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ISSN 2496-9346

lundi 21 septembre 2015

Luc By, Le rêve de l'inventeur (1915)

Luc By est le pseudonyme de Lucien Laby (1892-1982). Ce médecin est l'un des rares membres du corps médical à avoir témoigné par le dessin des conditions de vie dans les tranchées. Collaborateur de différents journaux, il a dessiné de nombreuses caricatures.
Parmi ses dessins quelques-uns relève de la conjecture. En pleine guerre, il illustre "Le rêve de l'inventeur" pour La Baïonnette.


dimanche 20 septembre 2015

La chirurgie de l'avenir ! (1934)

Les anticipations médicales sont nombreuses. Pierre Véron imagine "Une consultation médicale en l'an 2000"(1882), quand il ne veut pas "raccommoder les cervelles". Le docteur FM Grangère entrevoit la médecine de l'avenir (1921).
Parmi les textes d'anticipation médicale, on trouve beaucoup d'humour. Que de Diafoirus (pour reprendre le nom du médecin dans Le Malade imaginaire de Molière) se retrouvant la cible des satiristes.

Voici une chronique du Petit Grégoire sur le thème du remplacement des organes...

SOURIRES

Gloire aux chirurgiens d'Amérique ! Est-il encore un coin de l'organisme humain qu'ils n'aient exploré ? Y a-t-il, de la tête aux pieds, une pièce mécanique qu'ils soient incapables de remettre à neuf ?
Posez plutôt ces questions à la dame de San Francisco - le Daily Mail – nous livre son nom qui souffrait d'avoir un cœur de pierre... Je sais bien que ce bobo est très répandu et qu'ils sont légion les vivants dont les ventricules et les oreillettes clochent par suite de malfaçon... Mais le coeur dur de l'Américaine a été bel et bien transforme en coeur tendre : la couche de calcium qui servait d'enveloppe a été délicatement expulsée par les bistouris !...
Honneur à la science !... Sont-ils heureux, les Californiens à qui l'on donne la certitude de guérir maintenant des pires infirmités physiques et morales…
- J'ai le cœur gros dit l'un.
- Qu'à cela ne tienne, répondent les chirurgiens... Nous allons en réduire les dimensions...
- Et moi. je voudrais en avoir le coeur net ! soupire une femme inquiétée par les absences de son mari…
- Veuillez, Madame, prendre place sur la table d'opération…
Nous lirons d'autres merveilles, allez, au fur et à mesure que les expériences se multiplieront. Bientôt, par un Yankee ne se plaindra d'avoir des trous dans sa mémoire : on les comblera, pardienne, comme les fissures d'un mur et les cavités d'un terrain.
Les araignées au plafond que logent, toute leur vie durant, certains hurluberlus, ne résisteront pas davantage aux recherches des savants : la bestiole, égarée entre les circonvolutions cérébrales, captée par des pincettes, sera priée d'aller confectionner ailleurs ses toiles fantaisistes...
Plus d'hommes félés dans le Nouveau-Monde si, par hasard, il en existe en ce pays de Cocagne. Aux Etats-Unis, on recolle une anatomie comme une faïence ou une porcelaine…
Entonnons un hymne au progrès ! Le jour est proche qui verra les chirurgiens d'Outre-Atlantique dans leurs boutiques aux cent rayons... A chaque malade, chaque blessé, ils offriront des pièces détachées, garanties d'origine : estomacs blindés, poumons d'acier, etc.
Et sur la devanture, on lira
Réparations en tous genres.

Le Petit Grégoire.
Chronique « Sourires », in Ouest-Eclair daté du 23 décembre 1934


A lire sur ArchéoSF:
Le Petit Grégoire a publié plusieurs textes d'anticipation humoristique:
La mode en 1950 ou 2000 (1928)
Biographie anticipée du Kid (1934)



jeudi 17 septembre 2015

Paris Futurs l'anthologie version 1 : derniers exemplaires disponibles !

