Dans les années 1920, la fiabilité des moteurs n'était pas la même qu'aujourd'hui. Et voici à quoi servait ce "gadget" automobile:
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mardi 29 décembre 2015
Enigme du lundi, réponse du mardi #12
L'image d'hier était celle-ci:
Dans les années 1920, la fiabilité des moteurs n'était pas la même qu'aujourd'hui. Et voici à quoi servait ce "gadget" automobile:
Dans les années 1920, la fiabilité des moteurs n'était pas la même qu'aujourd'hui. Et voici à quoi servait ce "gadget" automobile:
lundi 28 décembre 2015
vendredi 25 décembre 2015
Avec ArchéoSF et Publie.net Noël n'est pas fini !
Avec les éditions publie.net jouez du 25 au 30 décembre
QUIZZ
Comment gagner ? Rien de plus facile:Répondez aux questions posées sur le fil publie.net
TWITTER http://twitter.com/publienet
FACEBOOK http://facebook.com/publie.net
et participez au tirage au sort qui aura lieu le 31 décembre.
Durée du quizz : 25 décembre à partir de midi jusqu'au 30 décembre à midi.
Les réponses se trouvent sur le site publie.net et plus particulièrement dans la section BLOG…
Six gagnants pourront choisir entre recevoir Paris Futurs (1ère édition en fascicule) ou Femme à la nature morte ou un livre numérique en avant-première parmi cette sélection :
Balivernes hivernales, JY [Théâtre, parution officielle 8 janvier]
Oblique, de Christine Jeanney [Littérature contemporaine, parution officielle 10 février]
Avant que la ville brûle, Cosmas Politis, traduction Michel Volkovitch [Publie.Grèce, parution officielle 24 février]
jeudi 24 décembre 2015
mardi 22 décembre 2015
lundi 21 décembre 2015
samedi 19 décembre 2015
Xavier Privas, Dans cent ans (chanson), 1909
Gallica m'a permis de découvrir cette chanson sur un avenir lointain, qui est pour nous aujourd'hui dépassé. Comment le chansonnier Xavier Privas voyait-il l'an 2009?
jeudi 17 décembre 2015
Pierre Mac Orlan, La tenue militaire de l'avenir (1922)
La guerre future est un thème récurrent de l'anticipation ancienne. Elle se glisse parfois dans les publications qui semblent les moins portées sur la question comme ce périodique de l'élégance masculine datant des années 1920: Monsieur : revue des élégances, des bonnes manières et de tout ce qui
intéresse Monsieur. Voici un extrait d'un article de Pierre Mac Orlan consacré à l'élégance militaire. Dans la conclusion Mac Orlan s'interroge sur la guerre de l'avenir et la tenue nécessaire pour y faire face. L'illustration qui accompagne l'article est de Guy Arnoux.
Quelle
sera la guerre de l’avenir ? Une guerre de chimistes. Les
officiers et les soldats seront vêtus de caoutchouc à moins qu'on
ne trouve un produit permettant d'imperméabiliser la peau.
Leur
havresac renfermera une pharmacie, un arsenal de fioles défensives
contenant les produits et les sérums nécessaires à réagir contre
les effets de l'attaque ennemie.
Cette
guerre [celle de 1914-1918] fut la dernière guerre faite avec les
anciens moyens : armes d'hast, armes à feu. La prochaine sera
la guerre de l'électricité, des gaz, des bouillons de culture.
Trouver
un uniforme muni d'isolateurs et permettant de lutter contre la
tuberculose et les pestes rapides doit être la constante
préoccupations des tailleurs militaires.
A
cette époque on pourra d'ailleurs revenir aux grades apparents, ce
sera une compensation, mettons une compensation.
Le
seul progrès réalisé par l'humanité depuis des siècles c'est de
rendre la mort violente de plus en plus atroce et de moins en moins
décorative. Mais c'est, dans le sens que l'on voudra, un progrès et
nous ne serions pas des hommes du vingtième siècle si nous
n'éprouvions pour un tel résultat, une pointe d'orgueil, si l'on
veut légitime, mais indiscutablement saugrenu.
Pierre
Mac Orlan, conclusion de l'article « De la tenue des officiers
et des soldats en temps de guerre et en temps de paix », in
Monsieur : revue des élégances, des bonnes manières et de tout ce qui
intéresse Monsieur , n° 1,
janvier 1922, illustration de Guy
Arnoux
A lire sur Archéosf:
mardi 15 décembre 2015
Enigme du lundi #10 Réponse du mardi
L'énigme portait sur cet appareil:
Voici la réponse
Article paru dans Monsieur, revue des élégances, des bonnes manières et tout ce qui intéresse monsieur - aujourd'hui on appelle ce magazine Lui :D - daté du mois de janvier 1922
Source: Gallica
Voici la réponse
Article paru dans Monsieur, revue des élégances, des bonnes manières et tout ce qui intéresse monsieur - aujourd'hui on appelle ce magazine Lui :D - daté du mois de janvier 1922
Source: Gallica
lundi 14 décembre 2015
vendredi 11 décembre 2015
Jean de la Hire, La Roue Fulgurante (édition 1940)
En juin 1940, Le Matin reprend en feuilleton La Roue fulgurante (paru à l'origine en feuilleton dans le même journal en 1908), chef-d'oeuvre conjectural de Jean de la Hire.
Un cahier de quatre pages fut tiré à part comme support publicitaire. La première page comprend une grande illustration signée Starace:
Les pages intérieures comportent aussi des illustrations comme celle-ci:
Le cahier est consultable ci-dessus grâce au lecteur exportable de Gallica.
jeudi 10 décembre 2015
[concours] Gagnez un exemplaire de l'anthologie Le Passé à vapeur !
A l’occasion de la sortie de l'anthologie Le Passé à vapeur, French Steampunk vous invite à participer à un concours sur Facebook et gagner peut-être un exemplaire de cette anthologie. Pour cela, rien de plus simple :
1 exemplaire papier et 2 exemplaires numériques à gagner.
- Likez la page facebook de French Steampunk et d’ArchéoSF
- Rendez-vous sur la page de FSP et partagez (en mode public) le lien du présent article.
