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ISSN 2496-9346

jeudi 28 février 2019

[critique] Pierre Devaux, X.P. en feu ! (1945)

Gallica a mis en ligne récemment plusieurs années de publication de V Magazine. Ce périodique édité par le Mouvement de Libération Nationale (à partir du 23 septembre 1944) est au départ un magazine plutôt politique avant de s'orienter vers une revue un peu légère dont les principaux acteurs sont les nudistes de multiples fois mis en scène et des pin-ups afin de proposer aux lecteurs quelques images osées.

Par commodité nous utiliserons la dénomination V Magazine même si le titre a beaucoup varié tout comme les sous-titres l'accompagnant (successivement VV MagazineVoir Magazine, Voir et avec les sous-titres "L'Hebdomadaire du M.N.L"., "L'Hebdomadaire du reportage",...).

Dans les pages de V Magazine, on peut repérer, entre 1944 et 1948 pour les 184 numéros disponibles sur Gallica, une trentaine de textes et dessins relevant de la prospective ou de la conjecture.

Pour ce quatrième billet de la série V. Magazine, nous nous plongeons dans le numéro 38-39 du 23 août 1945 qui contient une courte critique (pas vraiment positive) du roman X.P. en feu ! de Pierre Devaux paru aux éditions Magnard dans la collection Sciences et aventures.Il est intéressant de lire la traduction de l'anglicisme "science fiction" sous le terme de "fiction scientifique" sous la plume de Georges G. Gallet (qui écrivit plus tard des ouvrages de science fiction comme A l'assaut de l'espace ou Demain sera un autre monde et fut le traducteur de grands auteurs anglo-saxons. Pour en savoir plus sur Georges G. Gallet cliquez ICI


X.P. en feu ! par Pierre Devaux (Ed. Magnard, Paris)


Un livre difficile à classer. Roman d'aventures ou livre de vulgarisation ? Pierre Devaux ancien élève de X – ça se sent – s'est fait une réputation justifiée dans le second de ces genres. Il est moins heureux dans le premier. L'ouvrage s'en ressent. Néanmoins, s'il n'efface pas le souvenir de Jules Verne, c'est un effort intéressant dans ce que les Anglo-Américains appellent la « fiction scientifique ». Et, il devrait plaire aux jeunes auxquels il ouvre les horizons infinis de l'astronomie. Une « suite » est déjà annoncée… L'auteur fera sans doute mieux la prochaine fois… G. H. G. [Georges G. Gallet]

Illustration: couverture de X.P. en feu!, éditions Magnard, collection Fantasia, 1958, illustrations de Jean-Marie Desbeaux

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lundi 25 février 2019

Claude Darcourt, Encore la bière italienne... (1932)

Le mensuel La publicité proposait une revue internationale des publicités un peu comme un Culture Pub avant la lettre. Dans le numéro de février 1932 on découvre sous la plume de Claude Darcourt la mention et la description d'une publicité italienne ayant pour titre "A la planète Mars" qui imagine rien de moins que de nourrir les voyageurs vers Mars avec de la bière!


Encore la Bière italienne…

Nous avons parlé dans notre dernier numéro de la campagne collective de la bière italienne : voici la plus récente annonce de cette campagne : elle vient de paraître dans la grande presse italienne, il y a quelques jours à peine.
Jugez un peu du parti pris d'originalité qui a présidé à sa conception :

« A la planète Mars. »
« Il est donc possible d'atteindre désormais la planète Mars, comme le laissent entendre les fantaisies animées de Wells. Pour certains savants, la chose semble certaine. Mais seul pourra y accéder celui qui aura pris soin de se munir des moyens et des instruments que la science met au service de l'audace. Parmi les questions que ce voyage soulève se pose le problème des aliments que l'on doit choisir avec une attention particulière. Et la bière, considérée et recommandée par les médecins comme un savoureux « pain liquide » d'un extraordinaire pouvoir nutritif et d'une grande valeur énergétique, doit incontestablement faire partie des aliments.
Vous ferez bien de boire de la bière italienne durant les repas. C'est une boisson qui vous assurera des digestions faciles et un sommeil tranquille. »

