque permet de donner assurément sa date de naissance ainsi le lieu et la date de son décès.
La Croix annonce dans son édition du 14 avril 1936 la mort d'Henri de Noussanne dans la rubrique "Morts d'hier".




Cette notice nécrologique donne donc la date du 13 avril ainsi que le lieu Senlis (Oise).
La nécrologie parue dans La Revue des lectures animée par l'abbé Béthléem confirme ces indications:





Si Wikipedia ne propose pas de portrait d'Henri de Noussanne, on peut en trouver quelques-uns sur Gallica. La bibliothèque numérique de la Bibliothèque Nationale de France propose une photographie de l'agence Meurisse datée de 1909 et le représentant assis à son bureau du Gil Blas.




En décembre 1923, Le Journal reproduit une photographie d'Henri Noussanne à l'occasion de la publication de L'Histoire contemporaine par trois indépendants écrit en collaboration avec l'amiral Degouy et Emile de Saint-Auban.




II/ Les engagements d'Henri de Noussanne :


La notice de Wikipedia passe sous silence les engagements d'Henri de Noussanne. Ne pas les mentionner c'est perdre l'arrière-plan idéologique à partir duquel nous parle Henri de Noussanne.

Ecrivain catholique, il est vanté par l'équipe de l'abbé Béthléem.
En 1925, Le Manuel illustré de la littérature catholique en France de 1870 à nos jours (éditions SPES) fait l'éloge d'Henri de Noussanne (p. 41) :




Sa dernière œuvre publiée - qui est citée sur Wikipedia – porte le  titre La France missionnaire aux Antilles (Guadeloupe, Martinique, Trinidad) (il y raconte son voyage aux Antilles auprès de l'une de ses filles missionnaire dominicaine qui soigne les lépreux) et paraît en janvier 1936 juste avant sa mort.

Proche des milieux militaires, il écrit à la fois des charges anti-prussiennes et anti-allemandes dont l'une d'entre elles lui vaudra les foudres germaniques en étant interdite dans tout l'Empire (Le Véritable Guillaume II, 1903) (2) Parmi ses œuvres conjecturales, on trouve des guerres futures aux titres évocateurs comme La guerre anglo-franco-russe (1900) ou encore La revanche de la Chine (1900) (voir plus bas).


III/ L'oeuvre conjecturale :

Quelques mois après sa mort, le journal Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques (numéro cité plus haut) affirme que c'est la mauvaise réception de la pièce Les Polichinelles - laissée inachevée par la mort d'Henri Becque et terminée par Noussanne - qui tourna Henri de Noussanne vers l'anticipation scientifique :



La chronologie retenue par le journaliste semble pour le moins inexacte.
Becque est mort en 1899. Le texte de la pièce Les Polichinelles a été publié dans L'Illustration théâtrale n° 161 daté du 15 octobre 1910 (le journaliste parle quant à lui de l'année 1903). Les textes relevant de l'anticipation signés Henri de Noussanne que nous connaissons sont plutôt antérieurs à cette date.
En revanche il semble certain que l'auteur s'intéressait, comme beaucoup de ses contemporains aux nouveaux moyens de transport comme en atteste, par exemple, le titre de la conférence donnée le 26 octobre 1907 :




Sa première incursion dans le domaine qui nous intéresse semble être Le Château de merveilles (dans Le Magasin d'Education et de Récréation, éditions Hetzel paru en volume pour les étrennes de 1899).
Le Canal des Deux-Mers achevé (1899) et La Guerre anglo-franco-russe (1900) sont des récits de guerre future qui se suivent. Le propos est violemment anti-anglais. 
La Prochaine révolution française (1900) relève de la politique fiction à court terme, l'action se déroule en 1901. on y voit les socialistes triompher.
La Chine et l'Europe en l'an 2000 développe le thème à la mode du péril jaune. 
Enfin la nouvelle "Si Louis XVI avait dominé la Révolution" (1933) s'inscrit dans un projet d'ouvrage rassemblant des textes uchroniques, recueil qui ne semble n'avoir jamais été édité... Ce texte fut annoncé dans la presse:



Si Louis XVI avait dominé la révolution prend la forme d'une pièce théâtrale et est recueillie dans Une Autre histoire du monde. 2500 ans d'uchronies dans la collection ArchéoSF aux éditions publie.net .


