Sur le blog Merveilleux scientifique, on trouve un bel article consacré au Tunnel sous la Manche. Divers projets de ponts, de tunnels, de tubes,... ont été proposés depuis la fin du XVIIIe pour relier l'Angleterre au continent avant la mise en service du "Tunnel sous la Manche" le 6 mai 1994.
A. Gaillard dans la Revue-Magasin de Normandie (n° du 8 octobre 1887) mentionne un projet et espère que sa région pourra en bénéficier.
UN PONT OU UN TUNNEL
ENTRE LA FRANCE ET L'ANGLETERRE
La question de relier la France et l'Angleterre par une nouvelle voie de communication vient de reprendre faveur. Il ne s'agit pas d'établir de nouvelles lignes postales ; mais de construire une voie ferrée sur un pont ou sous un tunnel, entre Douvres et Calais. L'entreprise du tunnel sous-marin a déjà son histoire. Une association fondée par MM. Michel Chevalier, Lavalley, F. Raoul Duval et Léon Say, avec le concours de la Compagnie des chemins de fer du Nord et de la maison de Rotschild s'est formée depuis quelques années. Toutes les conditions qui étaient attachées à la concession de la partie française ont été remplies. Restait l'Angleterre. La construction d'un tunnel sous la Manche a suscité les craintes tout à fait inattendues et chimériques des autorités militaires de la Grande-Bretagne. Le projet est resté en suspens. Dans ces derniers temps, M. Galdstone lui a donné une adhésion formelle et aujourd'hui il est soutenu par quelques membres éminents du parlement anglais. Il est donc probable que le peuple anglais, plus inquiet que le gouvernement, lui-même finira par se laisser convertir et s'associera à une entreprise qui ne peut pas être une menace pour son indépendance.
Comme on l'a vu dans nos informations M. l'amiral Cloué, ancien ministre de la manne, vient de soumettre à M. de Hérédia un projet de pont entre la France et l'Angleterre. Voilà un fait nouveau. En 1885, la Chambre des députés avait été saisie d'un pareil projet. La Commission d'initiative s'est prononcée contre la prise en considération, en se basant d'une part ,sur des considérations techniques et d'autre part sur les droits acquis par l'Association française. Entre les deux projets, il ne nous paraît pas difficile de se prononcer, quelque réserve qu'on doive apporter dans une question aussi spéciale ; mais des dépenses considérables ont été déjà accomplies en vue de l'exécution d'un tunnel sous-marin, et les premières études nous sont une garantie que le tunnel donnerait pleine satisfaction à l'amélioration des communications, transports de voyageurs, de marchandises, services postaux et télégraphiques.
Tout récemment, L'Economiste français a entretenu ses lecteurs de deux importants travaux ayant avec le tunnel sous-marin une extrême analogie et maintenant exploités avec succès. Ce sont le tunnel dans la Severn (canal de Bristol) et celui de la Mersey, de Liverpool à Birkenhead.
Le tunnel de la Severn a coûté 50 millions de francs et il exige une dépense permanente et inévitable d'épuisement, car la nature des bancs de terre qu'on a traversés et la faible épaisseur du plafond, c'est-à-dire de la distance entre la voûte du tunnel et le fond du bras de mer qu'il surplombe, ne peut empêcher les eaux d'infiltration et cependant la compagnie anglaise qui a exécuté ce tunnel considère l'opération comme très avantageuse. Le tunnel de la Mersey ne présentait pas de difficultés aussi considérables et le service de l'assèchement du tunnel est assuré par des galeries spéciales d'épuisement, de même que l'aérage est renouvelé par le moyen de quatre puissants ventilateurs Guibal.
Les expériences qui ont été faites par la construction de ces deux tunnels nous promettent le succès du tunnel entre la France et l'Angleterre. Elles montrent qu'il faudra en tout cas commencer par le percement des galeries d'écoulement et d'aérage, que de cette manière on assurerait l'assèchement parfait des travaux, une bonne ventilation et la sécurité aussi bien pendant la période de construction qu'après la mise en exploitation. Ces galeries, d'ailleurs, pourraient déjà, dans une certaine mesure, relier l'Angleterre avec le continent et mettre le service des marchandises et le service de la poste et des télégraphes à l'abri des inconvénients inhérents aux transports maritimes.
La Normandie est la première intéressée à l'exécution d'une pareille entreprise et elle ne peut que suivre de ses voeux les efforts des capitalistes, ingénieurs et des industriels qui sont associés par l'exécution du projet..
A. GAILLARD.
Le tunnel commence à s'agrandir, un projet qui enflamma bien des imaginations. Par contre il est assez curieux que les romans conjecturaux sont peu ou prou inexistants en France, à ma connaissance il n'existe pratiquement que des articles ou cette hypothèse est abordée
RépondreSupprimerEn effet, il y a peu de références (tu as sans doute compulsé Les Terres Creuese)
RépondreSupprimerDans le genre "tube sous-marin" il y a ceux qui apparaissent dans la Journée de journaliste américain de Verne père et fils.
Et celui de André Laurie " De New York à Brest"en 7 heures"
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