Sous le pseudonyme de Stop, Louis Morel Retz a signé de très nombreux dessins dans la seconde partie du XIXe siècle mais bien peu appartiennent à la conjecture.
Dans le recueil Bêtes et gens (1877), il nous donne à lire un poème, accompagné de six vignettes, intitulé "Fantaisie préhistorique" dans lequel défilent les animaux préhistoriques avant que n'arrive l'homme qui s'impose.
Fantaisie
préhistorique
Quel spectacle
étrange et terrible
Notre globe devait offrir
Quand, les eaux de la mer venant à découvrir
Les vastes horizons de la terre accessible,
Notre globe devait offrir
Quand, les eaux de la mer venant à découvrir
Les vastes horizons de la terre accessible,
Un troupeau d'êtres
monstrueux
Apparut ! Pour peupler ces grandes solitudes,
Le Créateur fit naître un flot tumultueux
D'étranges animaux, géants aux formes rudes,
Du chaos en travail essais prodigieux.
Redirai-je les noms barbares
Dont la science d'aujourd'hui,
Fouillant le temps qui s'est enfui,
A baptisé ces familles bizarres?
Nous avons tous eu sous les yeux
Leurs types apocalyptiques :
Apparut ! Pour peupler ces grandes solitudes,
Le Créateur fit naître un flot tumultueux
D'étranges animaux, géants aux formes rudes,
Du chaos en travail essais prodigieux.
Redirai-je les noms barbares
Dont la science d'aujourd'hui,
Fouillant le temps qui s'est enfui,
A baptisé ces familles bizarres?
Nous avons tous eu sous les yeux
Leurs types apocalyptiques :
Ichthyosaures fantastiques,
Mastodontes hyperboliques
Ou Ptérodactyles hideux.
Nous avons pu
toucher du doigt la tête informe
D'un Dinothérium un beau jour exhumé,
D'un Dinothérium un beau jour exhumé,
Et dans un bloc de glace un Mammouth enfermé
Apporta jusqu'à nous sa silhouette énorme.
Représentez-vous leurs conflits,
Leurs amours, et leurs épousailles,
Et les monceaux de
victuailles
Exigés par leurs appétits!
Le sol tremblait à leur passage,
Leur vol obscurcissait les airs;
Ils soulevaient les flots amers
Comme l'eût fait un vent d'orage,
Et leurs ébats troublaient les vastes mers.
Tout à coup apparut un être
Sans griffes et sans crocs, faible, petit et nu;
Exigés par leurs appétits!
Le sol tremblait à leur passage,
Leur vol obscurcissait les airs;
Ils soulevaient les flots amers
Comme l'eût fait un vent d'orage,
Et leurs ébats troublaient les vastes mers.
Tout à coup apparut un être
Sans griffes et sans crocs, faible, petit et nu;
C'était l'homme : aussitôt devant cet inconnu
Le troupeau s'écarta comme devant un maître.
Qu'avait-il donc
pour exercer soudain
Cette puissance surprenante?
Il avait la parole, une âme consciente,
Et dans l'œil un rayon divin.
Cette puissance surprenante?
Il avait la parole, une âme consciente,
Et dans l'œil un rayon divin.
« Fantaisie
préhistorique » in Bêtes et gens, fables et contes
humoristiques à la plume et au crayon, E. Plon, 1877,
illustrations de l'auteur
Je crois, effectivement, avoir des souvenirs précis de ce moment-là ! Quelle belle époque ! (lol)
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