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ISSN 2496-9346

lundi 5 septembre 2011

Pierre Véron, "Les journaux à vapeur" (extrait de En 1900, 1878)

En 1878, Pierre Véron publie aux éditions C. lévy une anticipation ayant pour titre En 1900. le temps de l'anticipation n'est guère éloigné de celui de la publication (22 ans seulement) mais les progrès qu'imagine Pierre Véron sont impressionnants. Dans l'extrait suivant, qui constitue le XXe chapitre de l'oeuvre, les journaux ont connu des bouleversements importants... C'est une information diffusée en continue et mondialisée qui est offerte aux lecteurs.



XX

Les journaux à vapeur

La presse parisienne était, en l'an 1901, loin de l'état d'enfance dans lequel on l'avait vue, pendant les soixante premières années du dix-neuvième siècle.
C'est à peine si les hommes de l'époque nouvelle voulaient croire qu'il eût jamais existé un temps barbare où les journaux, d'un format ridiculement petit, ne paraissant que deux fois par jour, le matin et le soir.
On faisait éclater de rire les journalistes du progrès en parlant de ces tortues de la publicité.
Deux fois par jour!
C'est dix-huit fois qu'ils paraissaient maintenant.
Une édition par heure, de six heure du matin à minuit.
Grâce aux développements pris par la télégraphie électrique, on était ainsi renseigné presque instantanément sur tous les événements, - de quelque importance qu'ils fussent, - qui se passaient sur la surface du globe.
Un mandarin était-il à midi moins vingt écrasé par un pot de fleurs qui lui tombait sur la tête en passant sur la grande place de Pékin, le bourgeois de la rue Saint-Denis en était informé par l'édition de midi.
Le grand chef des Touaregs ouvrait-il à deux heures, au centre de l'Afrique, la session de ses chambres, son discours était à deux heures et quart livré à l'impression.
On avait, à chaque tirage, le cours de la Bourse d'Honolulu, le compte-rendu des courses de l'hippodrome de Madagascar, la chronique des salons de Tombouctou.
Naturellement, pour faire face aux nécessités de promptitude, imposées par ces tirages incessants, il avait fallu perfectionner à outrance les moyuens d'exécution matérielle.
Mais, sous ce rapport, aucune feuille n'avait encore été aussi loin que le Satisfait, journal auquel devait se présenter M. Personne, et où il fut reçu comme nous l'allons voir.

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