(1) Pour ce qui est de la bibliographie, nous renvoyons à la page Wikipedia et au catalogue de la BNF. Nous nous intéresserons uniquement à sa bibliographie conjecturale.


jeudi 11 avril 2019

[Critique] Alain Saint Ogan et Camille Ducray, Le Voyageur immobile (1946)

Pour ce dixième billet de la série V. Magazine, nous nous plongeons dans le numéro 99 du 25 août 1946 avec la critique du roman d'Alain Saint Ogan et Camille Ducray, Le Voyageur immobile (publié en 1945). La critique est signée par G.-H. Gallet (qui avait chroniqué X.P. en feu ! de Pierre Devaux, quatre romans de science-fiction dans le numéro du 17 mars 1946L'Ile des vertus de Henri Drouin dans le numéro du 14 avril 1946, Robur, maître de l'or de Pierre Desclaux dans le numéro du 28 avril 1946). 




Alain Saint-Ogan et Camille Ducray dans leur roman fantastique en quatre nuits Le Voyageur immobile (ED. Sociales Françaises) relatent sous la forme de confidences de poivrots les non moins surprenantes aventures d’un Atlante qui débarqua au pays basque après un voyage de 50.000 ans dans le temps et tomba amoureux de la fille du châtelain.
On peut lire une critique très complète sur le site de Jean-Luc Boutel:ICI.


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jeudi 4 avril 2019

[critique] Pierre Desclaux, Robur, maître de l'or (1946)

Pour ce neuvième billet de la série V. Magazine, nous nous plongeons dans le numéro 82-83 du 28 avril 1946 avec la critique du roman de Pierre Desclaux,Robur, maître de l'or (publié en 1945). La critique est signée par G.-H. Gallet (qui avait chroniqué X.P. en feu ! de Pierre Devaux, que quatre romans de science-fiction dans le numéro du 17 mars 1946L'Ile des vertus de Henri Drouin dans le numéro du 14 avril 1946). A aucun moment le chroniqueur ne précise que ce roman est à l'origine paru en feuilleton dans Sciences et Voyages en... 1921 (sous le titre Le Maître du monde illustré par Etienne Le Rallic) puis dans Le Petit journal illustré en 1935 (sous le titre Robur, maître du monde illustré de photographies).





Quand le policier veut se faire invisible 

L'invisibilité est un vieux rêve de l'imagination. mais elle contient un élément d'impossibilité qu'un peu de raisonnement suffit à déceler. Si l'homme invisible est complètement transparent, ses yeux aussi sont transparents. Or, ces organes doivent arrêter le lumière pour la transformer en sensations lumineuses et non pas la laisser passer. des yeux invisibles ne pourraient pas voir et l'Homme invisible serait Aveugle. Si Pierre Desclaux semble avoir négligé commodément ces lois de l'optique dans son roman Robur, maître de l'or, par contre il retrouve toutes les qualités de logique de l'ancien rédacteur en chef de "Police-Magazine" quand il s'agit de développer les palpitantes péripéties de la lutte de son héros - invisible à volonté - contre ce Maître de l'Or qui veut devenir Maître du Monde. (N.F.F. éd., 42 francs).





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mercredi 3 avril 2019

Charles-Olivier Penne, Dans Deux mille ans (1855)

Grâce à Gallica, je suis tombé par hasard sur la mention d'un tableau de Charles-Olivier Penne dans le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse qui a pour titre Dans Deux mille ans et que Larousse date de 1855.
Les recherches à partir de ce titre n'ont rien donné dans les bases de données muséales. Il n'est pas mentionné dans la Base Joconde et on ne peut pas dire qu'Olivier de Penne soit connu pour ses oeuvres représentant des monuments, on le connaît surtout comme peintre animalier spécialement cynégétique.
En revanche son nom est cité dans l'ouvrage de Jules Marty, Nos peintres et sculpteurs, graveurs, dessinateurs : portraits et biographies suivis d'une notice sur les Salons français depuis 1673, les Sociétés de Beaux-Arts, la Propriété artistique, etc. (éditions Ernest Flammarion, 1897) (que l'on peut consulter sur archive.org ICI) qui indique que le tableau Dans Deux mille ans date de 1853 et a été présenté au Salon de 1855.
Son nom apparaît aussi dans l'édition du recueil Les Voix intérieures de Victor Hugo publié chez Ollendorff en 1909:


Malgré les recherches, il n'a pas été encore possible de localiser ce tableau (s'il existe toujours?).

Dans l'édition de 1868 des Voix intérieures, l'illustration suivante est signée par le peintre et illustrateur Gérard Seguin:



Edouard Riou donne une interprétation de "L'Arc de triomphe" dans Cent dessins extraits des oeuvres de Victor Hugo publié chez Ollendorff vers 1890:  



Il y aurait donc au moins trois illustrations différentes. Je formule l'hypothèse que l'oeuvre originale est celle d'Olivier de Penne et que Seguin et Riou s'inspirent, voire gravent uniquement, Dans Deux mille ans d'Olivier de Penne. Mais l'hypothèse reste à confirmer... 

Si des lecteurs ont des informations, merci de laisser un commentaire !

Sources des illustrations:
Collection particulière
Gallica