En nous promenant dans ce gisement de houille, nous revenions au temps mystérieux de ces forêts. A la mine du Treuil, à Saint-Étienne, on a trouvé ces grands arbres pétrifiés sur place, avec des troncs de sigillaires debout et intacts. Des membres et des têtes d'animaux fossiles se présentent au milieu de cette résurrection. Ainsi, dans des milliers d'années, les géologues futurs fouillant le sol de Paris, qui alors aura été recouvert par la mer, puis découvert, trouveront, mêlé aux blocs de chênes et d'acacias du bois de Boulogne, le crâne de l'hôte illustre des invalides, gisant peut-être à côté du dernier roi inhumé à Saint-Denis, ou peut-être leurs deux mains osseuses réunies pour la première fois, ou encore leurs ossements mélangés avec ceux des momies conservées au musée Guimet et ailleurs.
Camille Flammarion,
« Descente dans une mine de houille » (extrait),
in
Mémoires biographiques et philosophiques d'un astronome,
Editions E. Flammarion, 1912.
A lire: Les Ruines de Paris (anthologie), collection ArchéoSF, éditions Publie.net
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