L'anthologie Paris Futurs publiée aux éditions publie.net au format "fascicule" est presque épuisée. 
Il n'y aura pas d'autre édition sous ce format. La prochaine version, qui sera bientôt disponible, sera de format poche, contrairement à cette première version collector au format "fascicule", aura un autre ISBN et une autre couverture.
Collectionneurs, c'est le moment où jamais de faire l'acquisition de l'un des derniers exemplaires de Paris Futurs version 1. L'achat du livre papier (12 euros + 3,13 euros de frais de livraison pour la France, expédition possible partout dans le monde) vous donne gratuitement accès à la version numérique.

Paris du futur, imaginés, fantasmés, rêvés par des écrivains des XIXe et XXe siècles. Paris en ruines, Paris ville-lumière, Paris utopique, Paris dramatique, Paris sous la glace… Dix-huit textes pour vous faire voyager dans le temps et jouer aux archéologues du futur.

Sommaire

Les Ruines de Paris. Songe — Roland Bauchery La ville nouvelle ou le Paris des Saint-Simoniens — Charles Duveyrier Paris en ruines — Clémence robert Paris futur — Théophile Gautier Paris futur — Joseph Méry Paris futur — Victor Fournel L’avenir — Victor Hugo Transformation de Paris — Tony Moilin Les ruines de Paris — Gustave Nadaud La vie à Paris en 1987 — Mirliton Paris futur — Pierre Véron La statue de Gambetta en l’an 2000 — M. Millaud Le Paris futur ou l’An trois mille sept cent quatre-vingt-neuf — Arsène Houssaye La mort de Paris — Louis Gallet Paris futur — Jules Hoche En 2305… De certaines peintures découvertes dans les ruines de Paris — François Crucy L’inscription — Eugène Fourrier L’inondation du métropolitain — Paul Vibert

Paiement possible par chèque, Paypal ou virement.

Pour commander l'un des derniers exemplaires collector, contactez :imagespopulaires[chez]gmail[point]com

mercredi 16 septembre 2015

Lucien Cornet, Le paradoxe de la circulation. Court extrait d'une histoire de France publiée au XXXe siècle (1920)


Député puis sénateur de l'Yonne, Lucien Cornet (1865-1922) utilise l'anticipation pour défendre ses idées en terme d'aménagement du territoire privilégiant les circuits courts dans Le paradoxe de la circulation. Court extrait d'une histoire de France publiée au XXXe siècle (1920)




