M.
Robot, gentleman impassible
Il
ne ressemble guère à un élève d'Oxford ni à un étudiant de
Cambridge. Son aspect éveille plutôt le souvenir des seigneurs du
Moyen Age. Comme eux, il semble porter heaume à visière mobile,
gantelets, cuirasse, genouillères et jambières. Mais ce héros de
chevalerie est bien de notre époque.
Il
n'est pas un vulgaire pantin dont les mouvements automatiques sont
déterminés par un ingénieux mécanisme.
Le
Robot est plus souple. Il obéit de loin à son créateur spirituel,
le capitaine W.H. Richards, qui l'a établi en six mois, avec l'aide
d'un habile mécanicien, M. A.H. Reffell.
Le
principe de cet appareil est celui de la commande à distance, par
l'intermédiaire de la télégraphie sans fil. Le poste de réception
est situé dans la tête. Suivant les ondes transmises, des courants
électriques passent dans différents électro-aimants. A leur tout,
chacun de ceux-ci attire un ressort portant à son extrémité une
poulie qui entre en contact avec un rouleau tournant sous l'action
d'un petit moteur électrique. La poulie est entraînée, et un câble
solidaire de celle-ci déplace, dans son mouvement, un membre du
Robot.
Enfin,
un dispositif électrique spécial et secret, commandé par le poste
de réception, permet au Robot de parler.
Homme-machine,
rêve des romanciers d'anticipation ? Le Robot sera-t-il, en
dépit de nos pactes, un redoutable soldat ? C'est un homme sans
âme. Qui sait ? Sous son influence, nos usages se
transformeront. Et peut-être, un jour, nos aimables compagnes
tenteront-elles de rompre l'impassibilité de ce visage d'acier, en
flirtant avec lui par l'intermédiaire d'un haut-parleur
perfectionné.
Anonyme, "M.
Robot, gentleman impassible", in VU n° 28, 26 septembre 1928
A lire: Ralph Schropp, L'Automate, collection ArchéoSF, éditions Publie.net
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