[…] En sortant de cette visite, tout éblouis que nous fussions,
étions-nous loin d’être sans tristesse. « Qui sait, nous disions
nous, peut-être dans plusieurs siècles l’Opéra ne sera-t-il plus
que quel que ruine immense comme nous allons en visiter en Italie, en
Grèce ou on Orient. Si alors quelque habitant de l’Australie vient
visiter ces ruines au milieu des territoires désertés du vieux
monde, et s’il tâche par la pensée de ressusciter toutes ces
splendeurs, quel sentiment aura-t-il ? Celui que nous font éprouver
aujourd’hui, à Rome, les restes dus monuments de l’époque
impériale ; le sentiment que c’est une œuvre de décadence morale
et artistique. En sera-t-il de même quand, poussant quelques pas
plus loin, il s’arrêtera aux ruines du Louvre, ou mieux encore aux
ruines de Notre-Dame de Paris ?... » On le voit, notre rêve était
un peu mélancolique et peu en rapport avec le lieu que nous venions
de visiter. Était-ce mauvaise disposition de notre part? Était-ce
la faute de M. Garnier?
Anonyme, in
Le Français, n° 354,
20 décembre 1874.
A lire:
Les Ruines de Paris et autres textes, anthologie disponible dans la collection ArchéoSF (120 pages, 5 nouvelles, 3,99 euros pour le format numérique et 12,50 euros pour le format papier)
Charles-Nicolas Cochin, Archéologie du futur. Mémoires d'une Société de Gens de Lettres publiés en l'année 2355, collection ArchéoSF, éditions Publie.net.
Une exploration polaire aux ruines de Paris d'Octave Béliard, article sur le site de Jean-Luc Boutel
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