En 1890 puis en 1900, Henri Desmarest publie La Femme future la première fois chez Victor Havard, la seconde aux éditions du Livre moderne. Plusieurs critiques paraissent à l'occasion de ces deux éditions. Certaines ne font que reprendre, plus ou moins en totalité ce qui ressemble à un prière d'insérer de l'éditeur. D'autres proposent des critiques originales.
L'Intransigeant du 29 mai 1890 publie ce qui ressemble fort au prière d'insérer:
La Femme future ; tel est le titre du nouveau livre, que M. Henri Desmarest vient de publier chez Victor Havard. — La Femme future!... c'est-à-dire la femme de demain, la, femme moderne, archicivilisée en un temps de vie factice et de véritable décadence... De cet ouvrage se dégage une thèse de haute philosophie sociale et il plaira certainement à tous ceux qui savent penser et observer.
La Gironde du 13 juin 1890 publie le même texte avec la phrase de conclusion que l'on retrouve dans La Justice :
Il n’est pas douteux qu’une femme n’y trouve l’expression de ses propres sentiments.
Le 10 juin 1890, Le Rappel sous la plume de Judith Gautier critique l'ouvrage:
La femme future, c'est-à-dire la femme de demain, ayant conquis les droits qu'on lui dispute encore aujourd'hui, et faisant la loi à l'homme, à son tour.L'avenir serait assez médiocre s'il ressemblait à la vision qu'en a eue M. Desmarest. Toutes ces femmes en costumes masculins, toutes députés, pérorant et s'agitant, au milieu d'une vie absurde et insipide. Espérons, pour nos descendants, que l'auteur a manqué d'imagination et que le vingtième siècle démentira ses prédictions.
La Justice (journal de Georges Clémenceau) du 26 juin 1890 reprend en grande partie le prière d'insérer :
La Femme future! par Henri Desmaret, Paris, Victor Havard, éditeur. Tel est le titre du nouveau livre que M. Henri Desmarest vient de publier chez Victor HaVard. La Femme future!... c'est-à-dire la femme de demain, la femme moderne, archicivilisée en un temps de vie factice et de véritable décadence... Entraîné dans cette vie outrée, un être subit les fatals résultats d'une exaspérante civilisation, heureusement au milieu de cette activité dévorante an calme rayon de bonheur repose l'esprit fatigué. De cet ouvrage se dégage une thèse de haute philosophie sociale et il plaira certainement à tous ceux qui savent penser et observer, il n'est pas douteux que plus d'une femme n'y trouve l'expression de ses propres sentiments.
La Femme future, par M. Henri Desmarest. — Un vol. in-18. Victor-Havard. — Un amusant tableau de ce que seraient les femmes de demain lorsqu'elles auraient conquis tous les droits politiques et sociaux que réclament quelques-unes d'entre elles.
Le 1er juillet 1890, la Revue d'histoire contemporaine avance:
Peut-être, lorsque dans le siècle prochain dont nous parle M. Henri Desmarest, dans la Femme future, alors que l'amour s'étendra de tout autre manière, que la femme sera émancipée, les choses se comprendront différemment, mais il me semble que les con- ventions sociales existeront encore.
Le Rappel du 16 juin 1900 présente ainsi le livre (voir la présentation du 10 juin 1890) :
La Femme Future, par Henri Desmarest. Ouvrage humoristique où l'auteur nous donne un avant-goût de ce que sera peut-être le vingtième siècle si certaines idées évoluent dans le sens d'une réalisation complète : accession des femmes à tous les postes actuellement détenus par les hommes, élimination de ces derniers réduits au rôle antérieurement dévolu aux premières, ce qui serait un amusant jeu de bascule, mais la caricature du féminisme véritable. L'auteur a traité son sujet avec une verve qui n'exclut pas un certain esprit de philosophie et nous donne en riant des vérités graves.
Dans la Femme future (édition du Livre moderne ; in-18 de 201 p., 3 fr. 50), M. Henri Desmarest nous offre l'humoristique esquisse de ce que sera devenue notre douce compagne, en l'an 1999, lorsque les revendications féministes seront passées de la théorie à l'application. Ce livre, joliment illustré de photographies d'après nature, est fort amusant et ne fait pas moins honneur à l'ingénieuse imagination qu'au bon sens de son spirituel auteur.
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