- Fin du concours Mercredi 16 décembre 2015 à 11:59. Les résultats (tirage au sort) seront communiqués le lendemain.
1 exemplaire papier et 2 exemplaires numériques à gagner.
mercredi 9 décembre 2015
Fabrice Mundzik, Fouilles archéobibliographiques (fragments), 2015
Fabrice Mundzik, rosnysien émérite et érudit dunanien, propose une anthologie de textes relevant de la science-fiction et de la prospective anciennes.
Présentation de l'éditeur:
Présentation de l'éditeur:
"Fouilles archéobibliographiques (Fragments)", anthologie proposée par Fabrice Mundzik, est éditée en tirage limité : 99 exemplaires numérotés.
Au format
15,5 x 21 cm, cet ouvrage de 122 est imprimé sur papier Munken print 80
g M1,8, papier légèrement bouffant ; sa couverture sur papier Keycolour
embossé 300 g.
Au sommaire :
Propos liminaires
Fabrice Mundzik - Le Hasard et les circonstances
Raoul Ponchon - Animaux antédiluviens
Maurice Renard - Suzannah
Miguel Zamacoïs - Anticipation
J.-H. Rosny aîné - L'Homme détruit beaucoup trop d'animaux
Jean Bastia - L'Âge du nu
Pierre Le Franc - Le Masque de Mort
Michel Antar - L'Oncle Barbe-Bleue
Roger Dombre - Un Voyageur étrange
Lady Eléanor Smith - Le Musée de cire
Jean Mistler - L'Homme invisible
Sophie Colonna - L'Idée de Lord Vaughan
Jean Bréchal - L'Opération merveilleuse du professeur Brigdmann
Michel Thivars - Le Banquet
Pierre La Mazière - Anticipation
Lucien Brives - Les Nébuleuses spirales
Albert Keim - La Race nouvelle
Maurice Beerblock - Les Voyageurs pour l'infini, en voiture !
Renée Dunan - Irons-nous un jour dans la Lune ?
Jean Aubin - Les Temps futurs
Camille Mauclair - La Peur bleue
Albert Keim - La Dernière Idylle
Couverture et illustrations intérieures : Albert Robida et Noël Cerutti.
Présentation :
Glanés au fil du temps, les textes proposés dans Fouilles archéobibliographiques (Fragments) sont rares, inconnus ou méconnus, parfois même inédits en volume ; leur découverte est le fruit du hasard et des circonstances.
Selon
Wilhelm Willms, « toutes choses ne sont accidents sans signification,
œuvres du hasard, à moins que votre regard émerveillé qui les sonde, les
connecte et les ordonne. »
"Fouilles archéobibliographiques (Fragments)" porte le n°0 de la collection Sérendipité.
Déposé à la B.N.F., son I.S.B.N. est : 979-10-94282-05-2
Vendu 13,50 €, vous pouvez commander cet ouvrage sur le site de Les Moutons électriques.
lundi 7 décembre 2015
dimanche 6 décembre 2015
A toute vapeur ! voyage en pays Steampunk ! [podcast]
Sur France Culture, l'émission Mauvais genres du samedi 5 décembre se penchait sur le steampunk.
Présentation de l'émission:
Escapade, en ce samedi, sous la direction de notre invité Étienne Barillier dans l'univers du Steampunk, des vaporistes et des rétrofuturistes. Monde fascinant où se célèbre le culte, en littérature, peinture et art de vivre, certes de la vapeur, mais également du plus lourd que l'air et de tout le faste technologique émané d'un XIXème siècle vernien, wellsien et victorien Avec les interviews « steampunk » de Mona Longueville, Cirdann de Felrive, Commander Bob et The legendary converted Princess du groupe Victor Sierra.
collaborateurs : Jean-Luc Rivera, Pierre-Gilles Pélissier et Céline du Chéné.
invité: Etienne Barillier, professeur à Limoges, spécialiste de Philip K. Dick
L'érudit Jean-Luc Rivera nous fait l'honneur de mentionner Le Passé à vapeur, anthologie publiée dans la collection ArchéoSF (à partir de 27mn21sec)
Présentation de l'émission:
Escapade, en ce samedi, sous la direction de notre invité Étienne Barillier dans l'univers du Steampunk, des vaporistes et des rétrofuturistes. Monde fascinant où se célèbre le culte, en littérature, peinture et art de vivre, certes de la vapeur, mais également du plus lourd que l'air et de tout le faste technologique émané d'un XIXème siècle vernien, wellsien et victorien Avec les interviews « steampunk » de Mona Longueville, Cirdann de Felrive, Commander Bob et The legendary converted Princess du groupe Victor Sierra.
collaborateurs : Jean-Luc Rivera, Pierre-Gilles Pélissier et Céline du Chéné.
