Louis
Figuier (voir sa fiche sur wikipedia) fut un vulgarisateur
scientifique très connu en son temps. Il s'essaya au théâtre
scientifique (sans grand succès à vrai dire). La plupart des pièces
relève de la biographie (de grands scientifiques et techniciens
comme Gutenberg, Keppler, Denis Papin ou Franklin).
Dans
sa préface à la publication en volume de son théâtre
scientifique (La Science au théâtre, éditions Tresse et Stock, 1889, 2 volumes), Louis Figuier ne se trompe guère en affirmant: « Une
tentative
aussi
originale
que
celle
dont
il
est
question
ici.
ne
doit
point
prétendre
à
réussir
du
premier
coup:
elle
ne
peut
que
lentement
prendre
racine
et
porter
ses
fruits.
J'ai
si
souvent
exposé.
dans
mes
ouvrages,
les
difficultés
et
les
luttes
que
tout
inventeur
rencontre
sur
son
chemin,
que
je
sais
parfaitement
qu'il
faut
un
temps
considérable
pour
qu'une
innovation
triomphe
de
la
routine
et
perce
l'épaisseur
de
l'indifférence
générale. » En revanche il croyait vraiment au succès de ce
théâtre de la science...
Œuvres
bien oubliées, nous avons choisi de vous présenter, parmi ces
pièces, La
Femme avant le déluge
sous la forme d'un feuilleton à suivre.
Au
moment de la publication en volume, cette pièce n'avait jamais été
représentée et Louis Figuier, dans sa préface, invitait les
directeurs de théâtre à se saisir de celle-ci et des autres
restées inédites. Il semble que ce voeu soit resté lettre morte.
Le
texte s'ouvre sur une présentation (scientifique) de l'intrigue.
La
Femme avant le déluge
comédie
en un acte
Personnages:
FRESQUELLY,
géologue.
SIR
EVANS,
élève
de
Fresquelly.
LUDOVIC,
lieutenant
de
vaisseau.
RAMPONEAU,
négociant.
DIANE
DE
BEAUGENÇY
CHRISTIANA,
jeune
Sibérienne.
L'action
se passe au nord de la
Sibérie,
aux
bords
de
la
mer
Glaciale.
De nos jours.
En
1800,
un
naturaliste
russe,
Gabriel
Sarytschew,
voyageait
dans
le
nord
de
la
Sibérie.
Étant
parvenu
non
loin
de
la
mer
Glaciale,
il
trouva
sur
les
bords
de
l'Alaséia,
rivière
qui
se
jette
dans
cette
mer,
le
cadavre
entier
d'un
Mammouth,
environné
de
glace.
Le
corps
était
dans
un
état
complet
de
conservation,
car
le
contact
permanent
des
glaces
l'avait
préservé
de
toute
putréfaction.
On
sait
qu'à
la
température
de
zéro
et
au-dessous,
les
substances
animales
ne
se
putréfient
point
si
bien
que,
dans
nos
ménages,
on
pourrait
conserver
indéfiniment
la
viande
des
animaux
de
boucherie,
le
gibier
ou
le
poisson,
en
les
maintenant
sous
une
couche
de
glace.
C'est
ce
qui
était
arrivé
pour
le
Mammouth
que
Gabriel
Sarytschew
découvrit
sur
les
rives
glacées
de
l'Alaséia,
et
qui
avait
été
mis
à
nu
par
l'action
du
courant
de
ce
fleuve.
Le
flot,
creusant
la
berge,
avait
dégagé
de
la
glace,
où
il
était
emprisonné
depuis
des
milliers
d'années,
le
monstrueux
pachyderme,
qui
se
trouvait
presque
debout
sur
ses
quatre
pieds.
Le
corps,
renfermait
ses
chairs,
ainsi
que
toute
la
peau,
à
laquelle
de
longs
poils
adhéraient,
en
certaines
places.
Il
servit
d'aliment
aux
pêcheurs
de
ces
rivages.
Ce
fait
curieux,
rapporté
dans
mon
ouvrage,
La
Terre
avant
le
déluge,
expliquera
certaines
parties
de
la
comédie
que
l'on
va
lire.
Mais
l'auteur
s'est
proposé
surtout
de donner un résumé scénique des mœurs et des coutumes de
l'humanité primitive. La fiction qu'il emploie est de supposer une
femme antédiluvienne renaissant de nos jours, et reproduisant les
particularités diverses de l'existence des premiers habitants de
notre globe.
Tel
est l'objet du long monologue et de la grande scène mimée (Scène
XI) qui forme le point culminant de cette comédie, dans laquelle la
science et le théâtre sont combinés de manière à amuser et à
instruire tout à la fois.
La suite la semaine prochaine!
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