Nous voilà donc assurés de pouvoir faire un petit voyage à la planète Mars et l'on nous offre même la boisson qui nous soutiendra durant ce trajet interplanétaire.
Mais, semble-t-il, puisque c'est désormais le règne de la science, notre nourriture devra consister en petites boulettes dont chacune équivaudra à un plat. La science serait-elle donc plus spécialement en retard pour ce qui est de la boisson, et la bière ne tiendra-t-elle pas un volume trop considérable dans l'avion, ou dans l'obus-catapulte qui nous emportera ?
Le paysage marsien qui figure sur l'illustration représente des pics aigus, une manière de maison en pain de sucre et — vraisemblablement — deux indigènes de la planète, d'apparence vaguement humaine. L'un d'eux regarde au loin à l'aide d'une lunette d'approche : ce qui tend à prouver qu'il existe des opticiens sur Mars comme sur Terre. Nous voici donc rassurés sur un point qui nous préoccupait sérieusement.
Malgré cette anticipation légèrement téméraire, l'annonce porte vraisemblablement à sourire, à rêver peut-être. Quant à faire acheter de la bière... cela, c'est une toute autre affaire.

Claude Darcourt, « Encore la bière italienne... », La Publicité. Journal technique des annonceurs, février 1932. (source Gallica)



jeudi 21 février 2019

Le Monde de demain (1945)

Gallica a mis en ligne récemment plusieurs années de publication de V Magazine. Ce périodique édité par le Mouvement de Libération Nationale (à partir du 23 septembre 1944) est au départ un magazine plutôt politique avant de s'orienter vers une revue un peu légère dont les principaux acteurs sont les nudistes de multiples fois mis en scène et des pin-ups afin de proposer aux lecteurs quelques images osées.

Par commodité nous utiliserons la dénomination V Magazine même si le titre a beaucoup varié tout comme les sous-titres l'accompagnant (successivement VV MagazineVoir Magazine, Voir et avec les sous-titres "L'Hebdomadaire du M.N.L"., "L'Hebdomadaire du reportage",...).

Dans les pages de V Magazine, on peut repérer, entre 1944 et 1948 pour les 184 numéros disponibles sur Gallica, une trentaine de textes et dessins relevant de la prospective ou de la conjecture.

Pour ce troisième billet de la série V. Magazine, nous nous plongeons dans le numéro 30-31 du 28 avril 1945 avec un dessin intitulé "Le Monde de demain". On y voit notamment une prémonition de Netflix, l'idée d'un briquet chimique sans flamme et on s'interroge sur l'avenir des cigarettes. Une suite est annoncée pour le numéro suivant... mais elle n'a pas été publiée malheureusement.


Dessin en entier:


Les pointes de saphir reviendront à la mode grâce à leur qualité phonographique :


On utilisera des briquets chimiques:


Et l'on pourra voir les films de Paris et d'Hollywood à domicile!


 

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jeudi 14 février 2019

Claude de Romefort, Les Martiens nous déclareront-ils la guerre un jour? (1945)

Gallica a mis en ligne récemment plusieurs années de publication de V Magazine. Ce périodique édité par le Mouvement de Libération Nationale (à partir du 23 septembre 1944) est au départ un magazine plutôt politique avant de s'orienter vers une revue un peu légère dont les principaux acteurs sont les nudistes de multiples fois mis en scène et des pin-ups afin de proposer aux lecteurs quelques images osées.

Par commodité nous utiliserons la dénomination V Magazine même si le titre a beaucoup varié tout comme les sous-titres l'accompagnant (successivement VV MagazineVoir Magazine, Voir et avec les sous-titres "L'Hebdomadaire du M.N.L"., "L'Hebdomadaire du reportage",...).

Dans les pages de V Magazine, on peut repérer, entre 1944 et 1948 pour les 184 numéros disponibles sur Gallica, une trentaine de textes et dessins relevant de la prospective ou de la conjecture.

Pour ce second billet de la série V. Magazine, nous nous plongeons dans le numéro du 17 mars 1945 avec un article intitulé "Les Martiens nous déclareront-ils la guerre un jour?" (à lire sur Gallica)


Pour le moins, il s'agit d'un article de recyclage pur et simple. il est en effet question d'Hélène Smith et d'une pseudo-interview du professeur Flournoy (mort en 1920 soit un quart de siècle avant la parution de l'article!). Théodore Flournoy avait en 1900 publié Des Indes à la planète Mars, étude sur un cas de somnambulisme avec glossolalie (disponible sur Gallica) rapportant les communications médiumniques d'Hélène Smith avec la planète Mars qui lui permit de publier un alphabet martien. Nulle part l'article publié dans V Magazine ne fait mention des dates, pouvant ainsi tromper le lecteur. 
L'article est accompagné d'un dessin censé représenter "Le New York des Martiens, d'après une vision de Mlle Smith".