invité: Etienne Barillier, professeur à Limoges, spécialiste de Philip K. Dick
L'érudit Jean-Luc Rivera nous fait l'honneur de mentionner Le Passé à vapeur, anthologie publiée dans la collection ArchéoSF (à partir de 27mn21sec)
jeudi 3 décembre 2015
Charles Baudelaire, "Le monde va finir" (1880)
Rencontrer Charles Baudelaire sur ArchéoSF n'a rien de surprenant. Traducteur d'Edgar Allan Poe, il a côtoyé le merveilleux scientifique et eut même le projet d'un roman intitulé La Fin du monde cité dans les Fragments publiés en 1908 (Oeuvres Posthumes, éditions Mercure de France, 1908) avec cette mention:
Quelques autres textes méritent d'être annexés. Ainsi dans Fusées (paru à titre posthume en 1880), on trouve ce paragraphe sur le monde qui va finir:
La fin du monde. — Un roman sur les derniers hommes. — Les mêmes vices qu’autrefois. —tances immenses. — De la guerre, des mariages, de la politique parmi les derniers hommes. Les dernières palpitations du monde, luttes, rivalités. La haine. Le goût de la destruction et de la propriété. Les amours, dans la décrépitude de l’humanité. Chaque souverain n’a que cinquante hommes armés. (Éviter le dernier Homme) [Baudelaire fait référence au Dernier homme de Grainville]
Quelques autres textes méritent d'être annexés. Ainsi dans Fusées (paru à titre posthume en 1880), on trouve ce paragraphe sur le monde qui va finir:
Le monde va finir. La seule raison, pour laquelle il pourrait durer, c’est qu’il existe. Que cette raison est faible, comparée à toutes celles qui annoncent le contraire, particulièrement à celle-ci : Qu’est-ce que le monde a désormais à faire sous le ciel? — Car, en supposant qu’il continuât à exister matériellement, serait-ce une existence digne de ce nom et du Dictionnaire historique? Je ne dis pas que le monde sera réduit aux expédients et au désordre bouffon des républiques du Sud-Amérique, que peut-être même nous retournerons à l’état sauvage, et que nous irons, à travers les ruines herbues de notre civilisation, chercher notre pâture, un fusil à la main. Non ; car ces aventures supposeraient encore une certaine énergie vitale, écho des premiers âges. Nouvel exemple et nouvelles victimes des inexorables lois morales, nous périrons par où nous avons cru vivre. La mécanique nous aura tellement américanisés, le progrès aura si bien atrophié en nous toute la partie spirituelle, que rien, parmi les rêveries sanguinaires, sacrilèges ou antinaturelles des utopistes, ne pourra être comparé à ses résultats positifs. Je demande à tout homme qui pense de me montrer ce qui subsiste de la vie. De la religion, je crois inutile d’en parler et d’en chercher les restes, puisque se donner la peine de nier Dieu est le seul scandale, en pareilles matières. La propriété avait disparu virtuellement avec la suppression du droit d’aînesse; mais le temps viendra où l’humanité, comme un ogre vengeur, arrachera leur dernier morceau à ceux qui croient avoir hérité légitimement des révolutions. Encore, là ne serait pas le mal suprême.
lundi 30 novembre 2015
Régis Messac, Propos d'un utopien (I)
Régis Messac est une figure importante de la science-fiction ancienne. Créateur de la première vraie collection de science-fiction en France (Les Hypermondes), il fut aussi un critique souvent pertinent.
Les éditions Ex-Nihilo proposent un premier volume de ses Propos d'un utopien préfacé par Natacha Vas-Deyres.
Entre janvier 1930 et mars 1939, Régis Messac tient la chronique Propos d'un Utopien dans la revue Les Primaires.
Parmi ces chroniques on trouve des anticipations qui sont réunies dans ce premier volume. Si Régis Messac utilise souvent la veine satirique. Il ne dédaigne pas non plus la parodie comme en témoigne "Fragments du journal d'Acapsu, technicien de l'an 3440" (la date fictive fait clairement référence à Louis-Sébastien Mercier et son utopie "L'An 2440".
"Couronnes de perles et Croix de bois" nous offre une archéologie du futur marquée par la Première Guerre mondiale. De ces champs de ruines, de ces traces du massacre d'une génération, les préhistoriens du futur se penchant sur notre époque tirent des conclusions inattendues mais peu amènes pour nous.
Messac dénonce aussi le totalitarisme et les risques de conflit généralisé (nous sommes entre les deux guerres mondiales) avec "Les doléances de J.O.R. 2AM. L., citoyen de l'âge du rayon", "Comment fut déclarée la guerre de 1934" ou "Stakhanova Nova, parabole du nouvel évangile orthodoxe".
Dénonciation, satire, pamphlet mais aussi utopie pacifiste avec "Les quatorze points du président Herrenberg" qui clôt le recueil.
Pour ceux qui ne connaissent pas l'univers fictionnel de Régis Messac, ces Propos d'un Utopien peuvent représenter une excellente introduction car on y retrouve ses principales idées qu'il développe à la fois dans ses romans et dans ses essais.
Les éditions Ex-Nihilo proposent un premier volume de ses Propos d'un utopien préfacé par Natacha Vas-Deyres.
Entre janvier 1930 et mars 1939, Régis Messac tient la chronique Propos d'un Utopien dans la revue Les Primaires.
Parmi ces chroniques on trouve des anticipations qui sont réunies dans ce premier volume. Si Régis Messac utilise souvent la veine satirique. Il ne dédaigne pas non plus la parodie comme en témoigne "Fragments du journal d'Acapsu, technicien de l'an 3440" (la date fictive fait clairement référence à Louis-Sébastien Mercier et son utopie "L'An 2440".
"Couronnes de perles et Croix de bois" nous offre une archéologie du futur marquée par la Première Guerre mondiale. De ces champs de ruines, de ces traces du massacre d'une génération, les préhistoriens du futur se penchant sur notre époque tirent des conclusions inattendues mais peu amènes pour nous.
Messac dénonce aussi le totalitarisme et les risques de conflit généralisé (nous sommes entre les deux guerres mondiales) avec "Les doléances de J.O.R. 2AM. L., citoyen de l'âge du rayon", "Comment fut déclarée la guerre de 1934" ou "Stakhanova Nova, parabole du nouvel évangile orthodoxe".
Dénonciation, satire, pamphlet mais aussi utopie pacifiste avec "Les quatorze points du président Herrenberg" qui clôt le recueil.
Pour ceux qui ne connaissent pas l'univers fictionnel de Régis Messac, ces Propos d'un Utopien peuvent représenter une excellente introduction car on y retrouve ses principales idées qu'il développe à la fois dans ses romans et dans ses essais.
Régis Messac, Propos d'un Utopien, tome I,
Collection Hier & Demain, Editions Ex-Nihilo, 2015,
Edition originale, tirage limité à 200 exemplaires, 150 pour les adhérents de l'Association des Amis de Régis Messac et 50 pour les 12ème Rencontres de l'Imaginaire de Sèvres.
mardi 24 novembre 2015
vendredi 20 novembre 2015
Rémi de Gourmont, Paris futur (1925)
Dans le volume Dissociations Rémi de Gourmont nous parle du Paris futur:
PARIS FUTUR
Je n'aime pas beaucoup qu'on se préoccupe à
l'excès du futur. Notre manière de le voir n'est pas la manière qui
plaira le mieux aux générations à venir, dont l'idéal sera sans doute
assez différent du nôtre. C'est pourquoi, j'entre avec une certaine
réserve dans les plans de M. Delanney touchant le Paris de l'an 1980. Il
sera peut-être plus grand, peut-être moins grand que le Paris actuel.
