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ISSN 2496-9346

jeudi 28 mars 2019

[critique] Henri Drouin, L'Ile des vertus (1946)

Gallica a mis en ligne récemment plusieurs années de publication de V Magazine. Ce périodique édité par le Mouvement de Libération Nationale (à partir du 23 septembre 1944) est au départ un magazine plutôt politique avant de s'orienter vers une revue un peu légère dont les principaux acteurs sont les nudistes de multiples fois mis en scène et des pin-ups afin de proposer aux lecteurs quelques images osées.

Par commodité nous utiliserons la dénomination V Magazine même si le titre a beaucoup varié tout comme les sous-titres l'accompagnant (successivement VV MagazineVoir Magazine, Voir et avec les sous-titres "L'Hebdomadaire du M.N.L"., "L'Hebdomadaire du reportage",...).

Dans les pages de V Magazine, on peut repérer, entre 1944 et 1948 pour les 184 numéros disponibles sur Gallica, une trentaine de textes et dessins relevant de la prospective ou de la conjecture.

Pour ce huitième billet de la série V. Magazine, nous nous plongeons dans le numéro 80-81 du 14 avril 1946 avec la critique du roman L'Ile des vertus (1945) de Henri Drouin). La critique est signée par G.-H. Gallet (qui avait chroniqué X.P. en feu ! de Pierre Devaux ainsi que quatre romans de science-fiction dans le numéro du 17 mars 1946).





Quand l'hormone d'amour fait des ravages 

On sait que notre corps contient un certain nombre de glandes qui sécrètent des "hormones" parfois antagonistes dont le rôle est de maintenir notre équilibre physique et même mental.
Dans "L'Ile des Vertus", par Henri Drouin, un savant docteur organise, grâce à l'hormone moralisateur qu'il a isolé, un étrange phalanstère avec des hommes et des femmes tarés. Des injections régulières de "vertus en bouteille" annulent ou exaltent leur sexualité - tout en neutralisant leur jalousie. - Bref, plius d'Amour-sentiment.
Tout serait pour le mieux si un intrus ne venait intervertir les hormones pour réveiller une jolie "endormie". C'est la catastrophe. (Armand Fleury, Ed. 95 francs).


G.H. Gallet



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jeudi 21 mars 2019

[critique] Jacques Spitz, L'Oeil du purgatoire et autres ouvrages (1946)

Gallica a mis en ligne récemment plusieurs années de publication de V Magazine. Ce périodique édité par le Mouvement de Libération Nationale (à partir du 23 septembre 1944) est au départ un magazine plutôt politique avant de s'orienter vers une revue un peu légère dont les principaux acteurs sont les nudistes de multiples fois mis en scène et des pin-ups afin de proposer aux lecteurs quelques images osées.

Par commodité nous utiliserons la dénomination V Magazine même si le titre a beaucoup varié tout comme les sous-titres l'accompagnant (successivement VV MagazineVoir Magazine, Voir et avec les sous-titres "L'Hebdomadaire du M.N.L"., "L'Hebdomadaire du reportage",...).

Dans les pages de V Magazine, on peut repérer, entre 1944 et 1948 pour les 184 numéros disponibles sur Gallica, une trentaine de textes et dessins relevant de la prospective ou de la conjecture.

Pour ce septième billet de la série V. Magazine, nous nous plongeons dans le numéro 76-77 du 17 mars 1946 avec la critique des romans suivants:Jacques Spitz, L'Oeil du Purgatoire ; L.-A Mauzan, L'hallucinant pouvoir de Rupert Saint-Georges ; Louis Sauty, Le Ténéré et René Hensenne, L'Inconcevable aventure de Jean Duret (tous ces romans sont présentés dans Rétrofictions). La critique est signée par G.-H. Gallet (qui avait chroniqué X.P. en feu ! de Pierre Devaux quelques mois plus tôt).
Jacques Spitz a publié des textes dans V Magazine (dont nous parlerons prochainement).




