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ISSN 2496-9346
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jeudi 16 avril 2020

[Affiches] Les tirages extraordinaires d'après Jules Verne (1956)

En 1956, la Loterie Nationale produit une série de cinq affiches publicitaires réalisées par William Napoléon Grove inspirées par les oeuvres de Jules Verne:


- Les Cinq cent millions de la Loterie (Les Cinq cent millions de la Bégum)


- Vingt millions sous les mers (Vingt mille lieues sous les mers)


- L'Ecole des gagnants (L'Ecole des Robinsons)


- De la Terre à la Lune... (inutile de préciser le titre original ;) )


- Cinq semaines en gros lots (Cinq semaines en ballon)




Source: Bibliothèques de Paris

mardi 24 mars 2020

Jules Verne vu par Léon Blum (1905)

Jules Verne meurt à Amiens le 24 mars 1905. Le 3 avril 1905, il y a 115 ans, dans L'Humanité, Léon Blum, chroniqueur littéraire pour le journal qu'il a fondé avec Jean Jaurès, publie un article sur Jules Verne dans la rubrique "La vie littéraire". Léon Blum s'y montre tout à fait clairvoyant sur la postérité de l'oeuvre de Jules Verne. Alors que nombre de ses contemporains la voient comme non littéraire, Blum défend sa littérarité. Il propose aussi une défense de la littérature pour la jeunesse (tout aussi digne que la littérature pour adulte) et pour le peuple (et pas seulement pour une élite).
Nous relevons quelques erreurs dans le texte de Léon Blum: Jules Verne a bel et bien voyagé comme en 1859 en Angleterre et en Ecosse, il a été propriétaire de plusieurs bateaux de plaisance (baptisés Saint Michel en référence au prénom de son fils Michel Verne) avec lequel il a navigué dans la Manche, l'Atlantique, a parcouru une partie de la Méditerranée (1878-1888); les héros de Jules Verne n'ont jamais visité la Lune (le titre Autour de la Lune l'indique assez). Dans certains romans on assiste à des scènes de chasse, contrairement à ce que prétend Léon Blum et notons que la seule étude littéraire écrite par Jules Verne fut consacrée à Edgar Poe parue en 1864 sous le titre "Edgard [sic] Poe et ses oeuvres" dans le Musée des familles. Enfin nous ne reviendrons pas sur la classique réserve concernant les qualités d'écrivain de Jules Verne, renvoyant à l'éclairant Jules Verne, écrivain de Daniel Compère (éditions Droz, 1991). Léon Blum dessine la portée future de l'oeuvre vernienne et il n'a pas réellement été démenti.