La facilité de demeurer aux champs et de rester tout de même en
communication constante avec la civilisation s'opposera peut-être à la
tendance au rassemblement des hommes sur un même point. Mais si c'est
cette dernière tendance qui l'emporte, je crois qu'il serait sage de
laisser aux hommes de demain le soin d'organiser à leur gré la cité
agrandie. M. Delanney semble surtout préoccupé de ménager dans la
banlieue, telle que destinée à une plus ou moins prochaine
incorporation, des parcs, des jardins, des espaces libres, en un mot.
Les trois quarts de cette région étant encore à bâtir, le souci semblera
un peu prématuré. Le jardin public est une heureuse conception, mais ce
n'est qu'un pis aller : combien plus heureuse est la conception du
jardin privé ! Peut-être que l'édilité future reposera sur ce principe
que la construction des maisons ne sera autorisée que sur un tiers ou
sur un quart de la place disponible, je n'ose dire davantage. Les villes
seront conçues en forme de parcs où s'élèveront de place en place des
maisons pas trop hautes, ce qui sera charmant et très sain. Des villes
américaines sont déjà ainsi comprises. Le jardin public sera la ville au
lieu d'être dans la ville. Peut-être même les maisons n'auront-elles
plus qu'un seul, rarement deux étages. Les rues ou allées auront cent
mètres de large. C'est le moins, d'ailleurs que puissent demander les
aéroplanes. Au reste, ne faisons pas de mal à l'avenir, mais ne lui
faisons pas de bien, non plus : c'est lui qui choisira.
ArchéoSF propose une anthologie Paris Futurs ( format papier ou numérique).
ArchéoSF propose une anthologie Paris Futurs ( format papier ou numérique).
jeudi 19 novembre 2015
mercredi 18 novembre 2015
Maurice Renard (1875-1939)
Maurice Renard écrivain ayant notamment oeuvré dans la science-fiction et le fantastique fut l'un des pionniers de la théorie littéraire de la littérature conjecturale avec plusieurs articles consacrés au merveilleux scientifique.
Né le 28 février 1875, il est mort le 18 novembre 1939.
vendredi 13 novembre 2015
ArchéoSF : Trois nouveautés format papier
ArchéoSF est aussi une collection publiée aux éditions Publie.net.
Trois nouveautés sont parues le 25 novembre 2015.
Les versions papier donnent accès gratuitement aux versions numériques.
Paris futurs est une anthologie ayant pour thème l'avenir de Paris tel qu'il était imaginé au XIXe siècle et au début du XXe siècle. Entre Humour, catastrophe et utopie voici des Paris en ruines, Paris oubliés, Paris ensevelis mais toujours Paris…
Pour commander, cliquez ICI
180 pages - 13 euros + 2,59 euros de frais postaux (lettre verte France métropolitaine)
Michel Verne a collaboré avec son père à la fin de sa vie, repris des romans (souvent en les modifiant) mais il a aussi écrit seul quelques textes dont les Zigzags à travers la science, collection d'articles en partie conjecturaux. Ils sont ici rassemblés et suivis de L'Eternel Adam - Edom signé Jules Verne mais parfois attribué à Michel.
Pour commander, cliquez ICI
136 pages - 12,50 euros + 2,59 euros de frais postaux (lettre verte France métropolitaine)
Le Passé à vapeur est une anthologie de textes proto-steampunk. Automates, dirigeables, inventeurs fous, machines extraordinaires se croisent dans la dizaine de nouvelles (XIXe et début XXe siècle) recueillies dans le volume. Une plongée dans les racines du steampunk !
Pour commander, cliquez ICI
156 pages - 12,50 euros + 2,59 euros de frais postaux (lettre verte France métropolitaine)
Tous ces ouvrages seront disponibles au stand d'ArchéoSF aux rencontres de l'imaginaire (Sèvres, le 28 novembre 2015)
Trois nouveautés sont parues le 25 novembre 2015.
Les versions papier donnent accès gratuitement aux versions numériques.
Paris futurs est une anthologie ayant pour thème l'avenir de Paris tel qu'il était imaginé au XIXe siècle et au début du XXe siècle. Entre Humour, catastrophe et utopie voici des Paris en ruines, Paris oubliés, Paris ensevelis mais toujours Paris…
Pour commander, cliquez ICI
180 pages - 13 euros + 2,59 euros de frais postaux (lettre verte France métropolitaine)
Michel Verne a collaboré avec son père à la fin de sa vie, repris des romans (souvent en les modifiant) mais il a aussi écrit seul quelques textes dont les Zigzags à travers la science, collection d'articles en partie conjecturaux. Ils sont ici rassemblés et suivis de L'Eternel Adam - Edom signé Jules Verne mais parfois attribué à Michel.
Pour commander, cliquez ICI
136 pages - 12,50 euros + 2,59 euros de frais postaux (lettre verte France métropolitaine)
Le Passé à vapeur est une anthologie de textes proto-steampunk. Automates, dirigeables, inventeurs fous, machines extraordinaires se croisent dans la dizaine de nouvelles (XIXe et début XXe siècle) recueillies dans le volume. Une plongée dans les racines du steampunk !
Pour commander, cliquez ICI
156 pages - 12,50 euros + 2,59 euros de frais postaux (lettre verte France métropolitaine)
Tous ces ouvrages seront disponibles au stand d'ArchéoSF aux rencontres de l'imaginaire (Sèvres, le 28 novembre 2015)
lundi 9 novembre 2015
Enigme du lundi #8
Comme il ne s'agit pas d'une visite dans un musée dédié à la chevalerie, que représente cette image?
dimanche 8 novembre 2015
Des Américains veulent fonder une ville volante (1926)
Le Journal L'Humanité daté du 20 juillet 1926 nous apprend le projet d'une "ville volante" projetée par des milliardaires excentriques.
mardi 3 novembre 2015
Le prix Goncourt et le Merveilleux scientifique
Si le prix Goncourt couronne chaque année un roman quelque soit le genre auquel il se rattache, il y a eu nombre d'ouvrages relevant peu ou prou de la science-fiction et du merveilleux scientifique qui furent lauréats au cours de l'histoire de la prestigieuse académie.