Avec l'ère atomique, le fantastique envahit l'édition

Les effets de la bombe se font sentir jusque dans la production littéraire. Consciemment ou non, chacun cherche de nouveaux moyens d'évasion vers les horizons sans limite de la science. Le plus extraordinaire est sans doute "L'Oeil du Purgatoire", par Jacques Spitz. Un savant fou inocule au narrateur une drogue qui modifie sa vision. Il ne voit plus les choses comme elles sont mais telles qu'elles seront dans un temps de plus en plus éloigné. Ses repas lui paraissent déjà digérés dans son assiette, les fleurs, fanées, les gens, des cadavres décomposés. C'est une sorte de voyage dans l'avenir, un peu dégoûtant quelquefois, mais non sans une étrange et poétique philosophie. (Ed. de la Nouvelle France.)
"L'hallucinant pouvoir de Rupert Saint-Georges", par L.-A. Mauzan, vient d'un odorat prodigieux, grâce auquel il sait tout, devine tout. C'est la note gaie dans le roman pseudo-scientifique. L'auteur s'est visiblement amusé autant que nous, aux aventures de son personnage et les a gaillardement illustrées (Arthaud).
Signalons encore "Le Ténéré", par Louis Sauty, qui n'est pas sans rappeler "L'Atlantide" ou "Les Horizons perdus" (René Julliard) et "L'Inconcevable Aventure de Jean Duret", pas René Hensenne, avec un dédoublement de personnalité, voyage dans un monde extraordinaire "au delà de l'espace et du temps" (Maréchal).


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jeudi 14 mars 2019

Jean David, L'humour médecin (1945) Dessin

Gallica a mis en ligne récemment plusieurs années de publication de V Magazine. Ce périodique édité par le Mouvement de Libération Nationale (à partir du 23 septembre 1944) est au départ un magazine plutôt politique avant de s'orienter vers une revue un peu légère dont les principaux acteurs sont les nudistes de multiples fois mis en scène et des pin-ups afin de proposer aux lecteurs quelques images osées.

Par commodité nous utiliserons la dénomination V Magazine même si le titre a beaucoup varié tout comme les sous-titres l'accompagnant (successivement VV MagazineVoir Magazine, Voir et avec les sous-titres "L'Hebdomadaire du M.N.L"., "L'Hebdomadaire du reportage",...).

Dans les pages de V Magazine, on peut repérer, entre 1944 et 1948 pour les 184 numéros disponibles sur Gallica, une trentaine de textes et dessins relevant de la prospective ou de la conjecture.

Pour ce sixième billet de la série V. Magazine, nous nous plongeons dans le numéro 60-61 du 24 novembre 1945 avec un dessin signé JD (Jean David) sur le thème de l'anticipation  médicale.L'évolution de la médecine est racontée ainsi très brièvement pour aboutir au robot-médecin du futur. 






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lundi 11 mars 2019

Fêtes carnavalesques de Bordeaux (1935)

De nombreux spectacles dont il ne nous reste que des traces dans la presse ont eu pour objet une projection dans un futur plus ou moins lointain. Cette science-fiction invisible est difficile à saisir. Le Carnaval est l'occasion d'anticiper de manière humoristique. En mars 2018, ArchéoSF avait exploré les archives du Carnaval de Nice pour en montrer la richesse conjecturale.

Le 6 mars 1935 eurent lieu les cavalcades dans le cadre des fêtes carnavalesques de Bordeaux. La presse de l'époque rapporte quelques éléments du déroulement de cet événement.
On apprend dans La Petite Gironde du 5 mars 1935 que l'une des sociétés, La Cavalcade de Pessac, proposait deux chars conjecturaux :"Les relations entre les deux rives de la Garonne en l'an 2000" et "Une invention pessacaise: le Tramgyre".


Le 6 mars 1935, La Petite Gironde publie une photographie du comité organisateurs des fêtes carnavalesques:

Le compte-rendu des fêtes carnavalesques, publié le 7 mars 1935, mentionne la présence du char ayant pour thème l'an 2000 mais passe sous silence "Le Tramgyre" dont on ne saura rien...