JULES VERNE

Je voudrais parler aujourd’hui de Jules Verne, et ce n’est pas seulement pour m’acquitter d’un devoir de reconnaissance, car j’ai lu Jules Verne quand j’étais enfant comme tant d’enfants, c’est aussi pour réagir contre une injuste négligence. Nous sommes fâcheusement enclins à dénier toute valeur littéraire aux œuvres qui se présentent à nous sous une figure simple, sans appareil, aux livres écrits pour le peuple, aux œuvres écrites pour les enfants, c’est toujours une injustice ; c’est très souvent une erreur. Cette erreur, l’avenir la redressera comme toutes les autres, car il n’y a guère qu’en littérature qu’on soit toujours assuré de la justice finale. Mais il n’est pas mauvais de devancer, autant qu’on le peut, ces jugements de l’équitable postérité. Disons dès à présent, par exemple, que P.J. Stahl, qui n’écrivit que pour les enfants, fut un moraliste pénétrant et un délicat écrivain, qu’Erckmann et Chatrian, qui écrivaient pour le peuple, ont laissé quelques livres parfaitement durables, et que Jules Verne tenait dans la littérature française, bien que l’âge ordinaire de ses lecteurs s’arrêtât à l’adolescence, une place plus grande, et plus honorable, que la plupart de nos romanciers à succès.
Jules Verne, il y a quelques années, eut la pensée de se présenter à l’Académie française, ou bien l’on y pensa pour lui, et cette prétention fit sourire. Pourquoi cette ambition académique, et d’ailleurs Jules Verne ne persista pas, semblait-elle plus ridicule chez lui que chez tout autre écrivain ? Pourquoi celui qui écrit pour les enfants perdrait-il par là-même le droit d’être estimé des hommes ? Pourquoi celui qui écrit pour le peuple en paraîtrait-il, a priori, négligeable aux délicats et aux lettrés ?
On n’aperçoit pas de raison valable à ce parti pris méprisant. Assurément Jules Verne n’était pas un artiste, un créateur d’idées, de formes, de mots, d’images. Il écrivait avec une simple et commune modestie. En revanche, ce fut un inventeur original, qui a créé de toutes pièces, autant qu’il me semble, un genre presque entièrement nouveau, et qui laisse après lui une œuvre utile.
Cette œuvre est trop connue pour qu’il soit utile de l’analyser ou même de la décrire. On avait, avant Jules Verne, exploité le roman historique. Il créa le roman géographique et scientifique. Je dis qu’il le créa, bien que Feminore Cooper, Mayne-Red, Gustave Aymard, Méry et beaucoup d’autres avaient déjà publié d’innombrables récits d’aventures exotiques. Mais Jules Verne eut sur tous ses devanciers une première supériorité, c’est qu’il n’était pas voyageur, qu’il n’avait jamais voyagé lui-même. Il travaillait chez lui, avec ses mappemondes et ses livres. De sorte qu’il ne se borna pas, comme ses devanciers, à répéter, à renouveler sous différents aspects romanesques les mêmes impressions et les mêmes paysages. Il ne se localisa pas dans un coin du monde. Il entreprit l’univers entier, ce qui ne lui coûta pas plus de peine. Il ne s’en tint même pas aux limites et à la surface connue de notre planète. Il mit au service de l’exploration, de la découverte géographique tous les progrès connus, tous les résultats probables de la science. Ses héros voyagèrent en automobile, dans un ballon dirigeable, dans un bateau sous-marin, et même dans un gigantesque boulet de canon... Ils ne se contentèrent pas de marquer le Pôle nord ou de visiter les profondeurs océaniques. Ils descendirent au centre de la terre et ils allèrent visiter la lune.
Au service du roman d’aventures, il mit donc, non plus les souvenirs forcément limités de quelques voyages, mais la curiosité indélébile de l’esprit, l’effort sans cesse reculé de la science. Et ce fut la première nouveauté, le premier élément d’intérêt de ses romans, que ce mélange de réalité et de Chimère, ou plutôt de connaissance acquise et de science devancée. D’autre par il avait au plus haut degré le sens et le goût du mélodrame populaire. Ce n’est point hasard si les pièces tirées des romans de Jules Verne ont presque toujours connu, au théâtre, une fortune triomphale ; ce n’est point hasard, ou mérite particulier de l’adaptateur. Dans presque tous ses romans, le drame, le mélodrame est déjà tout fait. À la sentimentalité romantique, byronienne que depuis Chateaubriand et Eugène Sue on retrouvait dans presque tous les récits de voyage, il substitua la vision saine, simple et rudimentaire de d’Ennery ou de Richebourg. Nulle complexité dans les caractères, toujours tranchés en bien ou en mal. Le conflit du traître et du héros constitue l’action entière. Les personnages comiques, - généralement un gamin de Paris, gouailleur et salutaire sont également empruntés à la catégorie connue des titis de l’Ambigu. Le drame est bien charpenté, mais jamais il ne va jusqu’à la terreur ou à l’épouvante. L’action repose sur le conflit des passions humaines, ou sur le conflit de la nature et des hommes, elle ne fait jamais appel au surnaturel, ou même à l’illusion du surnaturel. Edgar Poë, par exemple, qui a si profondément marqué sur les écrivains anglais du même ordre, n’a exercé aucune action sur Jules Verne. Ses livres, qui ont enchanté tant de veille n’ont jamais troublé le sommeil.
Et sur ce point, on voit bien que ce n’est pas tant un éloge de Jules Verne que j’entends faire, c’est une des raisons de son succès que j’entends marquer. Pourtant, à y regarder de plus près, et si sommaire que puisse sembler la psychologie de ses personnages, il y a quelque chose de frappant, de neuf dans la façon qu’a l’auteur de les composer et de les conduire. D’abord, voici les héros d’aventures qui n’ont rien de malfaisant, de destructeur, de sanguinaire. Par contraste avec l’aventurier classique, lâché, avec ses armes perfectionnées, au milieu de la nature vierge, qui chasse le fauve et le sauvage, qui exalte, par le danger et la victoire, l’orgueil féroce de sa force, ils se présentent avec un air bénin, tranquille, avec une douce résolution. Ils ne chassent pas, ils n’attaquent pas, ils ne tuent pas, ils n’ont pas le goût carnassier, ils n’ont pas l’orgueil de la conquête. Ils n’ont pas de mépris pour les races dégénérées, et la vue d’un homme rouge, ou jaune, ou noir, n’excite en eux nulle cruauté. Ce sont des héros, pacifiques. Et ce n’est pas chose indifférente d’avoir, pour la première fois, voulu et su développer l’instinct de curiosité et d’aventure sans éveiller par là même les instincts brutaux, la férocité naturelle. Ces héros pacifiques sont courageux, mais leur courage n’est que la persistance, dans leur dessein réfléchi, la résolution tenace d’aller au bout de leur entreprise, de leur découverte. Ils sont animés d’un véritable enthousiasme scientifique. Leur succès sera la réalisation ou la preuve d’un progrès de la science, et c’est pourquoi ils s’y attachent obstinément. Le problème scientifique posé, et qui sera résolu au dénouement, devient, au-delà et au-dessus de l’affabulation dramatique, le véritable sujet du livre.
On a beaucoup loué Jules Verne du tact, du bonheur avec lequel il avait su choisir et formuler ces problèmes. Il ne semble pas, cependant, que sa culture scientifique ait dépassé ou même égalé celle d’un vulgarisateur quelconque. Mais il avait, si l’on peut dire, l’instinct des directions de la science. Il avait assez de culture pour voir le but ; il n’en avait pas assez pour qu’aucune difficulté théorique et technique l’embarrassât.
Je ne crois donc pas que son œuvre puisse garder, même provisoirement, une valeur de vulgarisation scientifique. Mais elle pourra conserver longtemps sa valeur éducatrice et pédagogique. Tout en excitant, chez les enfants, la curiosité, la mobilité, le désir de changement et de variété dans la connaissance, qui sont une des conditions même de la civilisation moderne, elle n’exalte à leurs yeux que le courage pacifique de l’esprit. C’est une œuvre héroïque, mais d’un héroïsme tout rationnel. C’est aussi, bien que la psychologie des individus et des races y soit rudimentaire, une œuvre bienveillante et humaine. Elle est forcément monotone et inégale, en raison de son étendue même. Jules Verne, durant sa vie entière, a écrit au moins un gros ouvrage chaque année, et quelle que fût sa prodigieuse fertilité à renouveler sa matière, à découvrir sans cesse dans ce petit univers des terres où ses héros n’eussent pas déjà fait voyage, il y a dans son immense production beaucoup de remplissage et d’inégalité. Sa bonhomie de narrateur est parfois sans verve, et le mélange de la science et de la géographie ne lui a pas toujours donné des alliages également heureux.
Ses premiers livres, les plus courts, Le Tour du monde en quatre-vingt jours ou De la Terre à la Lune, sont restés, je crois, les meilleurs. Mais c’est une œuvre qu’il faut juger dans son ensemble plutôt qu’en détail, et par ses résultats plutôt que par sa qualité intrinsèque. Or, en fait, elle a exercé pendant quarante ans, sur les enfants de ce pays et de l’Europe entière, une influence qu’aucune autre œuvre n’a certainement égalée. Et cette influence fut bonne dans la mesure où l’on en peut juger aujourd’hui. Elle a été, tout à la fois, un instrument d’éducation positive et de développement moral. Elle a propagé, avec le goût de l’aventure, le goût de la recherche scientifique, la confiance dans la force supérieure de la raison. Elle a développé la notion de l’effort, mais utile et sans violence, du succès, mais tempéré par la douceur et l’équité, de l’énergie individuelle, mais asservie à l’intelligence. Elle a instruit et distrait les enfants sans favoriser aucun des instincts mauvais de l’homme. 