Dans son testament, Edmond Goncourt nomma les frères Rosny comme membres de la Société littéraire Goncourt (1903) qui devint ensuite l'Académie Goncourt. Le rôle des Rosny fut très important car Rosny aîné présida l'Académie de 1926 à sa mort en 1940 et Rosny Jeune lui succéda jusqu'en 1945.
Nous proposons un parcours dans les prix Goncourt décernés entre 1903 et 1945...
Les prix Goncourt relevant du merveilleux scientifique et de la science-fiction
Le premier lauréat fut Joseph-Antoine Nau avec Force ennemie (1903). Husymans, président de la Société littéraire Goncourt déclara plus tard :"C'est le meilleur que nous ayons couronné".Force ennemie relève du merveilleux scientifique. (lire une critique de Force Ennemie).
En 1905 c'est le roman Les Civilisés de Claude Farrère qui est couronné. La conjecture repose sur un conflit entre la France et la Grande Bretagne.
Les lauréats du prix Goncourt ayant oeuvré dans le merveilleux scientifique et la science-fiction
Francis de Momiandre, prix Goncourt 1908, publie 20 ans plus tard Anticipations... qui se préoccupe des communications interplanétaires (avec Mars en l'occurrence).
Lauréat en 1916 pour Le Feu, Henri Barbusse a oeuvré dans la conjecture avec les nouvelles La Force et L'Au-delà (1926).
Lauréat en 1918, Georges Duhamel est surtout l'auteur de Les Voyageurs de l'espérance, un roman de SF pour la jeunesse publié en 1953.
En 1925, Ernest Perrochon publie le merveilleux Les Hommes frénétiques. S'il n'obtient pas le Goncourt pour cet ouvrage, il avait été lauréat pour le roman Nêne (1920).
En 1921, René Maran remporte le prix avec Batouala et reste dans les annales de la conjecture avec Le Petit roi de Chimérie (1924).
Lauréat en 1926, Henri Béraud a participé en 1911 à un recueil collectif intitulé Lyon en l'an 2000.
Herny Deberly, lauréat en 1926, a publié deux ans auparavant le roman Prosper et Broudilfagne qui se rattache marginalement à la conjecture (tendance satirique).
L'année suivante c'est au tour de Maurice Bedel d'être couronné. Nous retiendrons sa Nouvelle Arcadie publié en 1934.
Philippe Hériat (1898-1971) obtient le prix Goncourt en 1939 pour le premier volume de la saga Les Boussardel avec l'ouvrage Les Enfants gâtés. En 1947 est représentée pour la première fois la pièce L'Immaculée qui nous raconte une histoire de parthénogenèse par impulsion électrique.
Les oeuvres du merveilleux scientifique et de science-fiction nominées au prix Goncourt
Plusieurs oeuvres relevant du merveilleux scientifique ont obtenu des voix sans décrocher le prix Goncourt. En 1920, Albert t'Serstevens n'obtient pas le prix avec Un Apostolat (publié en 1919) racontant la vie d'un phalanstère agricole. C'est le cas notamment du roman Les Formiciens (1932) de Raymond de Rienzi.
Les membres de l'Académie Goncourt ayant écrit du merveilleux scientifique et de la science-fiction
Nous ne reviendrons pas sur la carrière conjecturale des frères Rosny tant elle est importante et connue. Indiquons tout de même que JH Rosny Aîné publia en 1924 la nouvelle "Monsieur Pylastre et le prix Goncourt" dont l'action se déroule 1935.
Un autre fondateur de l'Académie, Gustave Geoffroy, a imaginé "L'Homme immortel" en 1897.
En 1910 Judith Gauthier, fille de Théophile, est la première femme à entrer à l'Académie. Sa principale contribution à la conjecture est le texte d'anticipation accompagnant des vignettes pour le chocolat A la marquise de Sévigné et représentant la marquise confronté, comme le roi Louis XIV dans Jadis chez aujourd'hui de Robida, à des moyens de transport du début du XXe siècle.
En 1918, Léo Larguier publie L'Ile des morts qui se déroule sur Saturne. Il est élu à l'Académie en 1936.
Alexandre Arnoux a participé au célèbre numéro de Noël Le Crapouillot de l'an 3000 (1919) avec "Quelques notes pour servir d’introduction à l’histoire du IIe siècle avant l’ère de l’alliance (XXe siècle P.-J.-C. de l’ancien comput romain)"
Elu en 1944, André Billy a publié La Malabée en 1917 où il est question d'une plante permettant de revivre ses souvenirs.
Laissons le dernier mot à Clément Vautel avec cette citation sur l'avenir du Goncourt:
Dans son testament, Edmond Goncourt nomma les frères Rosny comme membres de la Société littéraire Goncourt (1903) qui devint ensuite l'Académie Goncourt. Le rôle des Rosny fut très important car Rosny aîné présida l'Académie de 1926 à sa mort en 1940 et Rosny Jeune lui succéda jusqu'en 1945.
Nous proposons un parcours dans les prix Goncourt décernés entre 1903 et 1945...
Les prix Goncourt relevant du merveilleux scientifique et de la science-fiction
Le premier lauréat fut Joseph-Antoine Nau avec Force ennemie (1903). Husymans, président de la Société littéraire Goncourt déclara plus tard :"C'est le meilleur que nous ayons couronné".Force ennemie relève du merveilleux scientifique. (lire une critique de Force Ennemie).
Francis de Momiandre, prix Goncourt 1908, publie 20 ans plus tard Anticipations... qui se préoccupe des communications interplanétaires (avec Mars en l'occurrence).
Lauréat en 1916 pour Le Feu, Henri Barbusse a oeuvré dans la conjecture avec les nouvelles La Force et L'Au-delà (1926).
Lauréat en 1918, Georges Duhamel est surtout l'auteur de Les Voyageurs de l'espérance, un roman de SF pour la jeunesse publié en 1953.
En 1925, Ernest Perrochon publie le merveilleux Les Hommes frénétiques. S'il n'obtient pas le Goncourt pour cet ouvrage, il avait été lauréat pour le roman Nêne (1920).
En 1921, René Maran remporte le prix avec Batouala et reste dans les annales de la conjecture avec Le Petit roi de Chimérie (1924).