Photo de M. Lucien CORNET, ancien sénateur ANTICIPATIONS 

Le paradoxe de la circulation 

Court extrait d'une histoire de France publiée

 au XXXe siècle

Tous les documents qui nous sont parvenus de cette époque indiquent que la période de 130 ou 140 ans comprise entre la fin du XVIIIe siècle et le commencement du XXe fut, en Europe, extraordinairement troublée. Il y eut notamment deux grandes séries de guerres, au début du XIXe et au début du XXe siècle, et, après la dernière, un moment d'effroyable confusion. Si, dans cet assemblage de faits extrêmement embrouillés, nous voulons mettre quelques clarté, nous aboutissons aux conclusions suivantes :
- Les guerres du début du XIXe siècle furent livrées entre les principes nouveaux de liberté et les principes anciens de despotisme. En dépit de la défaite de la France, qui avait été le champion des idées nouvelles, celles-ci ne purent être étouffées ; mais la philosophie française du XVIIIe siècle s'était imaginée à tort que la liberté et l'égalité politiques se suffisaient à elle-mêmes ; or, l'inégalité sociale qui s'accrut au XIXe siècle par suite d'une prodigieuse extension de la richesse mobilière montra crue la liberté et l'égalité politiques n'étaient que des mots quand il subsistait une aussi forte inégalité sociale. Il y eut déception, tout à fait injustifiée pour la raison qu'une œuvre n'est pas forcément mauvaise parce quelle est incomplète.
Mais cette déception servit les puissances centrales lorsqu'en 1914 elles entreprirent d'abolir à tout jamais, en écrasant la France, l'œuvre de la Révolution française. En Russie, en Allemagne, et ailleurs encore, il y eut des gens qui dirent : « A quoi bon ? », alors que leurs intérêts les plus évidents étaient contre le despotisme militaire de la Prusse. Il n'en est pas moins vrai que cette désertion partielle des masses populaires dans certains pays ne fut pas étrangère à la prolongation de la guerre.
En ce qui concerne les troubles qui suivirent la fin de la guerre, ils proviennent d'une cause plus étrange encore : les producteurs ayant, dans l'Europe occidentale, manifesté énergiquement leur intention de ne plus vouloir travailler pendant 10, 11 et 12 heures pour des salaires dérisoires, il fut bientôt évident que l'équilibre économique antérieur ne pouvait être rétabli et, que la France allait connaître la pénurie, sinon la famine.
Pareil résultat était étrange jusqu'au scandale dans un pays fertile qui, jusque-là, avait toujours nourri sa population et qui, depuis, a continué à nourrir les générations. Comment cela pouvait-il se faire ? C'est bien simple, et le contraste entre ces effets prodigieux et la cause puérile de l'événement a quelque chose de comique, qui prête au sourire : la France consacrait une si grande quantité de ses ressources en produits bruts ou manufacturés et en main-d'œuvre à transporter choses et cens d'un bout à l'autre du pays qu'il n'en restait plus assez pour la production. Il était arrivé aux hommes du XIXe siècle qui, par l'invention de la vapeur et de l'électricité, étaient parvenus à parcourir l'espace avec une rapidité inconnue jusqu'alors, il était arrivé, disons-nous, la même aventure qu'aux enfants qui disposent d'un nouveau joujou : ils le font servir à toutes sortes d'usages pour lequel il n'est point fait.
Les chemins de fer étaient originairement destinés à transporter des hommes qui voulaient s'instruire en visitant le monde ; on les fit servir à transporter les denrées et les marchandises d'un point là un autre. Avec un faible effort, on aurait pu, comme la suite l'a démontré, produire sur place presque tous les objets qu'on consommait (il n'y avait pour cela qu'à désintégrer résolument les grandes villes. Paris compta jusqu'à 6 millions d'habitants !). On paraissait éprouver un étrange et morbide plaisir à séparer la production de la consommation. Et l'on ne s'aperçut que tard de ce fait si simple, et si évident, c'est que le mal produit par ces transports rendant inévitable d'autres transports, si l'on ne voulait pas prendre le parti de réagir vigoureusement, on en arrivait finalement à ce point d'insanité que l'industrie des transports allait absorber toute la production de la France.
Un document des plus intéressants est venu jusqu'à nous. C'est le résultat du recensement en France en 1906. On avait interrogé les Français sur leur profession : la réponse qu'ils fournirent eut un caractère effarant qu'on aperçut pas tout d'abord. Sur 40 millions d'habitants en chiffres ronds que comptait France, il y avait 500.000 personnes employées aux transports. Cela faisait une personne sur 80 ; mais il faut compter que beaucoup d'employés hommes étant mariés, leurs femmes, elles aussi et leurs enfants, vivaient des transports. Mais ne comptons que les producteurs. Voilà 500.000 personnes qui ne faisaient que cela.
Mais les chemins de fer et bateaux nécessitent du charbon : comptons un quart du total des gens affectés à cette industrie : 45.000 ; même observation pour les métallurgistes, pour les industries de la voiture, de l'huilerie , de l'emballage, des bâches, du cartonnage, etc... Cela fait déjà un merveilleux total.
Mais ce n'est pas tout : quand on transporte des objets d'un point à un autre, il faut, pour les recevoir, des entrepôts gigantesques, des halls, des gares, des ports, etc., etc. Encore une nouvelle portion de mineurs, de métallurgistes, de terrassiers, de maçons, etc., qui, s'occupant à cela, n'exécutaient pas d'autres travaux.
Encore autre chose : ces objets, qui se promenaient d'un point à un autre, étaient commandés non par un consommateur à un producteur, mais par un commerçant à un commerçant.
Le commerce prit une extension folle : deux millions et plus de citoyens s'y consacraient, dont les deux tiers au moins auraient été des producteurs, si ce n'avait été la mode de jouer à la raquette avec les produits.
Si l'on récapitulait, et en comptant que de nombreux peintres, menuisiers, etc., travaillaient spécialement pour le commerce, on peut dire qu'il y avait quatre dixièmes de la France qui ne vivaient que des transports. Lorsque six sont obligés de travailler pour dix, ils se font payer en conséquence. Lorsqu'une grande partie des ressources de la France est employée à faire changer de place au reste, il y a là un poids mort accablant. Le jour où l'on s'en aperçut et où l'on sut imposer silence à ceux qui tiraient profit de cet état de choses et par conséquent en célébraient les louanges, ce jour-là la fin de la crise fut en vue. »