Léon Blum, "Jules Verne", L'Humanité, 3 avril 1905.

jeudi 7 février 2019

Jules Verne n'était pas un utopiste (1944)

Gallica a mis en ligne récemment plusieurs années de publication de V Magazine. Ce périodique édité par le Mouvement de Libération Nationale (à partir du 23 septembre 1944) est au départ un magazine plutôt politique avant de s'orienter vers une revue un peu légère dont les principaux acteurs sont les nudistes de multiples fois mis en scène et des pin-ups afin de proposer aux lecteurs quelques images osées.

Par commodité nous utiliserons la dénomination V Magazine même si le titre a beaucoup varié tout comme les sous-titres l'accompagnant (successivement V, V Magazine, Voir Magazine, Voir et avec les sous-titres "L'Hebdomadaire du M.N.L"., "L'Hebdomadaire du reportage",...).

Le premier numéro paraît le 23 septembre 1944 sous l'égide du Mouvement de Libération National (on retrouve une croix de Lorraine en couverture dans les premiers temps du magazine).
Dans les pages de V Magazine, on peut repérer, entre 1944 et 1948 pour les 184 numéros disponibles sur Gallica, une trentaine de textes et dessins relevant de la prospective ou de la conjecture.

Pour ce premier billet de la série V. Magazine, nous nous plongeons dans le numéro du 9 décembre 1944 avec un article intitulé: "Une fois de plus, il est démontré que Jules Verne n'était pas un utopiste" (qui cite aussi H.G. Wells) et nous partons à la conquête de l'espace!





Une fois de plus, il est démontré que Jules Verne

n'était pas un utopiste.

En effet, chaque jour semble nous apporter la réalisation d'une des idées que cet inventif auteur développa dans ses romans.
Et, peut-être qu'après les week-end interplanétaires, nous pourrons aller nous promener au centre de la terre, pour aller voir ce qui s'y passe.

Toujours est-il que les romans du génial auteur de notre enfance semblent être une source intarissable où puisent les savants qui pensent qu'il n'est pas d'utopie qui ne mérite un examen des plus sérieux.
Il n'y a pas très longtemps, des astronomes américains de Passadéna [sic il s'agit de Pasadena] ont déposé un rapport, considéré par les uns comme une mirobolante idée, digne de H.-G. Wells, et par les autres, bien au contraire, comme un problème des plus sérieux.
Ce rapport traitait de l'établissement futur d'un circuit aérien interplanétaire.
Le problème le plus ardu, au dire des savants, auteurs du projet, serait de trouver un carburant convenant à la propulsion des engins destinés à franchir l'immensité des espaces planétaires.
Ces savants ajoutent que cette idée de liaisons d'astre à astre n'est pas si fantastique qu'elle pourrait le paraître au premier abord… Ils prennent comme argument l'exemple des avions-fusées, actuellement employés dans la guerre en Europe.