Il reste quelques témoignages du premier char qui présente "Un tunnel sous la Garonne" (photographie publiée dans le numéro du 7 mars 1935 de La Petite Gironde") et le petit texte descriptif suivant:



jeudi 7 mars 2019

Dan', "Tiens Frédégonde..." [Dessin préhistorique], 1945

Gallica a mis en ligne récemment plusieurs années de publication de V Magazine. Ce périodique édité par le Mouvement de Libération Nationale (à partir du 23 septembre 1944) est au départ un magazine plutôt politique avant de s'orienter vers une revue un peu légère dont les principaux acteurs sont les nudistes de multiples fois mis en scène et des pin-ups afin de proposer aux lecteurs quelques images osées.

Par commodité nous utiliserons la dénomination V Magazine même si le titre a beaucoup varié tout comme les sous-titres l'accompagnant (successivement VV MagazineVoir Magazine, Voir et avec les sous-titres "L'Hebdomadaire du M.N.L"., "L'Hebdomadaire du reportage",...).

Dans les pages de V Magazine, on peut repérer, entre 1944 et 1948 pour les 184 numéros disponibles sur Gallica, une trentaine de textes et dessins relevant de la prospective ou de la conjecture.

Pour ce cinquième billet de la série V. Magazine, nous nous plongeons dans le numéro 48-49 du 1er septembre 1945 avec un dessin de Dan' sur le thème préhistorique.Comme souvent il s'agit d'humour. 





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mardi 5 mars 2019

Lire le récit d'anticipation [séminaire] 7 mars 2019 Université de Poitiers

L'Université de Poitiers accueille le 7 mars 2019 une séance de séminaire sur le thème "Lire le récit d'anticipation".

Information à lire ici: https://forellisb2.hypotheses.org/164
Les historiens de la science-fiction évoquent souvent les grands « précurseurs » qui ont bâti une œuvre de fiction sur une invention scientifique ou sur la description d’une société imaginaire, utopique ou dystopique. À rebours de cette perspective téléologique consistant à lire ces récits d’anticipation comme l’annonce ou l’esquisse d’un genre, la science-fiction, qui ne se développera que plus tard, on adoptera dans cette séance de séminaire une approche historique pour s’interroger sur ce que signifie « lire le récit d’anticipation » pour un lecteur entre 1860 et 1940. Le progrès scientifique et les transformations sociales qui ont marqué la France à partir de la seconde moitié du XIXe siècle ont constitué une source d’inspiration pour de très nombreux romanciers. Comment ces textes ont-ils été lus à l’époque de leur parution ? Cette multitude d’œuvres émanant d’auteurs venus d’horizons très différents a-t-elle représenté un genre homogène aux yeux des lecteurs contemporains ? En quoi la définition des genres de l’anticipation et de la dystopie est-elle tributaire des lectures qu’on fait des œuvres qui les constituent ?
Claire Barel-Moisan (CNRS / ANR Anticipation) : Mécanismes de construction d'un genre : l’anticipation à l'épreuve de la lecture
Valérie Stiénon (Paris 13) : Les fins du monde font-elles genre ? Ou comment reconnaître une dystopie quand on en lit une
Séance organisée par Émilie Pézard
Illustration: Noël Bernard, Un mariage en l'an 3000 reproduit sur le blog de l'Amicale des Amis des nids à poussière

lundi 4 mars 2019

Jean Morienval, Le petit Jacques de l'an 2.000 (1932)

En 1932, Francisque Gay fonde L'Aube, journal défendant la démocratie chrétienne et le catholicisme social dans la mouvance de la CFTC. 
Jean Morienval, journaliste, signe dans ce périodique des critiques dramatiques et littéraires. Dans le numéro du 4 juin 1932 la chronique "Le petit Jacques de l'an 2.000" dans la rubrique "Aubades". Il y imagine le destin d'un enfant né en 1931 et qui a donc toutes les chances de connaître l'an deux mille.