Par anticipation,

Lucien CORNET,
sénateur. 

Lucien Cornet, Le paradoxe de la circulation. Court extrait d'une histoire de France publiée au XXXe siècle, in Le Radical, 1er octobre 1920.

samedi 12 septembre 2015

Graindorge, Dépopulation (1896)

La question démographique a été un sujet sensible entre la guerre de 1870-71 et celle de 1914-1918 en France. Source de polémiques, elle a aussi été une inspiration pour les auteurs de conjectures. Graindorge (qui est un pseudonyme d'Alfred Capus) anticipe un avenir où la population française s'est fortement réduite mais dans laquelle ses travers n'ont pas disparu. Quelques mois plus tard, le 22 août 1896, le docteur Jacques Bertillon, le frère d'Alphonse Bertillon pionnier de la identité judiciaire, fonde l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française, c'est dire si le thème était dans l'air du temps




Dépopulation



On n'a pas encore le résultat officiel du recensement, mais un fait semble acquis : c'est que la France se dépeuple.

Graindorge assure que cette triste nouvelle est en ce moment l'objet de toutes les conversations. Encore quelques siècles, et les Français, réduits à leur plus simple expression, ne formeront plus que l'ombre d'un peuple.



La scène se passe en l'an 3996.



UN FRANÇAIS. — Mes chers concitoyens, ce que l'on prévoyait depuis longtemps est malheureusement arrivé. La France s'est dépeuplée de plus en plus, et nous en sommes arrivés à n'être plus que quelques-uns dans le Beau pays de France.

DEUXIÈME FRANÇAIS. — Enfin, ce qui est fait est fait ! Ce n'est pas la peine de nous casser la tête.

TROISIÈME FRANÇAIS. — Il s'agit de prendre une résolution.

PREMIER FRANÇAIS. — Il s'agit surtout de faire un recensement exact des citoyens français qui restent encore.

DEUXIÈME FRANÇAIS. — A quoi bon?

PREMIER FRANÇAIS.— C'est dans l'intérêt de la statistique. Les nations périssent, la statistique ne meurt pas.

DEUXIÈME FRANÇAIS. — Combien reste-t-il de Marseillais ?

PREMIER FRANÇAIS. — Deux mille quatre cent un.

DEUXIÈME FRANÇAIS. — J'ai lu, dans des livres, qu'il fut une époque où il y en avait près de cinq cent mille !

TROISIÈME FRANÇAIS (sceptique). — On dit ça... J'ai bien lu, moi, qu'autrefois Bordeaux avait deux cent mille âmes... Il est vrai que les Bordelais exagèrent toujours un peu. Quoi qu'il en soit, nous avons encore six cent cinquante-trois Bordelais, et je trouve que c'est bien joli.

PREMIER FRANÇAIS. — Mes chers amis, ne nous faisons pas d'illusion. La France a été infiniment plus peuplée qu'elle ne l'est aujourd'hui... Voyez ces chiffres que je mets sous vos yeux... Consultez-les... et tâchons au moins de ne plus diminuer dorénavant. Ayons confiance ! Malgré les ravages de la dépopulation, la France est toujours la France et les Français sont toujours le peuple le plus spirituel de la terre.