LE MERCURE PLUS LEGER QUE LE LIEGE

Ces respectables astronomes déclarent que la construction des fusées interplanétaires doit être considérée comme la merveille des inventions. De plus, continue le rapport, il peut être prédit que, dans un temps plus proche que ne le croit la plupart des gens, des savants pourront voyager des mois durant à travers l'espace, et ce, dans une sécurité absolue. Alors, la création de puissants observatoires sur la lune deviendra une réalité.
Ces savants qui n'ont pas l'air de plaisanter ont fait des calculs très sérieux, et très poussés, qui ont démontré que la puissance de gravité et d'attraction de la lune est de beaucoup inférieure à celle de la terre. D'où il ressort que les matériaux transportés sur cette planète acquerront une extrême légèreté.

PREMIERE ESCALE INTERPLANETAIRE

Continuant leurs calculs de probabilités, les chercheurs de Pasadéna admettent que d'ici une centaine d'années, la lune sera une tête de ligne des communications interplanétaires. Les savants « terriens » pourront ainsi aller sur la lune construire des télescopes et autres engins d'observations qui, du fait de leur extrême légèreté, seront de dimensions gigantesques et atteindront une puissance inconnue de nos jours.
Quant au logement, en ce pays inconnu, il est prévu que les savants vivront dans d'immenses cavernes creusées dans la croûte lunaire et respireront un air « expédié de la terre » produit au moyen de réactions chimiques sur l'atmosphère de la lune.

Il y a une chose que ne nous disent pas les chercheurs de Pasadéna : c'est s'il y a des habitants sur ces planètes qu'ils veulent conquérir. Si ces dits habitants vivent en paix et heureux, accepteront-ils que nous apportions toutes « les belles choses » qui sont notre raison de vivre… ou de mourir ?

Anonyme, "Une fois de plus, il est démontré que Jules Verne n'était pas un utopiste", in V, l'hebdomadaire du M.N.L., n°12, 9 décembre 1944.

Source: Gallica 


Pour retrouver tous les articles consacrés à V Magazine, cliquez ICI

lundi 26 février 2018

Le Carnaval de Nice et la science-fiction (4/8)

Le thème du Carnaval de Nice 2018 est Le Roi de l'espace. Ce n'est pas la première fois que le Carnaval de Nice prend pour objet des éléments conjecturaux.
C'est l'occasion pour ArchéoSF de revenir sur des éditions antérieures présentant des thématiques relevant de l'anticipation et de la conjecture.

En 1937, le Carnaval a pour thème Millionaire à la Loterie Nationale. Le char réalisé par l'équipe dirigée par César Ottino propose la réalisation, grâce à ce gros lot, du rêve vernien de voyage vers la Lune avec "Le Rêve irréalisé". On reconnaît l'obus qui propulse le personnage vers le satellite de la Terre et Pierrot qui s'apprête à le recevoir:






Ce billet fait partie d'une série consacrée au Carnaval de Nice. Pour retrouver tous les articles de cette série, cliquez ICI.

Source des images: Le Carnaval de Nice en cartes postales (1905-1939) (album Flickr de Jean-Marie Manara qui propose les reproductions de près de 300 cartes postales anciennes sur le thème du Carnaval de Nice)

mercredi 12 juillet 2017

[Musique] Alexandre Spengler, En souvenir de Jules Verne (1943) (2/2)

La semaine dernière nous nous sommes intéressés à la suite musicale En souvenir de Jules Verne (1943) d'Alexandre Spengler (voir l'article). 
Le concert est annoncé le 20 février 1943, sans mention au titre des pièces jouées (Symphonie, Souvenir de Jules Verne, Vision antique et Images), dans Comoedia (qui publie ensuite la même annonce les 27 février et 6 mars) :



Jouée pour la première fois le 13 mars 1943, elle est critiquée par Tony Aubin dans le numéro de Comoedia du 3 avril 1943:

Tumultueux, désordonné, enivré du fracas qu'il déverse, voici M. Alexandre Spengler de qui la modestie n'attend certes pas le nombre des années ! Il est normal en effet que cette modestie n'attende rien de quelqu'un qui l'ignore si parfaitement. Car une réclame éhontée a précédé le festival symphonique que cet auteur a donné de ses œuvres. [...]

J'ai entendu une « Symphonie du Feu» dont on souhaiterait qu'elle se purifiât elle-même,[...] et un «Hommage à Jules Verne», vaste poème en quatre parties où sont censées revivre les images chères à notre enfance du « Voyage au centre de la terre » et des aventures des capitaines « Hatteras », « Grant » et « Nemo ». Ce trio d'officiers distingués parle un langage musical véhément, décoratif et interchangeable. On ne peut nier qu'il y ait dans tout cela un certain tempérament et que de l'abondance et de la richesse de l'instrumentation employée naisse une exubérance sonore assez saisissante — surtout quand c'est un artiste de la classe et du soin de Gustave Cloex qui prend l'ingrate charge de lui donner la vie — mais où la poésie ? où l'émotion ? où cette conduite intelligente du discours qui nous associe à la vie même d'une œuvre et nous gagne et nous conquiert et nous possède ? Musique pléthorique, tornade de printemps. M. Spengler ignore-t-il que les plus fortes vagues s'éparpillent en écume, cette écume en poussière et cette poussière en néant? 