Aubades

Le petit Jacques de l’an 2.000



Jacques est né l’année dernière, l’une de ses sœurs, beaucoup plus vieille de six ou sept ans, s’est avisée, car l'imagination des enfants galope, qu’il n'atteindrait point la vieillesse avant la fin de ce siècle. 
— Jacques verra l’An Deux mille s’est-elle exclamée; et elle a porté à tous la bonne nouvelle.
Ainsi l'an 2000 reste en attribut au petit Jacques. C’est la première tentative des générations du siècle nouveau pour s'approcher de cette étape millénaire, lointaine encore que beaucoup parmi les plus jeunes vivants ne l’atteindront pas plus que nous-mêmes, d’ores et déjà désintéressés de la question. 
L’An Deux mille ! Rien qu’à cette évocation, les imaginations travaillent. Jadis, on y plaçait l’impossible, ou ce que l'on croyait tel, et qui parfois s’est réalisé. Mais rapproché tout près, l’An Deux mille ne promettra plus que ce que l’on sera à deux doigts de réaliser. C’est d'autre chose qu’on l’enjolivera, et je prévois que les hommes d'alors désireront les fêtes d'une ampleur encore inconnue... 
Certes, ce sera un haut plateau pour jeter un regard sur l’histoire du monde, que cet An Deux mille. Les philosophies s’affronteront, audacieuses et grandiloquentes. Les sciences établiront des bilans triomphants. Les hommes se féliciteront d'une étape de civilisation qui laissera loin derrière elle les arriérés du dix-neuvième siècle et des trois premiers quarts du vingtième. Au fond, prestige du millénaire à part, tout se passera à peu près comme en 1900.
Le 25 décembre 1999, la Noël sera émue et joyeuse pour tous les chrétiens de l’Univers. Combien y aura-t-il alors de chrétiens ? Nous ne savons pas. Peut-être beaucoup plus qu’aujourd’hui... 
Au siècle dernier, c était assez la mode de prophétiser une rapide fin du monde. Assurément, nos pères imaginaient difficilement qu'il pût y avoir encore une Terre avec un an 2000.
Bien sûr, je n'ai pas la prétention d'affirmer le contraire. Nous n’en savons rien. Le petit Jacques, au lieu de l’An Deux mille, verra peut-être la fin du monde. Il serait téméraire, et niais, que l’homme prétendit décider, de sa propre autorité, la continuation des temps... 
Tout porte à croire cependant que la mesure des siècles n’est pas si étroite qu’on a pensé le voir. Voyez avec quelle lenteur relative le christianisme, qui est une œuvre de profondeur, s'est développé à la surface de la Terre. Notre courte vie s’étonne de ces patientes étapes ; nous voudrions tout faire d’un coup. Une sagesse plus haute na point de ces impatiences. Ce n'est que quinze cents ans après le Christ qu’on a découvert l'Amérique. L’inventaire du globe est tout juste terminé. En sourira qui voudra ; pour nous, il y a là des indices que les desseins providentiels sont autrement larges qu’il a pu paraître...
Et c’est pourquoi, dans l’histoire du monde, l’An Deux mille ne semblera peut-être encore qu’un commencement, ou bien près...

Jean Morienval, "Le petit Jacques de l'an 2.000", in L'Aube, 4 juin 1932.





dimanche 3 mars 2019

Octave Uzanne, Nos livres devant la prospérité. Les bibliothèques de l'avenir (1897)

Toute la littérature critique concernant Octave Uzanne semble unanime pour situer la première publication du texte "Les bibliothèques de l'avenir" en 1901 dans le numéro de février de la Revue franco-allemande (publiée à Munich et à Paris).
Dans "Les bibliothèques de l'avenir", Octave Uzanne imagine la fin de la bibliophilie et l'avènement de l'ère de la documentation ( à l'instar des réflexions de Paul Otlet) avec des possibilités de consultation de catalogue de bibliothèques à distance et d'abonnement à une forme de mise en commun d'une bibliothèque collective:


