La
section « Les revues, journaux & magazines » se
penche sur Touche à tout édité par Fayard.
Evidemment Léon Jules, le rédacteur de l'article, dénonce le
caractère neutre voire anticlérical du périodique.
Il
présente ainsi Touche à tout: « Deux ou trois
nouvelles, trente ou quarante pages in-8 de roman, une étude
politique, une étude sociale, une ou deux études d'histoire, cinq
ou six articles d'actualités, des fantaisies dialoguées, des
saynètes, quelquefois une comédie ou une revue, quatre ou cinq
pages de critique littéraire, autant de critique théâtrale et
musicale, autant de critique d'art, une causerie, genre « Cousine
Yvonne », entendez lecture spirituelle laïque, des chroniques et
recettes pratiques sur des tas de choses : médecine, hygiène,
chauffage, éclairage, sports, cuisine, code civil, modes, finances,
etc, etc., jusqu'aux échos et devinettes pour les tout petits et les
désoeuvrés. Touche à tout tient à honneur de justifier un titre,
et il le justifie. »
Parmi
les textes de fiction (nombreux dans Touche à tout mais
rarement conjecturaux), l'auteur relève notamment : « Une
nouvelle d'Henri Pagat : la Vengeance du paon [mars 1909]
affiche la même prétention en homologuant la vengeance individuelle
et le duel, qui est tenu pour excellent, cela va sans dire. Quant aux
romans :,sur six parus en 1909, trois sont des romans policiers genre
Arsène Lupin ; Rafles,
un cambrioleur amateur, Le Masque Noir, suite du
précédent, par E.-W. Hornung, puis la Corde mystérieuse par
M. White. Un autre, le Pavé du roi par Marcel Boulenger,
tient du roman policier et du roman d'aventures. ». Rien sur la science fiction qui doit bien être représentée dans cette
revue (il me semble que l'avion de la Vengeance du Paon est extrapolé par certains côtés).
Un
article (signé Mac Donald) est consacré aux revues anglaises. Il
est notamment fait mention de Chamber's Journal avec cette
indication : « mélanges de romans et d'articles
scientifiques ». Ne connaissant pas la revue, je ne peux
déterminer s'il y a des romans scientifiques dans cette publication.
La
Vague rouge de JH Rosny n'est pas une oeuvre de science-fiction
mais comme il y a des amateurs de Rosny parmi les lecteurs d'ArchéoSf
je ne pouvais pas ignorer cette critique de R. Varède :
La politique entrerait-elle dans le roman ?. On le croirait volontiers. Après G. Ohnet, J. H. Rosny, par des moyens à peine différents, et avec une égale ardeur, fait le procès du socialisme actuel.Ne cherchons pas si c'est, très nouveau, si la littérature y gagné : tout le monde,- je l'ai déjà dit, je crois, ne peut pas être académicien... J. H. Rosny est académicien, mais des Goncourt, quelque chose comme un syndicaliste, par rapport à l'Académie bourgeoise de Richelieu. Donc François, ouvrier relieur, s'est fait propagandiste de la C. G. T. Il sème le vent dans les réunions, les grèves, les émeutes, surtout contre les jaunes et leur chef Marcel dont il aime en vain la sœur Christine. Il fait déserter syndicats et antimilitarisme, voilà le sous-titre de ce roman social.Il récoltera la tempête. Dans une grève, après force coups aux gendarmes, et pillage, les révolutionnaires assaillent la maison des jaunes, de Marcel. Une balle est destinée à Christine. François s'élance pour la défendre. Il est tué à sa place, mais consolé par elle.D'une pierre deux coups, encore une fois.J. H. Rosny l'académicien fait concurrence à G. Ohnet.
Nous
reprenons donc notre feuilleton du dimanche avec un numéro portant
fort peu sur la conjecture romanesque...
A
dimanche prochain !
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