Pierre Berlioz dans Paris-Soir (2 avril 1943) est bien moins sévère:


Un grand festival symphonique dirigé par Gustave Cloez vient de mettre en lumière le nom d'Alexandre Spengler, jeune compositeur qui représente de façon hautement qualifiée le noble enseignement de la Schota Cantorum, non que celui-ci ait mis sur lui une empreinte définitive. Comme dans d'autres cas, Alexandre Spengler, maigre son attachement à sa discipline artistique s'en évade avec la soif de la nouveauté, la curiosité de l'inattendu et un haut goût marqué pour le fantastique. Les « Deux Images », un «Hommage à Jules Verne », « Vision antique » et surtout la «Symphonie du feu » nous ont fait prendre contact avec un musicien d'une chaleureuse exaltation qui séduit par sa netteté d'accents.

mercredi 5 juillet 2017

[Musique] Alexandre Spengler, En souvenir de Jules Verne (1943) (1/2)

En souvenir de Jules Verne est une suite symphonique du compositeur Alexandre Spengler (1913-1996). Quand on tombe sur une référence que l'on ne connait pas on essaie de trouver des informations et le moins qu'on puisse dire c'est que celles concernant Alexandre Spengler et ses rapports avec l'anticipation (au sens large) sont aussi parcellaires qu'intrigantes.


C'est un article paru le 10 mars 1943 dans Le Matin qui m'a mis sur la piste d'Alexandre Spengler:






Jules Verne en musique 

par un jeune compositeur


Salle Pleyel, un orchestre de 115 musiciens répète, L'immense nef s'emplit de sonorités étranges. Je me sens emporté dans des régions musicales inconnues.
- Vision antique... me souffle quelqu'un à l'oreille.
Ce sont des millénaires révolus qui s'évoquent ainsi moi. Et, soudain, la Vision prend fin.
L'auteur de cette fresque symphonique est près de moi. Grand garçon blond. Français d'origine slave, Alexandre Spengler, que, samedi prochain, on va révéler l'attention du monde de la musique, n'a que 29 ans.

Le calvaire d'un artiste

S'il réussit jamais - et pourquoi ne réussirait-il pas ? - à imposer un idéal nouveau. Spengler pourra dire qu'il ne l'aura dû qu'à son talent et à son énergie jamais lassée. C'est le cas de répéter que le génie, c'est la patience. Sa vie, Spengler me l'a lui-même contée. C'est le plus angoissant des films.
- Ma mère se trouva seule pour m'élever m'a-t-il dit. Combien péniblement il lui fallut travailler !... A 20 ans, je me mariai. Des années durant, ma femme et moi nous menâmes une existence de privations et de luttes sans nom. Nous vivions dans une mansarde. Ma femme écrivait des contes de fées et donnait des leçons de langues vivantes Quant à moi, je fus, tour d tour copiste, commis, laveur de voitures... Entre temps j'échafaudais des projets musicaux si démesurés que je n'arrivais pas toujours à les mener à bien.
- Votre premier succès ?
- Il date de 1936. C'est alors qu'eut lieu la première audition de mon Ouverture. Mais je n'en restai pas moins aux prises avec les pires difficultés matérielles... 1940 vit la naissance de mon premier enfant j'étais épuisé, mais heureux. Vous dire au milieu de quel dénuement J'ai orchestré mon Hommage à Jules Verne !…
- Quoi ! Jules Verne ?
- Oui, quatre évocations : Voyage au centre de la terre, A la recherche du capitaine Grant, Hatteras au pôle Nord et le Nautilus... J'ai toujours été attiré par le fantastique, voire même par le supra-terrestre. Je suis féru d'astronomie. J'ai écrit des romans où il est question de voyages interplanétaires, de mondes habités
Une personnalité singulièrement originale, on voit, et attachant qu'Alexandre Spengler.



E.-F. XAU., in Le Matin, 10 mars 1943

Alexandre Spengler affirme qu'il a écrit des romans où il est question de voyages interplanétaires, de mondes habités. Le catalogue de la BNF ne connait aucune de ses oeuvres de fiction. Pourtant, quand Spengler est admis à la Société astronomique de France (séance du 4 avril 1943 soit moins d'un mois après l'interview et ce qui confirme son intérêt pour l'astronomie) il est bien annoncé comme compositeur de musique et romancier:


En revanche le catalogue de la BNF mentionne En souvenir de Jules Verne (voir la notice) dans l'édition de 2014 sans indiquer la date de première exécution. Grâce au journal Le Matin on peut préciser que la suite musicale a été jouée pour la première fois le samedi 13 mars 1943.


Les éditions Henry Lemoine ont édité En souvenir de Jules Verne avec cette présentation:



Les quatre mouvements de cette suite ne sont pas des "illustrations", musicales descriptives. Ce sont des évocations d'ambiances, traduisant l'esprit et l'atmosphère des quatre ouvrages en question du romancier. C'est même pour cette raison que certains titres ont été modifiés, pour mieux répondre au caractère général desdits ouvrages.