" Mais, comme la curiosité, la science, l'amour de l'étude, la passion des écritures d'art ne perdront pas leurs droits, le lettré du XXe ou XXIe siècle sera abonné à quelque cercle considérable, sorte de Polybilion club, où il aura, a sa convenance, pour lire sur place en de merveilleux salons silencieux – sinon pour emporter domicile –tous les ouvrages dont ces index auront bien pu lui révéler l'existence. Ces polybiblion clubs seront constitués aisément au capital de deux ou trois mille sociétaires, lesquels, par esprit de tranquillité et aussi d'économie, ne trouveront pas excessif de verser, comme cotisation annuelle à ces bibliophilic clubs un millier de francs, afin de constituer à cette maison de science une rente générale de 2 à 3 millions nécessaires à l'achat et à l'entretien des livres et au train des conservateurs. On peut concevoir aisément quel allégement ce sera pour les bibliophiles que d'être relevés du souci d'entretenir une grande bibliothèque. Ils obtiendront téléphoniquement de leur club des renseignements et des assurances d'envois de livres, et ils ne conserveront à leur disposition, en une seule armoire, que le matériel nécessaire a. l'aiguillage de leur intelligence sur toutes les voies possibles de la littérature, de l'histoire, de la science, de la théologie et des voyage." 





Couverture de la Revue franco-allemande de février 1901 (source Gallica).

Ce texte, s'il est sans doute resté confidentiel à l'époque, marque une étape importante dans la prémonition du monde à venir et est contemporain des réflexions de Paul Otlet sur l'avenir du livre. Il fit tout de même l'objet d'une recension dans La Revue universelle en 1901 (à lire sur ArchéoSF).
Si la date de 1901 est sans cesse répétée, elle n'en est pas moins erronée. En fait, le texte a d'abord été publié sous le titre "Nos livres devant la postérité" avec le sous-titre "Les bibliothèques de l'avenir" (qui devient ensuite le titre de l'article pour l'édition de 1901 et toutes les reprises que l'on peut trouver ensuite, y compris lorsque ce texte est cité notamment par les amateurs de science fiction et d'anticipation anciennes et les chercheurs en sciences de l'information et de la communication. La Revue biblio-iconographique accueille ce texte en deux livraisons (numéros de janvier et février 1897). 




Couverture de la Revue biblio-iconographique
n° 1, 4ème année, 3ème série,  janvier 1897 (source Gallica).





Couverture de la Revue biblio-iconographique
n° 2, 4ème année, 3ème série,  février 1897 (source Gallica).




Début de la première livraison (janvier 1897)




Début de la seconde livraison (suite et fin) (février 1897)

Le texte se situe donc chronologiquement bien plus près de la nouvelle "La fin des livres" (publiée en 1894 dans le Scribner's Magazine, sous le titre "The End of books" et recueillie dans le volume Contes pour les bibliophiles, éditions ancienne maison Quantin, May et Motteroz éditeurs, 1895, illustré par Albert Robida et réédité chez publie.net) et du dossier "La bibliophilie moderne, ses origines, ses étapes, ses formes actuelles" publié dans la Revue Encyclopédique n°133 en 1896 (que l'on peut lire sur le site de l'Amicale des Amateurs des Nids à Poussière). 
Il n'y a donc pas de pause dans les réflexions sur l'avenir du livre et de la bibliophilie de la part d'Octave Uzanne et l'on peut lire, dans cette chronologie rétablie, les trois textes comme un ensemble. Il est intéressant qu'il se situe dans le même cadre que Paul Otlet et Henri La Fontaine (qui fondent en 1895 l'Office international de bibliographie), même si ces derniers n'usent guère de la fiction (encore que Paul Otlet ne dédaigne pas l'anticipation et la prospective). Le livre est encombrant, le nombre d'ouvrages au XIXe siècle est en augmentation constante (une forme d'inflation documentaire à laquelle les documentalistes de l'époque sont sensibles) et ce qui compte est moins de les posséder que de savoir où et comment les consulter. De plus le livre se retrouve concurrencé par d'autres médias (Uzanne et Robida évoquent par exemple le phonographe.
Ces questions sont toujours d'actualité à plus d'un siècle de distance...