Gallica a mis en ligne récemment plusieurs années de publication de V Magazine. Ce périodique édité par le Mouvement de Libération Nationale (à partir du 23 septembre 1944) est au départ un magazine plutôt politique avant de s'orienter vers une revue un peu légère dont les principaux acteurs sont les nudistes de multiples fois mis en scène et des pin-ups afin de proposer aux lecteurs quelques images osées.
Par commodité nous utiliserons la dénomination V Magazine même si le titre a beaucoup varié tout comme les sous-titres l'accompagnant (successivement V, V Magazine, Voir Magazine, Voir et avec les sous-titres "L'Hebdomadaire du M.N.L"., "L'Hebdomadaire du reportage",...).
Le premier numéro paraît le 23 septembre 1944 sous l'égide du Mouvement de Libération National (on retrouve une croix de Lorraine en couverture dans les premiers temps du magazine).
Dans les pages de V Magazine, on peut repérer, entre 1944 et 1948 pour les 184 numéros disponibles sur Gallica, une trentaine de textes et dessins relevant de la prospective ou de la conjecture.
Pour ce premier billet de la série V. Magazine, nous nous plongeons dans le numéro du 9 décembre 1944 avec un article intitulé: "Une fois de plus, il est démontré que Jules Verne n'était pas un utopiste" (qui cite aussi H.G. Wells) et nous partons à la conquête de l'espace!
Une fois de plus, il
est démontré que Jules Verne
n'était pas un utopiste.
En effet, chaque
jour semble nous apporter la réalisation d'une des idées que cet
inventif auteur développa dans ses romans.
Et, peut-être
qu'après les week-end interplanétaires, nous pourrons aller nous
promener au centre de la terre, pour aller voir ce qui s'y passe.
Toujours est-il que
les romans du génial auteur de notre enfance semblent être une
source intarissable où puisent les savants qui pensent qu'il n'est
pas d'utopie qui ne mérite un examen des plus sérieux.
Il n'y a pas très
longtemps, des astronomes américains de Passadéna [sic
il s'agit de Pasadena] ont déposé un rapport, considéré
par les uns comme une mirobolante idée, digne de H.-G. Wells, et par
les autres, bien au contraire, comme un problème des plus sérieux.
Ce rapport traitait
de l'établissement futur d'un circuit aérien interplanétaire.
Le problème le plus
ardu, au dire des savants, auteurs du projet, serait de trouver un
carburant convenant à la propulsion des engins destinés à franchir
l'immensité des espaces planétaires.
Ces savants ajoutent
que cette idée de liaisons d'astre à astre n'est pas si fantastique
qu'elle pourrait le paraître au premier abord… Ils prennent comme
argument l'exemple des avions-fusées, actuellement employés dans la
guerre en Europe.
LE MERCURE PLUS
LEGER QUE LE LIEGE
Ces respectables
astronomes déclarent que la construction des fusées
interplanétaires doit être considérée comme la merveille des
inventions. De plus, continue le rapport, il peut être prédit que,
dans un temps plus proche que ne le croit la plupart des gens, des
savants pourront voyager des mois durant à travers l'espace, et ce,
dans une sécurité absolue. Alors, la création de puissants
observatoires sur la lune deviendra une réalité.
Ces savants qui
n'ont pas l'air de plaisanter ont fait des calculs très sérieux, et
très poussés, qui ont démontré que la puissance de gravité et
d'attraction de la lune est de beaucoup inférieure à celle de la
terre. D'où il ressort que les matériaux transportés sur cette
planète acquerront une extrême légèreté.
PREMIERE ESCALE
INTERPLANETAIRE
Continuant leurs
calculs de probabilités, les chercheurs de Pasadéna admettent que
d'ici une centaine d'années, la lune sera une tête de ligne des
communications interplanétaires. Les savants « terriens »
pourront ainsi aller sur la lune construire des télescopes et autres
engins d'observations qui, du fait de leur extrême légèreté,
seront de dimensions gigantesques et atteindront une puissance
inconnue de nos jours.
Quant au logement,
en ce pays inconnu, il est prévu que les savants vivront dans
d'immenses cavernes creusées dans la croûte lunaire et respireront
un air « expédié de la terre » produit au moyen de
réactions chimiques sur l'atmosphère de la lune.
Il y a une chose que
ne nous disent pas les chercheurs de Pasadéna : c'est s'il y a
des habitants sur ces planètes qu'ils veulent conquérir. Si ces
dits habitants vivent en paix et heureux, accepteront-ils que nous
apportions toutes « les belles choses » qui sont notre
raison de vivre… ou de mourir ?
Anonyme, "Une fois de plus, il est démontré que Jules Verne n'était pas un utopiste", in V, l'hebdomadaire du M.N.L., n°12, 9 décembre 1944.
Source: Gallica
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