I - Voyage au Centre de la Terre est
Une évocation de monde minéral et de la formidable pesanteur des inébranlables assises de l'écorce terrestre. En outre, l'idée d'une descente progressive des héros du livre à travers les anfractuosités ténebreuses de l'épaisseur granitique y est également évoquée.
II - Le Nautilus et son Capitaine Nemo
(Mobilis in mobile) évoque le fabuleux sous-marin le Nautilus se glissant, mobile, rapide, puissant et insaisissable, à travers les couches liquides de l'Océan, - et l'âme indépendante, hardie et investigatrice de son animateur, le légendaire Capitaine Nemo.
III - A la Recherche du Capitaine Grant
Traduit l'idée-fixe d'une incessante et obstinée recherche pleine de tension angoissée, orientée toujours vers un même but, vers une même esperance, - recherche sans cesse interompue par le même obstacle : la fausse piste. Aprês un ultime et âpre effort pour aboutir, la recherche se termine dans un esprit tranquille et apaisé, - le Capitaine Grant ayant été retrouvé par hasard sur l'île Tabor. IV - Hatteras au Pôle Nord
Traduit l'ambiance morne et immaculée des paysages polaires au milieu desquels vogue le navire du Capitaine Hatteras, et l'étrange et navrant drame qui se joue dans l'âme du héros qui, fasciné toute sa vie par l'obsession d'atteindre le Pôle Nord, sombre définitivement dans la démence lorsqu'il l'a atteint. Désormais, - tel une aiguille aimantée, - tout son être ne sera plus attaché qu'à un point de l'espace, un point immuable, géometrique, toujours le même, à l'exclusion de toute autre réalité... Le point qui indique le Nord (fin du morceau : un son mince, persistant, irrémédiablement isolé dans le lointain inaccessible où il se perd, - note longuement tenue par un hautbois tout seul qui finit par s'éteindre).
Contenu Voyage au centre de la terre (2'10) - Le Nautilus et son Capitaine Nemo (2'25) - A la recherche du Capitaine Grant (3') - Hatteras au pôle nord (2')

Source de l'article du Matin : Gallica


La semaine prochaine nous reviendrons sur la réception critique de la première exécution publique de cette suite musicale.


lundi 26 juin 2017

[podcast] 1984 : la littérature prophétique

Concordance des temps, émission animée et produite par Jean-Noël Jeanneney, sur France Culture, a consacré son numéro du 24 juin 2017 à "La littérature prophétique".
Au menu de cette émission George Orwell et son oeuvre maîtresse 1984 mais sont aussi évoqués Albert Robida, Louis-Sébastien Mercier, Jules Verne, HG Wells, Capitaine Danrit ou Franz Kafka.

L'émission comprend diverses archives:

- Lecture de 1984 de George ORWELL par Daniel TARRARE, lu dans l’émission « Après-midi spécial » de Marion THIBA, sur France Culture, le 17 juin 1995.
- Extrait d'une émission à la mémoire d’Albert ROBIDA par Jean CALVEL, le 30 octobre 1951.
- Lecture par Jean DESAILLY d’un extrait de Autour de la lune de Jules VERNE (1870) dans un enregistrement sur disque de 1959.
- Lecture d’un extrait du Procès de KAFKA, lu par Guillaume GALLIENNE dans son émission « ça peut pas faire de mal », sur France Inter, le 9 juin 2012.
- Lecture par Hervé PIERRE d’un extrait de 1984 de George ORWELL, lu dans l’émission « Tire ta langue », d’Antoine PERRAUD,, sur France Culture, le 23 septembre 2003.

Deux citations contradictoires dans l'introduction de cette émission donnent à réfléchir: 

« A force d’écrire des choses horribles, les choses horribles finissent par arriver»
Michel Simon

« La littérature prévient les dangers, oui, mais au sens où elle alerte sur une catastrophe qui, précisément, parce qu’on en a été alerté, ne vient jamais comme on l’avait imaginé»
Patrick Boucheron


ArchéoSF vous propose de retrouver le podcast de ce numéro :


vendredi 6 janvier 2017

[Epiphanie] Fabophilie : les fèves "Romans de Jules Verne"

Le Centre International Jules Verne a publié une série de fèves sur le thème des romans verniens :



mercredi 22 juin 2016

Jules Verne glorifié en Alsace (1936)

En janvier 1936 le mensuel La Vie en Alsace donnait le résultat d'un concours pour la jeunesse autour de l’œuvre Jules Verne :



Autour d'un concours pour la jeunesse

Jules Verne, glorifié en Alsace


Jules Verne, ce prestigieux conteur qui charma notre imagination d'enfant, Jules Verne, l'écrivain du fantastique, l'anticipateur, le « prophète » du siècle passé, vient d être dignement glorifié en Alsace à l'occasion de son anniversaire le 8 février dernier. Hommage exceptionnel et touchant que cette manifestation organisée par Radio-Strasbourg, à la mémoire du célèbre auteur du « Tour du Monde en quatre-vingts jours ». La grande station alsacienne, non seulement avait tenu à commémorer l'anniversaire du maître du roman scientifique par une émission Jules Verne, illustrée fort à propos d'interviews de personnalités du monde savant, mais elle avait surtout rattaché à cette manifestation radiophonique un grand concours réservé à ses jeunes auditeurs. Nombreux furent les appelés et nombreux aussi furent les élus de la gent enfantine et studieuse qui traitèrent le sujet proposé à leur jeune imagination :

