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ISSN 2496-9346

dimanche 2 février 2020

[Ballet] Les Demoiselles du XXe siècle (1894)

Le spectacle vivant a souvent abordé l'anticipation. Ainsi peut-on retrouver des images de plusieurs éditions du carnaval de Nice, des fêtes carnavalesques de Bordeaux, des comptes rendus de revues comme Plus ça change de Rip (1915) Une soirée en l'an 2000 (1929) et de nombreuses autres (à consulter)...
A partir du 15 septembre 1894, les Folies Bergère proposent Les Demoiselles du XXe siècle sur un livret d'Abel Mercklein (1849-1924) et une musique de Louis Desormes (1840-1898). Evidemment il n'y a pas de captation de ce spectacle et les témoignages concernant ce spectacle sont peu nombreux.Gallica reproduit une affiche publicitaire. Cette anticipation rejoint donc le vaste domaine de la science-fiction invisible.
La publicité pour ce ballet est notamment assurée par une affiche de Louis Trinquer-Trianon (1853-1922) signée L. Trianon. 



La chronique « La soirée théâtrale » signée par « Un monsieur de l’orchestre » parue dans Le Figaro n°259 du 16 septembre 1894 nous livre un commentaire sur le spectacle « Les Demoiselles du XXe siècle »:

Ce ballet, vrai dire, ne rappelle que de fort loin la Source ou Coppélia. Mais c'est une charmante fantaisie et, ce qui n'est pas un mince agrément, une fantaisie d'une gaieté débordante. Il y a même un grain de philosophie oh si menu! dans cette satire préventive du débraillé qui, si l'on en juge par les mœurs d'aujourd'hui, régira les mœurs de demain. Et le librettiste, M. Abel Mercklein, a pu supposer que, d'ici cent ans, nos fillettes et nos garçonnets, élevés d'après la méthode Cempuis, porteront ces toilettes ultra-légères et se complairont à des divertissements ultra-naturalistes. Sur ce thème point banal, Desormes a brodé les variations les plus folles, où passe comme un écho de l'orgie infernale d'Offenbach, et Mariquita, l'incomparable maître de ballet, réglé des pas éminemment suggestifs, dansés avec un entrain du diable par une vingtaine de jolies filles, aussi bonnes à voir, que court vêtues. Quant à Mlle Lamothe, elle est délicieuse tout simplement, et en passe de devenir une de nos meilleures danseuses de genre. Comme toujours, enfin, les décors peints par Amable et Gardy, les costumes exécutés par Landolff, d'après les dessins de Trianon, sont des merveilles d'élégance, de fantaisie et de goût.
Mot de la fin 9,500 francs au guichet. Il n'y a rien d'éloquent comme les chiffres. 

Un Monsieur de l'orchestre

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