Le poème "Paris en ruines" recueilli dans Paris Futurs a fait l'objet
d'une critique au moment de sa parution en 1840.
Le critique en fait la pièce majeure du recueil Paris Silhouettes (1840).
Dans
quelques jours le Salon va s'ouvrir, il nous donnera l'occasion de
nous étendre à ce sujet; pour aujourd'hui, parlons de poésie et
surtout parlons du recueil que vient de publier mademoiselle Clémence
Robert, sous le titre de Paris Silhouettes. Poëte passionnée
et ne sacrifiant rien aux idoles du jour, mademoiselle Robert ne
s'arrête point à ces sujets légers, badins, sans portée, mais sa
muse grave, sérieuse, s'inspire à de plus hautes pensées; ici,
dans une pièce intitulée : Paris en ruines, l'auteur anticipant sur
l'avenir, va, nouveau Jérémie, pleurer sur les ruines de la
nouvelle capitale du monde, et foulant les ruines de celle grande et
noble cité , elle invoque les dieux, elle invoque les arts, mais :
Les
dieux, les arts sont morts. — Les artistes aussi :
Ils
croyaient en leurs dieux , en leurs oeuvres ici ;
Ils
voyaient rayonner cette double étincelle
Du
sujet et de l'art qui fait l'oeuvre immortelle ,
Ils
croyaient vivre au loin tous les siècles durant,
Folie!
orgueil humain!...
Après
nous avoir montré Paris en ruines et le néant humain, l'auteur nous
fait voir les arts immortels, vainqueurs même des ruines et des
ravages du temps, car là sous ces débris, dans ce chaos, pour
montrer la puissance des arts:
On
y voit un Hercule enchaîné sous un arbre
Dans
les noeuds du lichen, cette rouille du marbre ;
Une
Vénus
couchée
et
le
jet
de
jasmin
Remplaçant
la
ceinture
autrefois
à
son
sein
;
Puis
les
vierge;
du
ciel,
les
roses
séraphiques
Que
l'art
faisait
éclore
en
ses
jardins
bibliques.
Enfin
après
nous
avoir
promenés
sur
ce
désert,
sur
ce
Paris en
ruines,
l'auteur
termine
en
ne
laissant
plus
pour
seul personnage
de
cette
scène
lugubre,
qu'un
vautour
perché
sur
l'une
des
colonnes
mutilées
du
Louvre.
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