Lauréat en 1926, Henri Béraud a participé en 1911 à un recueil collectif intitulé Lyon en l'an 2000.
Herny Deberly, lauréat en 1926, a publié deux ans auparavant le roman Prosper et Broudilfagne qui se rattache marginalement à la conjecture (tendance satirique).
L'année suivante c'est au tour de Maurice Bedel d'être couronné. Nous retiendrons sa Nouvelle Arcadie publié en 1934.
Philippe Hériat (1898-1971) obtient le prix Goncourt en 1939 pour le premier volume de la saga Les Boussardel avec l'ouvrage Les Enfants gâtés. En 1947 est représentée pour la première fois la pièce L'Immaculée qui nous raconte une histoire de parthénogenèse par impulsion électrique.
Les oeuvres du merveilleux scientifique et de science-fiction nominées au prix Goncourt
Plusieurs oeuvres relevant du merveilleux scientifique ont obtenu des voix sans décrocher le prix Goncourt. En 1920, Albert t'Serstevens n'obtient pas le prix avec Un Apostolat (publié en 1919) racontant la vie d'un phalanstère agricole. C'est le cas notamment du roman Les Formiciens (1932) de Raymond de Rienzi.
Les membres de l'Académie Goncourt ayant écrit du merveilleux scientifique et de la science-fiction
Nous ne reviendrons pas sur la carrière conjecturale des frères Rosny tant elle est importante et connue. Indiquons tout de même que JH Rosny Aîné publia en 1924 la nouvelle "Monsieur Pylastre et le prix Goncourt" dont l'action se déroule 1935.
Un autre fondateur de l'Académie, Gustave Geoffroy, a imaginé "L'Homme immortel" en 1897.
En 1910 Judith Gauthier, fille de Théophile, est la première femme à entrer à l'Académie. Sa principale contribution à la conjecture est le texte d'anticipation accompagnant des vignettes pour le chocolat A la marquise de Sévigné et représentant la marquise confronté, comme le roi Louis XIV dans Jadis chez aujourd'hui de Robida, à des moyens de transport du début du XXe siècle.
En 1918, Léo Larguier publie L'Ile des morts qui se déroule sur Saturne. Il est élu à l'Académie en 1936.
Alexandre Arnoux a participé au célèbre numéro de Noël Le Crapouillot de l'an 3000 (1919) avec "Quelques notes pour servir d’introduction à l’histoire du IIe siècle avant l’ère de l’alliance (XXe siècle P.-J.-C. de l’ancien comput romain)"
Elu en 1944, André Billy a publié La Malabée en 1917 où il est question d'une plante permettant de revivre ses souvenirs.
Laissons le dernier mot à Clément Vautel avec cette citation sur l'avenir du Goncourt:
En
2030, la littérature sera verbale et radiophonique : on n’écrira
plus, on parlera ; on ne lira plus, on écoutera... Il y aura
cependant, comme chaque année, le prix Goncourt. Les Dix, après
avoir avalé quelques boulettes synthétiques, couronneront un moins
de dix ans qui se sera distingué entre tous les émetteurs d’ondes
sonores.
dimanche 1 novembre 2015
Edison, romancier électrique (1891)
Un encart dans Le Matin annonce en 1891 un "roman électrique" par Thomas Edison et G.P. Lathorp:
Source: Le Matin, n° 2748, 8 septembre 1891.
Source: Le Matin, n° 2748, 8 septembre 1891.
vendredi 16 octobre 2015
lundi 12 octobre 2015
Le soldat de l'avenir (1911)
Blouzouga Memphis, gallicanaute assidu, m'a transmis les références de cette caricature publiée en 1911. Le blog de Blouzouga Memphis est une mine insolite incontournable !
Le Journal du dimanche, 1er janvier 1911
Le Journal du dimanche, 1er janvier 1911
samedi 10 octobre 2015
L. Charme, Une interpellation en 2896 (1896)
Une
interpellation en 2896
L'INTERPELLATEUR. —
Messieurs, la situation est grave. Sous les ordres du gouvernement il
vient de se commettre l'acte de vandalisme le plus monstrueux que
l'histoire ait eu à enregistrer. Une armée de bûcherons, à la
solde de l'Etat, vient de s'abattre sur le Bois du Quai
d'Orsay, justement recherché des Parisiens. De quel droit s'est
donc autorisé le ministère pour agir delà sorte? Les distractions
qu'il offre au peuple sont-elles donc , si nombreuses, qu'il ne
craint pas de lui supprimer la plus chère? Y a-t-il nous dire que
les nécessités du budget l'ont poussé à ce crime ? Le pays
demande à ses représentants de mettre un terme aux abus du pouvoir;
la Chambre en a l'occasion, qu'elle la saisisse. (Applaudissements
sur tous les bancs).
M. LE PRÉSIDENT. —
La parole est à M. le Président du Conseil.
M. LE PRÉSIDENT DU
CONSEIL. — Messieurs, je n'ai que quelques mots à dire pour
justifier notre conduite. Le bois qu'on nous reproche d'avoir saccagé
n'a pas toujours été un bois (rires). C'était autrefois un
monument (nouveaux rires).
UNE VOIX. — Sous
Charlemagne ?
M. LE PRÉSIDENT DU
CONSEIL. — Ce monument, dit Cour des Comptes...
UNE VOIX (à
l'extrême-gauche).— A bas la noblesse !
M. LE PRÉSIDENT DU
CONSEIL. — La Cour des Comptes fut incendié en 1871. Peu de temps
après, le Parlement chargea le ministère d'élaborer un projet de
reconstruction. Ce projet fut soumis à une étude approfondie de la
part des bureaux ; il nous est enfin parvenu il y a 8 jours.
Devions-nous considérer la végétation qui s'était développée
naturellement, à l'endroit? Nous ne l'avons pas cru. La Chambre dira
si nous avons bien fait.
(L'ordre, du
jour, pur et simple, accepté par le gouvernement, est repoussé à
200 voix de majorité. Le ministère se retire).
