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lundi 14 octobre 2019

Toujours plus haut (1929)

La presse humoristique s'est souvent emparée de l'anticipation à la seule fin de faire un bon mot. C'est le cas dans ce texte extrait du Pêle-Mêle publié le 21 avril 1929.


Toujours plus haut.

En l'an 2040, un après-midi d'avril, la plus vive animation régnait à bord de l'aérobus qui, trois fois par semaine, assurait le service régulier, en douze heures, entre Paris et notre grande île africaine de Madagascar.
Le gigantesque avion avait eu un léger retard occasionné par un incident inattendu dans la région des étoiles. L'appareil ne semblait plus fonctionner avec la même régularité. Aussi les passagers du grand navire aérien, en proie à la plus vive inquiétude, s'empressèrent-ils de se renseigner auprès du capitaine.
— Nous n'avançons presque plus, lui dit l'un d'eux, qui venait de consulter l'indicateur de vitesse, et je vais manquer sûrement la réunion du conseil d'administration que je devais présider à 15 h. 27 à Tananarive.
Le contrôleur du bord s'empressa de le rassurer :
— Monsieur, lui dit-il, nous n'aurons, au maximum, que deux minutes et trois secondes de retard.
— Ah ! tant mieux ! mais, enfin, pourriez-vous m'expliquer pourquoi l'aérobus glisse si lentement ?
— Monsieur, c'est parce que nous sommes montés trop haut. En ce moment, nous passons au travers de la voie lactée, et l'hélice est en train de faire du beurre !... 

Anonyme, "Toujours plus haut", Le Pêle-Mêle, n° 270, 21 avril 1929

Source de l'image:  Gallica: L'aérobus de 1000 chevaux de Sadi-Lecointe, 1919, Le Miroir, 12 octobre 1919.

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