1° Vous avez lu des ouvrages de Jules Verne. Dites pourquoi ils vous ont intéressé et montrez aussi comment Jules Verne a prévu longtemps à l'avance de nombreuses inventions aujourd'hui réalisées.
2° « Si vous le voulez, ajoutez une petite description de l'existence en l'an 2000 telle que votre fantaisie l'imagine aujourd'hui. » 

 
Ayant eu le plaisir de collaborer aux travaux du Comité d'organisation et de participer aux opérations du Jury j'ai pu, des flots de papier — et parfois d'éloquence — proposés à mon humble appréciation, tirer quelques considérations réconfortantes. Un fait réjouissant tout d'abord : Jules Verne figure toujours en bonne place dans les bibliothèques enfantines et notre jeunesse se passionne encore pour les aventures de ces savants fantasques, de ces hardis explorateurs qui s'appellent Fergusson, Hatteras, Clenarvan, Paganel, Arronax, capitaine Nemo, Philéas Fogg, etc. Avouons franchement que ces aventures sont autrement intéressantes, infiniment plus saines et mieux présentées que ces exploits policiers, ces histoires de gangsters qui forment les principaux sujets de toute une littérature moderne et spéciale offerte à la jeunesse.
Tous les jeunes concurrents nous ont dit le plaisir qu'ils avaient pris à suivre les héros de Jules Verne, dans leurs courses folles à travers le monde, dans des pérégrinations où la fantaisie s'allie à la vérité, dans des féeries scientifiques riches de détails inattendus et originaux, pleines d'enseignements de toutes sortes, d'anticipations géniales aujourd'hui réalisées. Jules Verne est et restera longtemps encore le conteur de la jeunesse.



Mais ce qui m'a surtout diverti dans la lecture de ces compositions ce fut le développement du deuxième point du sujet : La vie en l'an 2.000 «visionnée» par la fantaisie de nos Jules Verne en herbe. Que d'effarantes prédictions ! que d'étonnantes trouvailles peuvent germer dans le cerveau de nos moins de quinze ans. Ah ! elle sera si belle la vie au XXIe siècle, vue par anticipation, à travers le prisme de ces jeunes imaginations, que l'on est presque tenté de plaindre ceux qui seront encore de ce monde en l'an 2.000! La Science et la Mécanique auront vaincu le Temps, l'Espace et l'Effort, constatent la plupart des concurrents. Les écoliers suivront leurs cours par télévision; ils auront des machines à faire les devoirs et à réciter les leçons; ils iront passer leurs vacances au pôle nord, à moins que ce ne soit sur Mars ou sur la Lune ; dans ce dernier cas ils emprunteront pour leur voyage interplanétaire la fusée astrale... Pas plus compliqué que ça !
Tous nos jeunes anticipateurs, avec un ensemble vraiment étonnant, prédisent la pilule alimentaire, qui évitera aux ménagères les soucis de la cuisine et délivrera les enfants de la traditionnelle bouillie. Notons pourtant que quelques petits gourmands n'admettent pas que l'on puisse jamais remplacer par des comprimés les bons gâteaux et le délicieux chocolat. Ce jour là il y aurait révolution chez les gosses !
Un candidat de Strasbourg, très sérieusement, nous annonce la « motorisation des piétons» (sic).
On n'ira plus faire le plein au « bistro du coin » mais à la pompe à essence... Quant aux automobiles elles seront équipées de dispositifs répulseurs magnétiques qui éviteront toutes les collisions, même avec les piétons motorisés ! On ne pourra plus écraser que les chiens... s'il en reste encore en l'an 2000. En cette époque de Progrès à outrance les hommes, plus heureux qu'Icare, pourront voler par leurs propres moyens, à l'aide d'ailes fixées aux bras; cela ne signifie pourtant pas qu'ils seront des anges, précise un concurrent spirituel.
Cet autre garçonnet de 12 ans qui a déjà des opinions bien arrêtées quant au personnel domestique, se réjouit de se voir servi en l'an 2.000 par des automates, propres, obéissants, discrets qui auront toutes les vertus que nous réclamions vainement de nos serviteurs. « Oui, Monsieur, un automate qui ne regardera pas par le trou de la serrure, comme notre Philomène...» Un amateur de romans policiers nous assure que les savants auront trouvé, avant 60 ans, le liquide qui rendra les hommes invisibles et alors, conclut-il avec une certaine philosophie désabusée, « tout le monde sera voleur...»
Un autre concurrent est absolument convaincu, qu'avant la fin du siècle les physiciens découvriront le moyen « de faire à volonté la pluie et le beau temps ». Le pôle Sud (pourquoi le pôle Sud, plutôt que le pôle Nord ?), fertilisé, climatisé, sera habité, mais revers de la médaille, constate avec quelque regret ce jeune républicain il « sera en état de dictature...»
Une petite fille est toute heureuse de nous affirmer qu'en l'an de grâce 2000 elle ne sera ni vieille, ni ridée, car les chimistes auront découvert l'eau de Jouvence qui lui épargnera «des ans l'irréparable outrage. » Coquetterie, éternel souci de l'éternel féminin ! 



