En 1926 le réalisateur Fred Niblo imaginait le cinéma du futur. Si les progrès ont été moins vite qu'il ne pouvait l'espérer, on peut tout de même lui reconnaître une anticipation bien vue.
Pour
Fred Niblo, réalisateur américain, voici quel serait l’avenir de
l’exploitation cinématographique :
«
L’évolution du cinéma a été beaucoup plus rapide que celle
d’aucun autre art, d’aucune autre industrie, mais si prodigieuse
qu’elle ait été, elle n’en est pas moins fort éloignée encore
de son
complet
épanouissement. Le cinéma, tel que nousl3e connaissons et tel que
nous l'aimons aujourd’hui, porte en lui, en puissance, de
merveilleux progrès. Plus étroitement que le sort des autres
industries, la destinée du cinéma est liée aux découvertes
de la science. Or, nous vivons à une époque où les applications de
l’électricité et des ondes hertziennes sont perfectionnées
de jour en jour. Ces perfectionnements, au fur et à mesure
qu’ils apparaissent, ont une répercussion quasi immédiate
dans le domaine du cinéma. Il en sera ainsi
demain comme aujourd'hui et il est hors de doute qu’avant
vingt-cinq ans le cinéma tel que nous le concevons à l'heure
actuelle sera périmé.
Voici,
à mon sens, ce que seront les grands cinémas de l’an 1950. Le
« palace » futur aura des dimensions gigantesques. Il
sera capable de contenir, non pas 6000 spectateurs, mais des dizaines
de milliers de spectateurs, tout comme un cirque de l'antiquité. Aux
portes de l'établissement, des machines automatiques distribueront
les tickets d’entrée, rendront la monnaie... et refuseront
obstinément les pièces fausses. Il n’y aura plus d’orchestre
dans la salle. La musique sera distribuée par radiophonie. Un
seul poste central alimentera des centaines d’établissements.
La radiophonie servira également à synchroniser la parole
et le jeu des acteurs. Un premier essai a été fait la saison
dernière au Loew’s State Théâtre. Les personnes parlaient
sur l’écran par la voix de la radio.
Ce
premier essai ne fut pas entièrement satisfaisant, mais il permit de
se rendre compte que la mise au point parfaite ne saurait tarder à
devenir un fait accompli.
Le
cinéma en couleurs sera chose courante en
1950. Tous
les films reproduiront l’aspect des êtres et les choses en
couleurs naturelles et sous les trois dimensions. La déformation
des images, pour les spectateurs se trouvant sur les côtés de
l’écran, n’existera plus. Elle sera corrigée par un procédé
optique. Il n’y aura plus de cabine de projection, ni de films dans
le théâtre. La visiophonie permettra à un seul poste central
de distribuer simultanément dans de nombreuses salles les
images des films, les paroles des acteurs et la musique. Les théâtres
seront spécialisés selon des genres bien distincts: théâtres de
tragédies, de drames, d’opéras, d’opérette, de comédies, de
documentaires, de spectacles enfantins, etc. Quant aux études
scientifiques, elles se feront de plus en plus au moyen du cinéma.
Les
écoles
de médecine du monde entier feront un large usage de l'écran pour
enseigner l’art chirurgical aux jeunes disciples d’Asclepios.
Dans les églises, enfin, dans les écoles, l’histoire sainte et la
parole divine seront enseignées par les images animée. »
Article
paru dans Le
Nouvelliste Valaisan,
6 novembre 1926
Quel visionnaire !
RépondreSupprimerLe problème de nos anciens était dans l'importance des volumes. Quoique, le nombre de place dans les théâtres antiques était bien impressionnant. (plusieurs milliers dans des villages).
Il voyait déjà la télé dans toutes ses applications.