L. Charme, "Une
interpellation en 2896", Le Pêle-Mêle, 2ème année, n°26, 27 juin 1896
vendredi 9 octobre 2015
Georges Lepape, La coiffure à succès en l'an 2000 (1924)
Georges Lepape (1887-1971) est connu comme illustrateur de mode et voici une, peut-être la seule, incursion dans le domaine de la conjecture. L'illustration est accompagnée de cette explication : "Cette coiffure fut créée par Léontine pour donner une idée de ce que sera la mode des Martiennes en l'an 2.000, car à cette époque la réputation des grandes modistes parisiennes sera telle que les habitantes de Mars elles-mêmes viendront leur commander leurs chapeaux. Le casque est en velours rouge semé de morceaux de glace, tandis que les boucles rappelant les nuages floconneux sont en soie végétale dégradée du rouge au blanc."
Georges Lepape, La coiffure à succès en l'an 2000 exécuté pour une martienne par Léontine, in Vogue n° 5, volume 5, 1er mai 1924.
Georges Lepape, La coiffure à succès en l'an 2000 exécuté pour une martienne par Léontine, in Vogue n° 5, volume 5, 1er mai 1924.
mercredi 7 octobre 2015
[critique] André Laurie, Les Exilés de la Terre (1888)
Les parutions de livres relevant du merveilleux scientifique ou du roman scientifique ont toujours fait l'objet de critiques au moment de leur parution. André Laurie avec Les Exilés de la Terre n'échappe pas à la règle...
M.
Laurie a emprunté à M. Jules Verne sa méthode d'exposition et ses
procédés dramatiques, de manière à mélanger avec beaucoup d'art
les éléments scientifiques et les éléments romanesques.
Certes,
M. Jules Verne aurait eu le droit de refaire lui-même, sous une
forme un peu différente, son Voyage à la lune.
Rien de plus original que le Voyage à la lune de
M. Jules Verne ;
mais la répétition de cette œuvre excellente ne peut plus rien
avoir d'excellent, ni d'original, et M. Laurie avait peut-être plus
de ménagements à garder dans l'imitation qu'il donne.
Voici
pour la critique. Mais nous devons, après ces dures observations,
auxquelles les auteurs de livres d'étrennes sont peu habitués,
louer sans réserve le talent de M. Laurie. L'idée première est
bien curieuse. Un jeune savant français suppose que, l'attraction et
l'électricité étant deux forces de même nature, on pourra, avec
de très forts courants électriques, développer assez de force pour
exercer une attraction jusque sur notre satellite lunaire. La lune
n'est pas très loin de nous. Pourquoi ne serait-elle pas alors
attirée ? Donc notre savant, après divers incidents sur
lesquels nous n'insisterons pas, va s'établir sur une montagne
isolée de la Nubie, et là, à l'aide e machines dynamo-électriques
mues par la force solaire, il actionne un immense aimant. Alors la
lune, lentement attirée, descend vers la terre ; un choc
formidable a lieu, et voilà l'imprudent ingénieur, avec toute sa
petite colonie, y compris les traîtres (puisqu'il faut toujours des
traîtres), entraîné dans la lune. L'odyssée de ces hardis
explorateurs dure quelques temps. Mais l'oxygène manque,
et, comme il faut survivre, on fait machine arrière. Aussitôt, par
un simple contact électrique, l'attraction s'exerce de nouveau de la
lune à la terre, si bien que nos voyageurs, quittant la lune
inhospitalière, reviennent sur le globe terrestre.
Bien
entendu, cette sèche description, que nous donnons en quelques
lignes, ne peut rendre, même de loin, toute la saveur du livre de M.
Laurie. La fable qui accompagne les détails scientifiques est fort
bien imaginée. Bref, en laissant de côté la trop grande similitude
avec l'une des ouvrages de Jules Verne, nous avons là un livre
d'étrennes à la fois instructif et amusant.
« Causerie
bibliographique » in Revue scientifique,
1888
Les Exilés de la Terre est disponible dans la collection ArchéoSF (version numérique)
lundi 5 octobre 2015
Roland Catenoy, Time is money (1910)
La
monétarisation du temps est un thème qui, finalement, reste rare
dans la science-fiction. Nous citerons bien sûr la nouvelle « La
carte » (pré-originale dans La Gerbe, n° 90 daté du 2
avril 1942, recueilli dans Le Passe-muraille, 1943) de Marcel
Aymé et le film « Time out » (2011) réalisé par Andrew
Niccol. Dans la nouvelle « Time is money » (1910) de
Roland Catenoy, le processus ne va pas jusqu'au bout mais l'idée est
bel et bien posé.
TIME
IS MONEY
Comme cet individu
avait craché sur mon tapis en pénétrant dans mon bureau, j'en
avais déduit que c'était un original ou un malappris. Dès ses
premières paroles ma conviction fut faite : c'était surtout un
original.
— Monsieur, me
dit-il en manière de préambule, vous êtes un voleur.
Poliment je
m'inclinai.
— J'ai même
rarement vu, insista sévèrement ce quidam, un banquier aussi
fripouille que vous, et votre Société anonyme pour le
rapatriement des oiseaux migrateurs est une de ces combinaisons
tortueuses où un Esquimau ne risquerait pas vingt sous. C'est
d'ailleurs pour cela que je m'adresse à vous de préférence à tout
autre financier : puisque vous trouvez des capitaux pour ces
spéculations saugrenues, vous en trouverez plus facilement encore
pour la géniale affaire que je vous apporte.
« Je suis
inventeur, vous êtes capitaliste, unissons-nous et notre fortune est
faite. »
Je jugeai prudent de
me séparer de mon visiteur par une solide barricade et je commençai
subrepticement quelques travaux de fortifications à l'aide de
répertoires et de bottins; puis je pris mon air le plus aimable.
Cependant, ayant
jeté dans le feu son chapeau haut-de-forme qui gênait ses
mouvements, l'inventeur m'exposait gravement :
— Écoutez-moi
bien, c'est si bête que vous comprendrez certainement.
Pour la deuxième
fois je m'inclinai.
—Sur quoi repose
le Monde? Sur le Temps.