 
Et je pourrais citer ainsi des centaines et des centaines de prédictions folles ou vraisemblables, cocasses ou originales de tout un petit monde en ébullition. Mais comment en face de toutes ces prophéties révolutionnaires ne pas reproduire cette conclusion pleine de sagesse : «Nous les jeunes d'aujourd'hui qui serons les vieux de l'an 2.000 peut-être regretterons-nous le bon vieux temps de 1936 ! » ou cette autre encore : « Et pourtant, qui sait si je ne me trompe pas. Peut-être, qu'à cette époque, le monde sera si dégoûté de la mécanique, qu'il redeviendra plus sage et retournera à la vie simple de nos ancêtres. -Peut-être nos descendants se plairont-ils à vivre dans des maisonnettes rustiques, entourés de leurs champs, heureux d'aller à pied ou à cheval, détestant les engins mécaniques. Ce ne serait plus des Jules Verne qu'il faudrait alors, mais des trouvères, des troubadours qui viendraient leur chanter les exploits du vieux temps ou un autre Homère qui irait de maison en maison, conter de vieilles, vieilles histoires »
Comme on a pu s'en rendre compte par cet aperçu succinct le Concours Jules Verne de Radio-Strasbourg a fait couler beaucoup d'encre. C'est un beau succès pour notre station alsacienne et il y a lieu de se féliciter de cet hommage rendu par la jeunesse scolaire à la mémoire du célèbre conteur, de cet écrivain sympathique dont Hector Malot pouvait dire : « C'est un des meilleurs de nous tous : franc comme l'or ! ».

Géo MARCHAL.

N. B. — Un jury de 25 personnalités de Strasbourg, appartenant à l'Université, à la Presse, au Commerce, à l'Industrie, a procédé à l'examen des compositions et au classement des concurrents. Ce classement, fort difficile à établir en raison du grand nombre des concurrents — il y en avait de toute la France, des Colonies et de l'étranger — a donné les résultats suivants :
Catégorie 1 (8 à Il ans): François Grolleron, Colmar.
Catégorie II (11 à 13 ans): Norbert Luttenschlager, Strasbourg
Catégorie III (13 à 15 ans) : Lucie Mangin, Metz.
Comme on le voit les concurrents Alsaciens et Lorrains ont bien défendu leurs chances.

In La Vie en Alsace : revue mensuelle illustrée, janvier 1936

dimanche 19 juin 2016

Les Dimanches de l'abbé Béthléem 30, décembre 1910

Depuis 2012, ArchéoSF explore Romans Revue revue de critique dirigée par le rigoriste Abbé Béthléem. Pour lire la présentation de la revue et de l'abbé Béthléem, cliquez ICI.

Au sommaire de ce nouveau Dimanche de l'abbé Béthléem, JH Rosny, la magazine Excelsior, deux pièces de théâtre d'André de Lorde, le denier des Voyages Extraordinaires de Jules Verne et une mise en garde contre les romans policiers.

La partie Les Collections à bon marché est consacrée à Idéal Bibliothèque (éditions Pierre Lafitte & Cie). on y trouve la critique du Testament volé de JH Rosny: 

Mentionnons dans la même collection le roman historique La Force de Paul Adam qui à pour cadre la période napoléonienne en référence à l'anthologie Les Autres vies de Napoléon Bonaparte à paraître le 29 juin 2016 (souscription en cours)

La section Les revues, journaux et magazines se penche sur le cas d'Excelsior des éditions Pierre Lafitte. L'auteur de l'article, Léon Jules, fait la critique des collaborateurs du magazine, parmi les auteurs cités, plusieurs ont oeuvré dans le merveilleux scientifique et l'anticipation




La section théâtre mentionne deux pièces d'André de Lorde écrite en collaboration. Nous entrons dans le Grand Guignol. Tout d'abord Au téléphone :


puis Figures de cire:


La partie romans comprend un recueil de nouvelles de Jules Verne Hier et demain. Toutes ne sont pas conjecturales. Le critique mentionne La Journée d'un journaliste américain ainsi que L'Eternel Adam (Edom/L'Eternel Adam est recueilli in Zigzags à travers la science)


Enfin, la partie rédactionnelle met une nouvelle fois en garde contre le danger que représente la littérature policière car elle conduit au crime !



A un prochain dimanche !

Retrouvez tous les épisodes des Dimanches de l'abbé Béthléem en cliquant ICI.

mardi 3 mai 2016

[podcast] La Terre sans plus, autour de Jules Verne

L'émission Mauvais genres du 30 avril 2016 animée par François Angelier et Jean-Luc Rivera entre autres sur France Culture  était consacrée à Jules Verne.

Présentation de l'émission : 
A l'occasion de la sortie d'un troisième volume de la bibliothèque de la Pléiade consacré à Jules Verne, Mauvais Genres évoquera la vision planétaire du romancier : la Terre, toute la Terre, rien que la Terre, mais saisie dans toutes ses dimensions : celle de la spéléologie épique, de l'astronautique délirante et de la randonnée ludique de Voyage au centre de la Terre au Testament d'un excentrique en passant par les deux romans lunaires. 
En second temps d'émission, rencontre avec l'auteur américain de science-fiction Jeff Vandermeer et évocation de l'univers de Satanik.