De nombreux spectacles dont il ne nous reste que des traces dans la presse ont eu pour objet une projection dans un futur plus ou moins lointain. Cette science-fiction invisible est difficile à saisir.
Le 12 octobre 1933, le journal Chantecler (publié à Hanoï) rapporte une animation au Latitude 43 à Saint-Tropez sous la forme d'un dîner (demi-)mondain sur le thème de l'amour en l'an 2000.
Le Latitude 43 a été construit en 1932, et était le premier palace érigé dans le Golfe de Saint Tropez. Il s'agit du chef-d'oeuvre de l'architecte Georges-Henri Pingusson. Projet ambitieux (un hôtel accompagné d'un restaurant, d'un casino, d'un dancing, d'un complexe sportif, d'une piscine olympique ... dans un parce de 7 hectares), il ne fut en exploitation que quelques années. Cet complexe était dédié auUne exposition lui a été consacrée en 2013 à Saint Tropez:
Le 15 août 1933, un grand dîner est donné auquel participent de nombreuses célébrités. Le thème est tout à fait conjectural (L'Amour en l'an 2000) mais le succès fut pour le moins faible si l'on en croit la presse de l'époque avec l'article du Chantecler:
Mistinguett, Jane Marnac, Jane Renouard, Edmonde Guy, Annabella, Jean Murat, Sylvette Fillacier, Pierre Lazneff, une demi-douzaine de princes plus ou moins authentiques, un archiduc en disponibilité, une bonne douzaine de comtes ou assimilés, sans compter deux à trois cents seigneurs, dont les noms, en d'autres circonstances, auraient tenu la vedette, mais qui disparaissaient ici dans la foule, s'étaient déplacés pour venir assister, le 15 août, au Latitude 43, au dîner consacré à l'Amour en l'an 2000.
L'idée première des organisateurs du gala était de demander à quelques couples, choisis dans la salle, de venir faire en piste une exhibition, pour montrer au restant du public ce, qu'à leur idée, devait, en l'an 2000, devenir le baiser sur la bouche. Mais malgré l'attrait présenté par de fort jolies primes, ce fut un dégonflage général…
L'atmosphère voulue était créée pourtant par le motif décoratif de Reney Louvat, représentant ce que devait être, dans l'idée de l'artiste, un lieu que la morale réprouve, mais que la police tolère, au début du siècle prochain. Ce décor, hélas ! ne servit de rien, si ce n'est à faire rêver les spectateurs...
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