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jeudi 7 février 2019

Jules Verne n'était pas un utopiste (1944)

Gallica a mis en ligne récemment plusieurs années de publication de V Magazine. Ce périodique édité par le Mouvement de Libération Nationale (à partir du 23 septembre 1944) est au départ un magazine plutôt politique avant de s'orienter vers une revue un peu légère dont les principaux acteurs sont les nudistes de multiples fois mis en scène et des pin-ups afin de proposer aux lecteurs quelques images osées.

Par commodité nous utiliserons la dénomination V Magazine même si le titre a beaucoup varié tout comme les sous-titres l'accompagnant (successivement V, V Magazine, Voir Magazine, Voir et avec les sous-titres "L'Hebdomadaire du M.N.L"., "L'Hebdomadaire du reportage",...).

Le premier numéro paraît le 23 septembre 1944 sous l'égide du Mouvement de Libération National (on retrouve une croix de Lorraine en couverture dans les premiers temps du magazine).
Dans les pages de V Magazine, on peut repérer, entre 1944 et 1948 pour les 184 numéros disponibles sur Gallica, une trentaine de textes et dessins relevant de la prospective ou de la conjecture.

Pour ce premier billet de la série V. Magazine, nous nous plongeons dans le numéro du 9 décembre 1944 avec un article intitulé: "Une fois de plus, il est démontré que Jules Verne n'était pas un utopiste" (qui cite aussi H.G. Wells) et nous partons à la conquête de l'espace!





Une fois de plus, il est démontré que Jules Verne

n'était pas un utopiste.

En effet, chaque jour semble nous apporter la réalisation d'une des idées que cet inventif auteur développa dans ses romans.
Et, peut-être qu'après les week-end interplanétaires, nous pourrons aller nous promener au centre de la terre, pour aller voir ce qui s'y passe.

Toujours est-il que les romans du génial auteur de notre enfance semblent être une source intarissable où puisent les savants qui pensent qu'il n'est pas d'utopie qui ne mérite un examen des plus sérieux.
Il n'y a pas très longtemps, des astronomes américains de Passadéna [sic il s'agit de Pasadena] ont déposé un rapport, considéré par les uns comme une mirobolante idée, digne de H.-G. Wells, et par les autres, bien au contraire, comme un problème des plus sérieux.
Ce rapport traitait de l'établissement futur d'un circuit aérien interplanétaire.
Le problème le plus ardu, au dire des savants, auteurs du projet, serait de trouver un carburant convenant à la propulsion des engins destinés à franchir l'immensité des espaces planétaires.
Ces savants ajoutent que cette idée de liaisons d'astre à astre n'est pas si fantastique qu'elle pourrait le paraître au premier abord… Ils prennent comme argument l'exemple des avions-fusées, actuellement employés dans la guerre en Europe.

LE MERCURE PLUS LEGER QUE LE LIEGE

Ces respectables astronomes déclarent que la construction des fusées interplanétaires doit être considérée comme la merveille des inventions. De plus, continue le rapport, il peut être prédit que, dans un temps plus proche que ne le croit la plupart des gens, des savants pourront voyager des mois durant à travers l'espace, et ce, dans une sécurité absolue. Alors, la création de puissants observatoires sur la lune deviendra une réalité.
Ces savants qui n'ont pas l'air de plaisanter ont fait des calculs très sérieux, et très poussés, qui ont démontré que la puissance de gravité et d'attraction de la lune est de beaucoup inférieure à celle de la terre. D'où il ressort que les matériaux transportés sur cette planète acquerront une extrême légèreté.

PREMIERE ESCALE INTERPLANETAIRE

Continuant leurs calculs de probabilités, les chercheurs de Pasadéna admettent que d'ici une centaine d'années, la lune sera une tête de ligne des communications interplanétaires. Les savants « terriens » pourront ainsi aller sur la lune construire des télescopes et autres engins d'observations qui, du fait de leur extrême légèreté, seront de dimensions gigantesques et atteindront une puissance inconnue de nos jours.
Quant au logement, en ce pays inconnu, il est prévu que les savants vivront dans d'immenses cavernes creusées dans la croûte lunaire et respireront un air « expédié de la terre » produit au moyen de réactions chimiques sur l'atmosphère de la lune.

Il y a une chose que ne nous disent pas les chercheurs de Pasadéna : c'est s'il y a des habitants sur ces planètes qu'ils veulent conquérir. Si ces dits habitants vivent en paix et heureux, accepteront-ils que nous apportions toutes « les belles choses » qui sont notre raison de vivre… ou de mourir ?

Anonyme, "Une fois de plus, il est démontré que Jules Verne n'était pas un utopiste", in V, l'hebdomadaire du M.N.L., n°12, 9 décembre 1944.

Source: Gallica 


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