Victor Méric (1876-1933, voir sa fiche Wikipédia) a toujours été un homme engagé à gauche et militant de la paix. Sa dernière oeuvre parue, Fraîche et Gazeuse, éditions Sirius, 1932, dénonce le risque d'une guerre aérochimique.
De l'autre côté de l'échiquier politique José Germain fait de même en 1936 dans la nouvelle" La Ville sous les bombes" (lire la chronique).
D'autres fictions révèlent le péril supposé de ce type de guerre sale. Citons par exemple Français... Garde à vous! La guerre aéro-chimique que prépare l'Allemagne de Charles du Hemme et Hubert-Jacques.
Nous retiendrons enfin que Victor Méric proposa dans La Der des der. Roman de la prochaine guerre en 1930 des scènes saisissantes de guerre aéro-chimique. La couverture du roman est d'ailleurs plutôt inquiétante:
Au cours de mes recherches sur le thème, j'ai découvert un article paru dans L'Echo de Tlemcen, journal républicain de gauche (donc paru en Algérie) datant du 19 avril 1932 et incitant à acheter l'ouvrage de Victor Méric:
Le Livre de la Semaine
Fraîche et Gazeuse
par Victor Méric (Editions Sirius).
Victor Méric raconte, en avant propos que des éditeurs firent mauvais accueil à son manuscrit. « La guerre ne se vend, plus », disaient-ils. Ils oubliaient certains récits du front, traduits de l'allemand. Souhaitons qu'ils se trompent. Le grand succès d'un tel livre ne serait pas seulement une juste récompense pour un auteur qui, depuis trente-cinq ans, lutte contre la guerre. Ce serait encore une efficace contribution à la cause de la paix.
Il s'agit, en effet, d'une description, effroyable et .fidèle, de ce que serait la guerre à venir, la guerre aérochimique. Les explosifs irrésistibles, les gaz impitoyables sont classés, énumérés sans omission : leurs effets sont exposés minutieusement. Des chiffres précis de hautes et troublantes références viennent renforcer ces récits hallucinants. Et, en attendant le règne de la, Fusée et du Rayon de la mort, nous voyons apparaître au ciel l'avion sans pilote, qui verse en silence son poison sur la ville.
En résumé : la guerre serait portée au coeur de la nation ; les armées n'y joueraient aucun rôle; nul ne pourrait échapper à la mort ; il n'existe aucun moyen efficace de défense ni de protection ; on ne peut pas interdire les industries de guerre, puisqu'elles naissent d'industries de paix ; ce serait donc bien la fin de la civilisation.
Un seul espoir demeure ; c'est que les foules placées en face de telles possibilités, en éprouvent une épouvante salutaire. « Si les hommes connaissaient les conditions vraiment monstrueuses de la prochaine guerre, aucun individu n'oserait risquer un geste capable de déchaîner la catastrophe. » Le problème revient donc à faire connaître ces conditions monstrueuses. Le livre de Victor Méric s'y emploie très exactement. M.C.
Source de l'article: Gallica
Source de l'article: Gallica
La Guerre qui revient: fraîche et gazeuse est disponible aux éditions Publie.net.
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