« Qu'est-ce que la
vie? Un passage infime dans le Temps infini. Être maître du Temps,
c'est n'avoir pas de fin et, par conséquent, c'est égaler Dieu. Il
serait stupide de s'attarder à démontrer que le Temps est le bien
suprême, l'unique richesse. Tous les hommes en désirent ardemment
une parcelle : l'humanité tout entière réclame du Temps. Eh bien,
monsieur, nous allons lui en vendre à terme et au comptant. »
J'accueillis ces
prolégomènes avec un bon sourire. Je n'en avais d'ailleurs pas
écouté un mot, occupé que j'étais à amonceler à portée de ma
main des encriers, presse-papiers, cendriers et autres objets ayant
une valeur balistique éventuelle.
— Mon affaire est
toute simple, comme vous le voyez, continuait l'inventeur; mais c'est
comme l'œuf de Colomb, il fallait y penser. La grosse difficulté,
direz-vous, est de se procurer du Temps. Mais rien n'est plus facile
! Il y a cent moyens de le faire, et à vil prix encore !
« Nous pourrons
ouvrir des comptoirs d'achat au comptant où nous recevrons ces
bougres désœuvrés qui échangeraient volontiers quelques années
de leur vie pour un peu d'or. Nous aurons également des équipes de
« ramasseurs » qui seront chargés de suivre, sur les boulevards et
au Bois, les oisifs qui perdent leur temps.
« En revendant
nos heures vingt-cinq francs l'une, nous pouvons compter sur un
bénéfice net de quatorze millions par jour, même en tenant compte
de la dépréciation de nos articles pendant les mois de vacances.
« En somme, il ne
me reste à étudier que quelques points de détail : le transport du
Temps et sa conservation pendant les chaleurs, par exemple.
— Peut-être,
risquai-je, un puissant appareil frigorifique.
— Taisez-vous,
hurla l'inventeur, vous êtes un ignorant et une brute. Si vous avez
compris un seul mot de ma géniale affaire, prenez dans votre coffre
13 millions, donnez-les-moi et reposez-vous sur moi du soin de vous
en faire gagner dix fois autant avant demain soir,
— Je n'ai pas
douze sous dans mon coffre, fis-je avec fermeté.
Mais un de mes bons
amis cherche précisément une affaire de ce genre pour occuper une
soixantaine de millions ; je vais vous adresser à lui. »
Et je le fis. Mon
homme partit avec un chaleureux mot d'introduction pour rendre visite
à un de mes commanditaires importants qui n'avait, à ce moment (je
venais d'y penser), aucun titre de commandite entre les mains.
J'appris, par les
journaux du soir, que cet homme de bien avait péri assassiné par un
fou dans la même journée et que son corps avait été sectionné en
1380 morceaux.
Cette affaire-là
m'avança beaucoup dans les miennes.
Roland Catenoy, in
Le Rire, n° 392, 6 août 1910.
samedi 3 octobre 2015
Honoré Daumier, Les Arènes législatives
Le baron Carl de Vinck de Deux Orp (1859-1931) a constitué une imposante collection d'estampes (28000 documents rassemblés en 248 volumes) relatant l'histoire politique de la France entre 1770 et la fin de la Commune (1871). Parmi ces documents, conservés à la Réserve du département des Estampes, se trouve cette estampe d'Honoré Daumier (1808-1879) Les Arènes législatives ou les Ruines de la Chambre en 2870 dont l'origine ne m'est pas connue et qui date sans doute de 1870-1871 :
jeudi 1 octobre 2015
Appel à textes Dimension Merveilleux scientifique II
Appel à textes Dimension Merveilleux scientifique II
(Rivière blanche)
Dimension Merveilleux scientifique, anthologie éditée chez Rivière blanche (http://www.riviereblanche. com/dimmerveilleux.htm)
et qui rendait hommage à la première science-fiction française du XIXe
siècle au milieu du XXe, a rencontré un réel écho dans le milieu
spécialisé. Dans le même temps, Serge Lehman développe les aventures du
Nyctalope en bandes dessinées, le Carnoplaste continue de proposer ses
aventures dans le système solaire en 1920, au parfum délicieusement
rétro, et un film adapté de La Brigade chimérique augure même de l’apothéose du merveilleux scientifique au cinéma.
Autant
d’éléments qui nous ont poussés à mettre rapidement en chantier un
second volume, qui contiendra quelques surprises, des développements
critiques, mais dont la plus grande part sera bien sûr dédiée à la
fiction. Dans la continuité de cette entreprise, mais avec un souci
appuyé de renouvellement, nous avons décidé de faire de nouveau appel à
des auteurs actuels afin qu’ils proposent des nouvelles inédites,
célébrant le merveilleux scientifique dans son esprit, transposé en
milieu contemporain ou non, privilégiant une forme désuète ou au
contraire s’efforçant de vivifier ce genre pionnier par une narration
plus audacieuse, croisant les œuvres d’antan pour les subvertir ou en
offrir des suites inattendues, mettant à profit les possibilités de
l’uchronie, du steampunk et du rétrofuturisme en conservant le cap d’un
imaginaire scientifique ancré dans son temps…
Nous
avons également décidé d’élargir les bornes de l’exercice : cette fois,
il sera possible de s’inspirer non seulement de la matière française,
mais également de ce qui s’est écrit hors des frontières nationales,
jusqu’à embrasser l’ensemble du continent européen (Russie / URSS
comprise) ; on pense évidemment au Royaume-Uni, mais l’Allemagne,
l’Italie, la Suisse, entre autres, ont bien des richesses à nous offrir.
D’autre part, sur le plan chronologique, il est possible de reprendre
des éléments littéraires ou de situer l’action entre la Révolution
française et notre début de XXIe siècle. Enfin, pour corser le tout, une
contrainte est ajoutée : dans la rédaction de sa nouvelle, chaque
écrivain devra absolument utiliser un personnage ou un auteur du
patrimoine merveilleux scientifique, mais de n’importe quelle manière
qui lui conviendra, y compris (surtout ?) la plus originale possible !
Les textes, d’une longueur maximale de 50 000 signes, devront être envoyés en format RTF au plus tard le 1er mai 2016 à Jean-Guillaume Lanuque ( jeanguillaume.lanuque[chez] wanadoo.fr ). Pour les auteurs n’ayant pas participé au premier Dimension Merveilleux scientifique,
ils devront en outre être accompagnés d’une postface explicitant
comment ils ont rencontré et comment ils perçoivent le merveilleux
scientifique, ainsi que d’une présentation biographique.