Une
effrayante
interview
avec
M.
Edison
La
machine
volante
et
la
pluie
de
dynamite
Le
« Speaker »
publie
le
résumé
d'une
entrevue qui
a
eu
lieu
entre
M.
Edison
et
M.
Bigelow,
et
dans laquelle,
le
grand
inventeur
américain,
faisant
allusion
à.
la
possibilité,
d'une
guerre
russo-allemande.
se
serait
exprimé
comme
suit:
-
Je
né
peux
comprendre
pourquoi
les
gouvernements
perdent
leur
temps
à
essayer
des
procédés
de
destruction
coûteux
et
inapplicables.
Si.
j'étais
l'empereur
d'Allemagne,
je
ne
m'effrayerais
pas
de nies
démêlés
avec
le
tsar.
-
Comment cela?
demanda
M,
Bigelow.
-
C'est que
j'ai
récemment
perfectionné
une
petite
combinaison
grâce
à
laquelle
un
vaisseau
peut
se diriger
automatiquement
au
moyen
de
la
boussole.
Le
principe
en
est
fort
simple:
je
tourne
l'avant
du
navire
dans
la
direction vers
laquelle
je
désire
le
diriger
avec
la
boussole;
de
chaque
côté
de celle-ci,
je
place
un
régulateur
électrique
très
délicat,
de
manière
qu'à,
chaque
déviation
du
navire
à
droite
ou
à
gauche
la
déviation de
l'aiguille
de
la
boussole
influe
sur
l'appareil
électrique
de
droite ou
de
gauche,
lequel,
à
sou
tour,
communique
avec
le
mécanisme
chargé
de
diriger
le
navire
et placé
de
telle
manière
qu'il
le
remette
immédiatement
dans
la
bonne
direction.
Cet
arrangement
peut s'adapter
à
tous
les
modèles
de
torpilleurs.
Mais on
peut
l'appliquer
aussi
à
la
direction
des
projectiles
à
travers
les
airs.
Je
ne
parle
pas
des
ballons ou
des
machines
à
voler
dans
l'acceptation,
que
l'on
donne
habituellement
à
ces termes,
je
n'ai aucune
confiance
dans
un
appareil
qui
vous
laisse à
la
merci
des
vents.
On
dit
que
les
machines
à
voler
doivent
copier
la
nature:
imiter
les
mouvements des
oiseaux,
des
poissons,
et
quoi
encore!
Mais
voyez
mon
phonographe:
est-il
autre
chose qu'une
plaque
de
fer
blanc?
La
machine
à
yoler
que
je
conçois
est
projetée
dans
l'espace
à
n'importe quel
angle
donné;
elle
est
munie
d'un
moteur
électrique
qui
la
dirige
au
moyen
de
volants
à telle distance
donnée:
je
suppose
à,
50
milles
d'ici;
les
expériences
que
j'ai
faites
m'autorisent
à
croire
que
je
peux
charger
cette
machine
de
500
livres de
matières
explosibles
et
la
lancer
d'ici
sur
tout
point
qu'il
me
plaît
d'atteindre.
Naturellement,
j'ai
à
tenir
compte
de
l'état
de
l'atmosphère
tout comme
un
artilleur;
mais
mes
expériences
me prouvent
que
je
peux
arriver
à
triompher
à
coup sur
de
la
plupart
des
difficultés.
-
Par
exemple,
dit
alors
M.
Bigelow,
supposez-que
vous
ayez
New-York
pour
objectif?
-
New-York est
à
13
milles
du
point
où
nous
sommes.
Je
m'engage
à
projeter
d'ici
n'importe
quelle
quantité
de.
dynamite
dans
l'intérieur
de
cette
ville.
A
ce
moment,
raconte
le
rapporteur
de cette
étrange conversation,
les
yeux
de
M.
Edison
brillèrent,
et
il
s'écria:
-
Je .voudrais
que
vous
eussiez
une
guerre
pour
que
je
puisse
développer
ce
rêve
pratiquement.
J'ai le
matériel
sous
là
main?:
et
je
pourrais
passer
des
contrats
avec
des
milliers
de
fabricants
qui me
procureraient,
en
quelques
jours,
tout
ce qui serait
nécessaire.
-
Mais que
feriez-vous,
si
vous
étiez
l'empereur
d'Allemagne?
-
Rien
avant
que
la
guerre
fût
décidée:
je
garderais
mon
secret,
Et
même,
une
fois
la
guerre
déclarée
personne
ne
pourrait
connaître
mon
dessein,
car, tous
les
mécaniciens
du
pays
auraient
beau
être employés
à
fabriquer
telle
ou
telle
partie
de
mes machines,
celles-ci
ne
seraient
montées
que
dans
les
arsenaux
militaires.
Aussitôt
prêtes,
elles
seraient
lancées
au-dessus
des
forces
ennemies
et
tomberaient
sur
elles
comme
une
pluie
de
dynamite,
et
il
ne
servirait
à
rien
de
tirer
contre
elles,
puisqu'en
tombant
elles
détruiraient
ceux
qui
les auraient
fait
s'abattre.
In
Eureka, Tribune des inventeurs, n°2 daté du 30 avril 1892.
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