DEUXIÈME FRANÇAIS (consultant les tables de statistique). — Par exemple, il y a une chose qui m'étonne. Le nombre des Français diminue, mais les impôts augmentent tout de même chaque année.

PREMIER FRANÇAIS.— C'est un des mystères de l'histoire de France. Le jour où il ne resterait qu'un seul Français, ce Français-là trouverait encore le moyen d'être écrasé d'impôts, ce qui ne l'empêcherait pas de représenter à lui tout seul la vieille gaieté française. 

Graindorge (pseudonyme d'Alfred Capus?), « Dépopulation » in Les Annales politiques et littéraires , n° 668 daté du 12 avril 1896 ; in La Lanterne, n° 1618 daté du 26 décembre 1899 (sans la mention de la date de 3996)

A lire sur ArchéoSF:

mercredi 9 septembre 2015

Alphonse Allais, Finis Britanniae (1897)

En 1897, la reine Victoria fêtait un jubilé de diamant (le 22 juin). L'actualité nous apprend que la durée de règne de la "grand-mère" de l'Europe est désormais dépassée par celle de son arrière-arrière-petite-fille Elisabeth II.
Au moment du jubilé de 1897, Alphonse Allais alertait les autorités sur la disparition prochaine du Royaume Uni (la perfide Albion) à travers trois articles humoristiques publiés dans Le Journal.


Finis Britanniae 

Notre vieille camarade l'Angleterre n'a pas eu une bonne presse, ces temps-ci.
L'insolence paradeuse de son jubilé lui aliéna une grande partie de l'Europe et les principaux organes des grandes nations ne le lui envoyèrent pas dire.
Dans ce concert de malédictions, nos confrères allemands se distinguèrent particulièrement et ne se gênèrent pas pour blaguer le colosse britannique, colosse, disaient-ils, en baudruche soufflée qu'une épingle prochaine suffirait à dégonfler.
Nos confrères allemands ne savaient pas dire si vrai ; leur prophétie est à la veille de se réaliser.
Nous avons, en effet, le plaisir d'être les premiers dans la presse à annoncer l'imminente disparition de l'Angleterre.
Il fallait s'y attendre, d'ailleurs, et depuis longtemps les savants prévoyaient cet événement sensationnel.
« Les temps sont proches ! » disaient-ils.
- L'heure est venue.
L'Angleterre, vidée de sa houille, creusée au plus creux de ses sous-sols, délestée de ses minerais de fer, l'Angleterre est arrivée à un tel point d'allégement qu'elle flotte.
Depuis avant-hier, L'ANGLETERRE FLOTTE !
Certes, elle ne flotte pas à la crête des flots comme un vieux bouchon de Champagne (I) mais elle flotte…
A l'Observatoire de Greenwich, où je me trouvais jeudi dernier, tout le monde était en proie à la plus vive inquiétude.
L'honorable Sir Loin of Wildhog, un des astronomes les plus réputés de l'établissement, ne m'a pas caché son angoisse.
— Nous ne constatons pas encore de ballottement bien sensible, mais nous avons relevé, ce matin, un déplacement de l'île vers l'Ouest d'environ un demi-degré.
— Diable ! fis-je.
— En continuant notre route à cette allure, nous serons sur les côtes d'Amérique avant la fin de l'année, à moins que...
— A moins que ?…
— A moins qu'un dénouement plus tragique ne survienne.
En disant ces paroles, le vieil astronome prit un ton dont la gravité frisait le fatidique…
— God save the Queen! fis-je en serrant la rude main tannée du savant grand-seigneur.
Et Sir Loin of Wildhog ne put se défendre d'une larme qui — je ne m'en cache pas — trouva dans mon cœur un sympathique écho. 

Alphonse Allais, "Finis Britanniae", in Le Journal, 5 septembre 1897.